Quelques chroniqueurs chrétiens voient l'origine de la maladie aux Indes, Giovanni Villani y fait allusion en parlant de feux souterrains et de pluies d'insectes dans ces pays. Près de 50 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 1990 et 2015 par 26 pays d’Afrique, Asie et Amérique. La peste touche particulièrement Constantinople, le Péloponnèse, la Crète et Chypre. conséquences multiples d'un brutal et considérable effondrement démographique. Si les accusations contre les Juifs ont été largement répandues dans toute l'Europe occidentale, les violences se concentrent dans des régions bien limitées (essentiellement l'axe économique Rhône-Rhin). Le 23 décembre, Louis de Martini d’Orves reçoit la croix de Saint-Louis en même temps que le lieutenant de port Louis Beaussier, promu dès 1722 capitaine de vaisseau et de port. Il n'en est pas de même pour les conséquences indirectes liées à l'économie de guerre (pillage, rançon, impôts) : la misère, l'exode, la mortalité sont aggravés. Les saignées avaient pour but d'évacuer le sang corrompu, ce qui le plus souvent affaiblissait les malades. Le tournant décisif est pris en 1832 par Justus Hecker (voir section précédente) qui insiste sur l'importance radicale de la peste noire comme facteur de transformation de la société médiévale. Nombre de ses effets et de ses conséquences étaient déjà en cours dès le début du XIVe siècle ; ces tendances ont été exacerbées et précipitées par l'arrivée de l'épidémie. Les premières villes à édicter un isolement radical de la ville elle-même sont Reggio en 1374, Raguse (Dubrovnik depuis 1918) en 1377, Milan (1402) et Venise (1403). L'Angleterre est touchée le 24 juin 1348. La peste noire (1347-1352) Causée par la bactérie yersinia pestis, la peste noire a tué entre 25 et 50 … La découverte de la bactérie causale Yersinia pestis (1894), puis celle du rôle des rats et des puces, permettent de déterminer un modèle médical de la peste moderne dans la première moitié du XXe siècle. L'agressivité se porte contre les Juifs et autres prétendus semeurs de peste (lépreux, sorcières, mendiants…), ou contre soi-même (de l'auto-flagellation jusqu'au suicide). Ces premiers travaux, d'abord contestés, ont été confirmés dans les années 2010, y compris pour la peste noire médiévale[20],[21],[22]. Car aujourdhui je compte vous parler dun fléau à la violence exceptionnelle, bien plus meurtrier quune guerre. Les médecins arabes avaient remarqué que les survivants de peste étaient plutôt ceux dont les bubons avaient suppuré (vidés de leur pus). La thèse de l'origine chinoise est reprise jusqu'au début du XXe siècle par des auteurs qui ne font, le plus souvent, que se recopier[23]. Quel a été l’impact démographique de la «peste noire»? La représentation du supplice de Saint Sébastien évolue : de l'homme mûr habillé, à celle d'un jeune homme dénudé, juste vêtu d'un pagne à l'image du Christ[94]. Mais pour la majorité des malades, la peste évolue en une infection généralisée qui entraîne la mort en quelques jours. On paye de plus en plus cher les ensevelisseurs qui seront, dans les siècles suivants, affublés de noms et d'accoutrements divers selon les régions (vêtus de cuir rouge avec grelots aux jambes, ou de casaques noires à croix blanche)[85]. On peut également donner ces antibiotiques à l'entourage de la personne malade, pour éviter que la maladie ne se propage. Le culte à la Vierge cherche à répéter le miracle survenu à Rome en 590. De nouveaux règlements interdisent de vendre les meubles et vêtements des morts de peste. Leurs confessions provoquent la fureur de la population qui se livre à des massacres et à des expulsions. On assiste à la progression puis au déclin de la peste, on en voit les effets sur la population.Albert Camus crée ainsi une situation expérimentale qui permet d'étudier ce que deviennent les hommes dans une période de crise. D'autres registres, comme celui de l'église Saint-Nizier de Lyon, confirment l'ordre de grandeur de Givry (30 à 40 %)[50]. La maladie y dure, semble-t-il, du mois de mai aux environs de Noël. De nombreux onguents de diverses compositions (herbes, minéraux, racines, térébenthine, miel…) pouvaient enduire les bubons et le reste du corps (à visée préventive ou curative). Adrien Philippe estimait les pertes comme suit : « Le tiers au moins de la population européenne a été emportée par le fléau. cit., p. 41. et de son impact dans les catégories les plus jeunes de la population. Le terme « peste noire » ou « mort noire » apparaît au XVIe siècle. La peste noire arrive en Europe en octobre 1347, lorsque 12 navires venus de la mer Noire accostent dans le port de Messine, en Sicile. On distingue 3 formes de peste: - la peste bubonique: transmise à l'homme par la puce du rat. Des groupes de flagellants se formèrent, tentant d'expier les péchés, avant la parousie, dont ils pensaient que la peste était un signe annonciateur. La médecine de Galien insiste sur les régimes alimentaire et de vie. La dernière modification de cette page a été faite le 8 avril 2021 à 00:37. La peste est la première des deux à faire des ravages. En juillet, le roi de France Philippe VI fait traduire en justice des Juifs accusés d'avoir empoisonné les puits. L'impact démographique direct est faible et ne concerne que la noblesse, quoique des massacres de populations civiles soient attestés (Normandie, région parisienne). Si des historiens s'appuient sur l'existence d'une Pax Mongolica favorisant le commerce, d'autres opposent les troubles politico-militaires de l'islamisation de chefs mongols (ce serait alors les guerres et non le commerce qui facilitent l'épidémie)[23]. On utilisait parfois des cataplasmes à base de produits répugnants (crapauds, asticots, bile et fiente d'origines diverses…) selon l'idée que les poisons attirent les poisons[77]. Le plus documenté est l'épidémie dansante de 1518 à Strasbourg, liée à des tensions sociales et économiques, et aux menaces répétées et imprévisibles d'épidémies de peste[74]. À la fin du XIIIe siècle, quelques villes italiennes engagent des médecins pour soigner les pauvres (en dehors des œuvres de charité de l'Église). En Occident, durant la peste noire, la lutte contre les pillages et les violences de foule est d'abord assurée par les sergents de ville ordinaires. En juillet 1374, dans plusieurs villes du Rhin moyen, des centaines de jeunes couples se mettent à danser et chanter, circulant dans toute la région. © fjah - 123RF La culture des terres s'arrêta, faute d'hommes ; les villes furent dépeuplées, les édifices tombèrent en ruine, les chemins s'effacèrent, les monuments disparurent ; les maisons, les villages, restèrent sans habitants ; les nations et les tribus perdirent leurs forces, et tout le pays cultivé changea d'aspect[55]. Dès 1348 (première année de la peste noire), plusieurs villes italiennes se dotent d'un règlement de peste : Pistoie, Venise, Milan, Parme, etc., tout comme Gloucester en Angleterre. En septembre, la peste atteint le Limousin et l'Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et l'Anjou. La Syrie perd environ 400 000 habitants, soit un tiers de sa population. L'application de ces mesures dépend d'un « bureau de santé » composé de plusieurs personnes ou d'une seule dite « capitaine de santé », le plus souvent dotés d'un pouvoir dictatorial en temps de peste. D'abord pour les évaluer, l'habitude sera prise de recensements réguliers, avant et après chaque épidémie. La projection est l'œuvre des artistes : les figurations de la peste et leurs motivations seraient comme une sorte d'exorcisme, modifiant les sensibilités[57], en particulier les danses macabres[58]. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord dévastant la Scandinavie en 1350, puis l'Écosse, l'Islande ou le Groenland, s'arrêtant aux vastes plaines inhabitées de Russie en 1351[35]. 