5.3 - Le calvaire des Harkis - Témoignages

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

3 - Un article de Jean BASTIEN : " Merci  Bernard MOINET"  30 octobre 2010

Bernard MOINET a été fait chevalier de la légion d'honneur à 25 ans en Indochine.

Il était capitaine à Oran lors des horribles massacres commis par le FLN alors que les unités de l'Armée Française étaient consignées dans leurs casernes suite au cessez le feu unilatéral. Dans son autre livre : "Oran, journal d'une agonie" préfacé par Jacques Soustelle, il déclare : "j'ai eu honte d'être officier français" et il démissionne en 1963.

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Lors du procès du Général Salan, plusieurs officiers ont été appelés à témoigner. Suite à des pressions du ministre des armées, aucun officier n'a été autorisé à témoigner ; seul, le capitaine Moinet a passé outre tenant à venir témoigner pour son ancien patron en Indochine, il n'a pu rentrer au tribunal que grâce à un immense chahut provoqué par les avocats de la défense, il témoigna, à la sortie du tribunal il était arrêté.

Bernard Moinet a été Algérie Française mais pas partisan de l'OAS tout en reconnaissant comprendre ceux qui s'y engageaient mais en leur disant que cela était une erreur, je le cite "l'ennemi, avec une bonne propagande, n'est plus le FLN mais l'OAS...".


LE LIVRE : "Ahmed connais pas"

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page 9 : "Sous les pressions conjuguées des Ministères de l'Intérieur et de la Défense, la mise en vente de ce livre ne fut pratiquement jamais réalisée dans des conditions normales. Le diffuseur fut contraint d'en freiner, puis d'en bloquer l'envoi en librairies ... Il nous fallut donc divulguer l'ouvrage directement par le canal de conférences et d'associations amies".

-page 10 "Certains m'ont demandé quelle y était la part d'authenticité et la part de roman, et j'ai fort bien compris leur étonnement. C'est pourquoi je tiens à préciser ici que tous mes ouvrages, sans exception, ne relatent que des faits dont j'ai été la plupart du temps l'acteur ou le témoin vivant et présent. Je n'ai jamais écrit et n'écrirait sans doute jamais de romans".

L'auteur rappelle également deux citations :
"Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l'Algérie". De Gaulle (déclaration du 30 août 1959 lors de la tournée des popotes).
Autre citation : "Que les Algériens sachent surtout que l'abandon de la souveraineté française en Algérie est un acte illégitime, c'est-à-dire qu'il met ceux qui le commettent et qui s'en rendent complices hors la loi, et ceux qui s'y opposent, -quelque soit le moyen employé- en état de légitime défense" Michel Debré ("Le courrier de la colère" 20 décembre 1957.

Ce livre est un véritable hommage aux harkis dont plus de 100 000 furent assassinés après les accords d'Evian dans des conditions atroces et barbares par les nouveaux héros du FLN. Des photos d'une cruauté incroyable sont présentes dans ce livre et on peut se poser des questions, par exemple, comment un être humain peut-il à ce point commettre de telles atrocités ?

Nous sommes très nombreux à n'avoir jamais trouvé la réponse. Certains officiers responsables de leurs hommes et courageux avaient caché dans des GMC bâchés leurs harkis déjà embarqués et arrimés sur le pont supérieur, sur le Ville d'Oran par exemple, pas une bâche, pas une ridelle ne bougeait.

Page 170 :" c'est alors que l'on vit monter à bord quatre personnages très excités... le quatrième était en tenue fell, portant brassard mais sans galons....Mes respects, mon colonel. Nous venons de recevoir de l'état-major de l'armée un message très important, classé "Ultra Secret" et nous sommes chargés de vous le transmettre d'urgence : Télégramme n° 125 / IGAA-16 mai 1962/Ultra Secret/Strict. Confidentiel. Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut-commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d'unité". Signé Louis Joxe.

A partir de cette page, daté jour après jour, l'auteur, avec une précision remarquable va raconter comment tous ces hommes qui avaient cru à la parole de la France, à la parole de leur officier vont vivre un cauchemar dont la plupart ne survivront pas. Tous les officiers qui ont vécu ce drame ne s'en remettront pas non plus moralement.

Ce livre est plus qu'un livre, c'est un témoignage.


Merci Bernard MOINET

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Autres livres écrits par le Colonel Bernard MOINET :

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