11.3 - Capitaine de police SARRE Jean-Marie

VI - Les témoignages - Les militaires, les gendarmes, les policiers

Je suis parti en renfort, en A.F.N., au camp de transit à Alger, en juillet-août 1960. De là j’ai été affecté, volontaire, au 23ème R.I.M.A., à Miliana comme aspirant, au commando P17.

J’ai participé à ce titre aux opérations, "Ravin de la Femme sauvage (les grottes)" et secteur de Miliana. Nous avons eu des pertes (12) C’est une opération qui a duré 42 jours. J’ai été blessé à la jambe droite par balle au piton 112.

Malgré cela, je n’ai pas eu de citations. Nous avons infligé des pertes sensibles à la wilaya 4. Il n’y a pas eu de survivants. Dans les morts du commando, il y avait GELES du Nord, BILAUD, un ch’timi, FABRE, BENTEIL au piton 112 … Il y en a eu d’autres. À Miliana, nous étions dans une caserne.

Avant le cessez-le-feu du 19 mars 1962, nous sommes partis à Alger – Maison Carrée, pour le maintien de l’ordre à Alger. (Je me rappelle de l’adjudant-chef, BOULASARF et de TOULON). Nous avons été mêlés aux évènements d’Alger dont le 23 mars à Bâb el Oued et le 26 mars rue d’Isly, à la Grande Poste d’Alger. La manifestation était précédée d’enfants. Une provocation a déclenché l'ouverture du feu et malgré mes cris « cessez le feu » il y a eu de nombreux morts car les gars ne voulaient pas arrêter. Il n’y a pas eu de pertes dans notre unité. Je précise qu’un ordre d’ouvrir le feu a été donné par un gradé que je n’ai pu voir et qui était dans une autre unité. Suite à cela nous avons réintégré le quartier.

Nous avons participé à d’autres opérations, de personnes enlevés par le F.L.N. Nous avons récupéré un jeune de 14 ans, égorgé et jeté dans un puits, près d’Affreville.

Nous n’avons pas eu d’accrochage avec le F.L.N. jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Nous étions consignés à la caserne de Maison Carrée. Il n’y avait presque plus d’Européens. Entre cette date et le jour de ma capture, il n’y a rien eu de marquant.

Un 22 juillet, un mardi ou mercredi soir, après 18 heures, nous sommes sortis pour aller à un café à ? qui était à 2 kilomètres environ de la caserne. Nous étions trois dont FABRE et BOUTEIL, des Parisiens, en tenue camouflée, calot, sans avoir d’arme individuelle. Nous sommes allés jusqu’au bar, sans incidents. Nous avons bu une bière "33"  et pris des cigarettes Bastos puis nous sommes repartis direction la caserne, par la grande route. En remontant, à 100 mètres du café, nous sommes tombés sur une patrouille du F.L.N., en tenue camouflée, commandée par un gradé Allemand, en tenue. Ils nous ont braqués et demandé ce qu’on faisait là. Je me suis mis aussitôt mis à riposter et j’ai tiré sur eux. Mes copains ont tiré eux aussi. Deux fellaghas ont été touchés. Un renfort du F.L.N. est arrivé derrière nous et ils nous ont fait prisonniers car nous n’avions plus de munitions. Ils nous ont mis dans un fourgon qui avait été réquisitionné avec le chauffeur. Il y avait dans le camion déjà plusieurs personnes qui avaient été faites prisonnières. Nous avons été conduits dans une briquèterie (un four), près de Miliana. Le chef du groupe, l’Allemand, a pris mes papiers dont mon livret militaire. Dans le four à briques fermé, nous étions une partie debout ………………………………….

Délégué départemental - Association de soutien Armée française - Saint Pardon (33)

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Avec nos remerciements

Voir le témoignage d'André AUSSIGNAC : ICI

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02Monument au Morts de Miliana.

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