60 à 100 % taux de mortalité de la population infectée par le bacille de la peste. La peste noire prend la population au dépourvu et elle sera le point de départ des administrations de santé en Europe. L'auteur s'attarde particulièrement sur les différentes stratégies pour guérir les malades et les mesures entreprises par la ville pour diminuer la propagation de la peste. La liste et les indications de tels aliments varient selon les auteurs de l'époque[78]. En Égypte, le dirham d'argent est remplacé par du cuivre. Ils s'appuient sur le témoignage de marchands venant de Samarcande. En Asie, les foyers les plus actifs sont en Chine. » De rares représentations avant cette date, la montrent comme un monstre velu et griffu, à ailes de chauve-souris. Le clergé parvient à les contrôler en les conduisant en pèlerinage[73]. En l'absence de traitement, elle est mortelle dans 80% des cas. Ces travaux influencent directement l'école britannique, aboutissant au classique The Black Death (1969) de Philip Ziegler[13]. Quarante Juifs sont tués et leurs maisons pillées. La représentation du Christ en croix passe du Christ triomphant sur la croix à celle du Christ souffrant sur la croix où un réalisme terrible détaille toutes les souffrances : les sueurs de sang, les clous, les plaies, et la couronne d'épines[94]. Selon la théorie des humeurs, la putréfaction est de nature « chaude et humide », elle doit être combattue par des aliments de nature « froide et sèche », faciles à digérer. Il est malheureusement déjà trop tard : des tissus issus des cargaisons du bateau ont été sortis en fraude des infirmeries, transmettant la peste dans la ville. Au début du XXIe siècle, elle reste un objet vivant de recherches : mise en cause de données acquises, disputes et controverses avec pluralité de points de vue[13],[17]. Elle tue entre 30 et 50 % des Européens en cinq ou six ans (1347-1352), faisant environ 25 millions de victimes. Six mille Juifs sont tués à Mayence. Le premier savoir biomédical moderne sur la peste se base sur les travaux menés dans la première moitié du XXe siècle, à savoir ceux sur la troisième pandémie de peste, dite peste de Chine ou peste de Hong Kong. Suite à la mort de plusieurs mousses, l’instance décide d’envoyer le navire sur l’île Jarre afin de le brûler et d’enterrer les cadavres dans de la chaux vive. Rattus rattus est le réservoir de la peste bubonique, dont le bacille est transmis à l'Homme via des puces, elles autochtones d'Europe. De nombreux trésors furent enterrés ou emmurés, puis abandonnés à la mort ou la fuite de leurs propriétaires. Il ne manque pas d'écrits contemporains de la peste noire, comme la Nuova chronica du chroniqueur florentin Giovanni Villani, lui-même victime de la peste en 1348. François de Lannoy 2016, op. Quand l'Europe occidentale fut de nouveau touchée en 1347-1348, la maladie revêtit tout de suite, aux yeux des contemporains, un caractère de nouveauté et de gravité exceptionnelle, qui n'avait rien de commun avec les épidémies habituelles[8]. Ibn Khaldoun, philosophe et historien musulman du XIVe siècle, de Tunis, évoque dans son autobiographie la perte de plusieurs membres de sa famille dont sa mère en 1348 et son père en 1349, de ses amis et de ses professeurs à cause de la peste. En septembre 1348, des Juifs de la région du château de Chillon sur le lac Léman, en Suisse, sont torturés jusqu'à ce qu'ils avouent, faussement, avoir empoisonné les puits[62]. Même si là encore la baisse de population était en cours avant l'éclosion de la peste, ces estimations rendent le 20 % peu crédible, ce taux étant fondé sur des documents concernant des propriétaires terriens laïcs qui ne sont pas représentatifs de la population, essentiellement paysanne et affaiblie par les disettes. Et surtout, "le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais" (p. 279). Elle est due à une bactérie redoutable dénommée Yersinia Pestis. En décembre 1349, la peste a traversé presque toute l'Allemagne, le Danemark, l'Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l'Irlande et de l'Écosse. Connie Willis donne aussi ce cadre à son roman, Le Grand Livre, où une historienne du XXIe siècle qui voyage dans le temps tombe par erreur en pleine peste noire, la confrontant ainsi aux horreurs de cette pandémie. L'omniprésence de la mort souligne la brièveté et la fragilité de la vie, thème traité par des poètes comme Eustache Deschamps, Charles Chastellain, Pierre Michault… jusqu'à François Villon. Des familles préfèrent