5.3 - Le calvaire des Harkis - Témoignages

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

2 - Les livres-témoignages du colonnel Bernard MOINET :  "Ahmed connait pas" 1980 réédité 1989  et   "Le journal d'une agonie - Oran 1962" Préfaces Jacques Soustelle et Tixier-Vignancourt 1963

Disparition du colonel Bernard MOINET

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Bernard MOINET est né à Pont-Sainte-Maxence le 5 septembre 1926. Il est décédé à Cannes le 4 mai 2012.

A 17 ans, en classe de Math" Spé", il choisit l'Armée. A 19 ans il réussit au concours de l'école de Saint Cyr.

A l'âge 23 ans, il fait la campagne d'Indochine où il est atteint du typhus. Quatre fois cité, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur, à 25 ans.

En 1952, il est en Allemagne, où il se spécialise dans les unités de cavalerie. Il est promu capitaine ne 1955 à l'âge de 29 ans puis il passe deux ans à Saumur comme instructeur.

A 31 ans il arrive en Algérie - le 22 mai 1957 - en tant que volontaire. Adjoint au service psychologique, il assiste avec le 13ème DI au Télagh, au défilé de 15.000 musulmans le 11 mai 1958, en présence des généraux Conze et Paquerette. Il crée le 5ème Bureau de la 13ème DI au sein de la zone opérationnelle Centre oranais "ZOCO" dont le PC était à Tlemcen. A Cherchell, il dirige, avec le soutien du colonel Marey une école de cadres qui forme en trois semaines une centaine de cadres pour les "Jeunes Bâtisseurs" lancés par le général Raoul Salan en 1958.

En 1959-1960, il commande le 2ème escadron du 9ème Régiment de Hussards sur le secteur du Télagh. En 1960-1961, il est affecté au 2ème Bureau du Corps d'Armée d'Oran "CAO". Il est promu colonel.

Admissible à l'Ecole supérieure de guerre, il devient membre de l'État-major.

Il est muté en France le 30 avril 1962. Lors du procès de Raoul Salan il est affecté à la Région militaire de Lille. Bien qu'interdit de témoigner, en mai 1962, il sera présent au procès.

En 1963, il démissionne de l'armée et en explique la raison. "Lorsque j'ai appris la liquidation de mes harkas, j'étais furieux et écœuré par la lâcheté criminelle des gouvernements français et des officiers disciplinés. Je ne voulais plus porter l'uniforme ni ma Légion d'honneur. J'ai renvoyé ma Légion d'honneur et j'ai démissionné le jour même".

A partir de 1966, Bernard Moinet devient alors Directeur d'entreprise de textiles. Il est membre de la Commission nationale des combattants de l'Union française. En 1987, il est membre du Comité de patronage de la campagne nationale "Hommage aux Harkis" et cette même année, il est présent à Nice, à la manifestation organisée par les associations des Français d'Algérie, baptisée "25 ans après". Il est signataire de l'Appel "Justice pour les Harkis" en date du 23 décembre 1997. En 1999 il est élu vice-président du Comité Veritas. En 2000, lors d'une assemblée générale, il explique : "la passivité des généraux actuels par le fait qu'à partir de trois étoiles, les nominations se font en Conseil des ministres, ce qui est suffisant pour motiver le détachement de ces mêmes généraux de l'honneur d'une Armée qu'on assassine".

Il a écrit notamment :

"Journal d'une agonie - Oran 1962", préfaces de Jacques Soustelle et de Tixier-Vignancour 1963

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et "Ahmed ? ... connais pas". "Le calvaire des Harkis" 1980 et réédité 1989"

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