enterrer leurs morts dans leur cave ou jardin, plutôt que d'avoir affaire à eux[85]. Maladie infectieuse, contagieuse et épidémique venue d'Asie. L'expression devient courante dans toute l'Europe. Le joueur de flûte est un film américano-britannique, réalisé par Jacques Demy en 1971, sorti en 1972. Dans les villes allemandes, les massacres précèdent l'épidémie, ce qui indiquerait qu'ils étaient censés apaiser la colère divine[69]. Elles dansent nuit et jour, jusqu'à l'effondrement, puis se relèvent et recommencent après sommeil réparateur[74]. Elle fut sûrement à l'origine d'un déficit démographique pendant le haut Moyen Âge en Europe du Sud, et indirectement, de l'essor économique de l'Europe du Nord. Aux Etats-Unis en revanche, quelques cas isolés sont signalés chaque année. En 1346, les Mongols de la Horde d'or assiégèrent Caffa, comptoir et port génois des bords de la mer Noire, en Crimée. Dès 1348, la peste provoque des violences[59] antijuives en Provence. En Angleterre, le terme usuel de Black Death (mort noire) apparaît en 1843 dans un livre d'histoire destiné à la jeunesse[1]. (2017) “Yersinia Pestis Strains of Ancient Phylogenetic Branch 0.ANT Are Widely Spread in the High-Mountain Plague Foci of Kyrgyzstan,” PLoS ONE, XII (e0187230); discussed in Philip Slavin, "Death by the Lake: Mortality Crisis in Early Fourteenth-Century Central Asia", Sous la direction de Gérard Chouin (2018), Jean-Noël Biraben (De 444 millions en 1340, elle serait tombée à 374 millions à la fin du siècle, soit une perte de 70 millions ; mais l’auteur tient peu compte du bilan de l’Afrique. Jean-Noël Biraben 1995, op. De nouveaux règlements interdisent de vendre les meubles et vêtements des morts de peste. Quoiqu'il existe de nombreuses questions non résolues, la très grande majorité des auteurs (historiens, épidémiologistes, microbiologistes...) considèrent que la peste noire, comme la peste de Justinien (première pandémie de peste), est bien la peste (bubonique ou pneumonique) causée par le bacille Yersinia pestis[18],[13]. Gabriel de Mussis (en) (1280-1356) de Plaisance est l'auteur d'un Historia de morbo en 1348[13]. Elle se manifeste aussi dans le domaine moral, par une fuite vers la religion, les médecins, charlatans et illuminés, ou des comportements par mimétisme (manie dansante, hystérie collective...)[57]. Son nom lui a été donné par les historiens modernes ; elle n'est ni la première ni la dernière pandémie de peste, mais c'est la seule à porter ce nom. L'hiver 1348-1349 arrête sa progression, avant qu'elle resurgisse à partir d'avril 1349. L'Empire byzantin est durement touché lui aussi par la peste, il connaîtra 9 vagues épidémiques majeures du XIVe siècle au XVe siècle (de 1347 à 1453) d'une durée moyenne de trois ans espacées d'une dizaine d'années. ), «, Pour plus d'information sur les persécutions dont les Juifs furent l'objet à la suite de la peste noire, on se reportera à l'. Conséquences démographiques et socio-économiques, « un si grand nombre de gens que personne n'a été laissé pour enterrer les morts », « C'est à peine exagérer que de dire que, jusqu'à 1350, on n'a point su comment représenter la mort, parce que la mort n'existait pas, Mais, par exemple, « mort noire » est utilisé pour le titre de. La peste est une de ces maladies mortelles de caractère épidémique qui, par leur violence soudaine et inexpliquée et le nombre de leurs victimes, ont frappé les imaginations. Cependant, l'Empire byzantin est aussi affaibli par des défaites militaires, des guerres civiles ou des tremblements de terre, en sorte que la peste noire accentue son déclin, mais ne le provoque pas. Déjà signalée dans les populations germaniques au XIIIe siècle, une manie dansante survient en Lusace, près de la Bohême, en 1349 à l'approche de la peste noire. Le rapport entre ces danses maniaques et le thème artistique de la danse macabre reste peu clair[74]. D'autres historiens insistent sur l'influence de la peste sur le déroulement des opérations militaires, surtout en Méditerranée : la fin du siège de Caffa, la mort d'Alphonse XI lors du siège de Gibraltar, la réduction des flottes de guerre de Venise et de Gênes, l'ouverture de la frontière nord de l'Empire byzantin, la dispersion de l'armée de Abu Al-Hasan après la bataille de Kairouan (1348), l'arrêt de la Reconquista pour plus d'un siècle[41], etc. Depuis, l'archéologie s'est alliée à l'histoire et à la génétique, plaidant pour une possible dévastation de la zone subsaharienne par la peste à l'époque médiévale. Les sources mentionnent rarement l'incinération de cadavres, comme à Catane en 1347 où les corps des réfugiés venus de Messine sont brûlés dans la campagne pour épargner à la ville la puanteur des bûchers[84]. Ces changements évoquent ceux observés ailleurs, dont dans les îles britanniques lors de la peste justinienne du VIe au VIIIe siècle[36]. L’Afrique subsaharienne est actuellement la partie du monde la plus touchée, avec la République Démocratique du Congo, l’Ouganda et surtout Madagascar qui est le pays qui recense le plus de cas humains de peste au monde (entre 250 et 500 cas par an). Pour étayer cette hypothèse, de l'ADN ancien est cependant encore nécessaire[36]. Toutes ces théories pouvaient se combiner : la peste est une pourriture des humeurs due à un poison transmissible par air ou par contact. Dans le reste de l'Europe, les historiens tentent d'approcher la mortalité globale par des études de mortalité de groupes socio-professionnels mieux documentés (médecins, notaires, conseillers municipaux, moines, évêques). En Allemagne, les populations citadines auraient diminué de moitié, dont 60 % de morts à Hambourg et Brême[53]. Des amulettes et talismans sont portés comme le symbole visible d'un pouvoir invisible, par les Juifs, les chrétiens et les musulmans. C'est le thème du triomphe de la mort, dont les représentations les plus célèbres sont celles du palais Sclafani à Palerme, et Le Triomphe de la Mort de Brueghel[103]. Ce système est adopté par la plupart des ports européens durant le XVe siècle[90]. Elle s'y serait propagée via les voies commerciales reliant alors ces régions à d'autres continents[36]. De 1347 à 1352, près de la moitié de la population européenne a été décimée par la peste noire venue d'Asie. Elle est considérée comme la première pandémie de peste ; sa disparition au VIIIe siècle reste énigmatique[7]. VI - VIII siècle. Selon J.N. Sur le continent américain, le principal foyer se trouve au P… L’observation de la réémergence d’épidémies pesteuses dans de nombreux pays se révèle être un indicateur très précis de la condition sanitaire d’une population et de son état de pauvreté. Seule Milan semble avoir été épargnée, quoique les sources soient peu nombreuses et imprécises à ce sujet. Cette idée est également reprise par Kim Stanley Robinson dans Chroniques des années noires, mais dans cette uchronie c'est la totalité des habitants de l'Europe qui périt, entraînant, de la même façon que dans le roman précédent, une histoire complètement différente de celle que l'on connaît. La peste a causé trois vagues de pandémies (épidémies mondiales) responsables de la mort de 200 millions d'êtres humains. La peste noire n'est plus un séparateur radical ou une rupture totale dans l'histoire européenne. Ces villes interdisent l'entrée des voyageurs et des étrangers venant de lieux infectés[89]. C'est aussi la première pandémie à avoir été bien décrite par les chroniqueurs de l'époque. En Autriche, on a compté 4 000 victimes à Vienne, et 25 à 35 % de la population mourut. On croit qu'ils reçoivent, par la mer, des sachets de venin réduits en poudre qu'ils sont chargés de répandre[67]. La peste existe également sous … On estime que le bilan global dépasse même les 200 millions de morts, au fil de trois grandes pandémies. Elle s'étend lentement au nord de la France (Paris, 1531)[92]. Selon Michel Vovelle, le thème de la vie brève s'accompagne d'une « âpreté à vivre », avec la recherche de joies et de plaisirs, comme dans l'œuvre de Boccace, le Décaméron[101]. La peste bubonique est la forme la plus courante, due à la piqûre d’une puce infectée. De même, à Venise des corps sont jetés dans le Grand Canal, et un service de barges est chargé de les repêcher[86]. Il existait déjà une récession économique depuis le début du XIVe siècle, à cause des famines et de la surpopulation (il y eut en 1315-1317 une grande famine européenne qui stoppa l'expansion démographique et prépara le terrain à l'épidémie). Selon leur avis, les chirurgiens de peste incisaient ou cautérisaient les bubons. Le phénomène « peste noire » est mieux situé dans un contexte historique plus large à l'échelle séculaire d'un ou plusieurs cycles socio-économiques et démographiques[13]. La main d'œuvre venant à manquer, il devient impossible d'exploiter toutes les terres existantes. Une fièvre s’installe puis des ganglions gonflent et les malades meurent très vite, provoquant un effet de sidération dans la population. cit., p. 71. Ces derniers passent dans les maisons ou ramassent les cadavres dans les rues pour les mettre sur une charrette. Un terrible bilan entré dans l'Histoire sous le nom de « peste noire » ou de « mort noire ». Il est suivi en cela par nombre de chercheurs qui abordent la peste à différentes échelles spatio-temporelles, pas forcément centrées sur la peste noire du milieu du XIVe siècle, la plus connue du grand public. Le fléau de la peste constitue un symbole : il figure le Mal dans le monde (la souffrance, la mort, l’absence de signification du monde); il représente aussi la guerre (en Un apport décisif est celui de Jean-Noël Biraben qui publie en 1975, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, où la peste noire (Europe occidentale ,1348-1352) n'est qu'un aspect particulier des épidémies de peste qui se succèdent jusqu'au XVIIIe siècle, englobant l'Europe de l'Est et le Moyen-Orient. C'est le nombre de personnes tuées, dans la seule Europe, par la peste au Moyen Âge. Les médecins utilisaient plusieurs moyens simultanément, car nul traitement unique n'avait de succès ou même n'était meilleur qu'un autre. La quarantaine sur terre est adoptée d'abord en Provence (Brignoles, 1464), et se généralise pour les personnes et les marchandises durant le XVIe siècle[90]. Le repeuplement des grandes villes se fait aux dépens des campagnes, dans un contexte de disettes et de crises économiques et monétaires. Cette année-là, lors de la peste de Justinien, une image de la vierge censée peinte par saint Luc, promenée dans Rome, dissipa aussitôt la peste. Dans ces cas il n'y a pas de signes contemporains de guerre ou de famine, ni de migration. cit., p. 309-310. Entre 1346 et 1353, la grande épidémie de peste noire a causé la mort de 25 millions d'Européens. Ainsi, dans La Porte des mondes de Robert Silverberg, l'auteur imagine que la peste noire est bien plus meurtrière, éliminant les trois quarts de la population européenne et changeant complètement l'histoire du monde. On n'avait pas non plus retrouvé dans ces régions de grandes « fosses à peste » comme en Europe. La diffusion rapide de la peste est à imputer à l'arrivée du Rat noir en Europe. Leurs biens, voire leur maison, sont souvent brûlés. Quelques auteurs ont alors proposé d'autres hypothèses : la peste noire serait une maladie du charbon, une fièvre hémorragique virale pulmonaire, voire « toute maladie autre que la peste bubonique transmise par puce du rat ». Le taux de mortalité moyen — environ trente pour cent de la population totale et soixante à cent pour cent de la population infectée — est tel que les plus faibles périssent rapidement, et le fléau ne dure généralement que six à neuf mois. Cette désertification est compensée par un exode rural pour repeupler les villes, dans un rayon moyen de 30 à 40 km autour des villes et des gros bourgs[49]. Le 16 février 1348, elle est à Narbonne, début mars à Carcassonne, fin mars à Perpignan. Lorsque les rites funéraires d'enterrement y compris en fosse commune ne sont plus possibles de par l'afflux de victimes, les corps peuvent être immergés comme en la Papauté d'Avignon dans le Rhône en 1348, dont les eaux ont été bénies pour cela par le Pape. En dernière ressource on utilise la main-d'œuvre forcée : prisonniers de droit commun, galériens, condamnés à mort… à qui on promet grâce ou remises de peine.