7.2 - Jean-Jacques JORDI

XI - Bibliothèque - Publications des historiens

 

Jean-Jacques Jordi est docteur en histoire et spécialiste de l'histoire des migrations en Méditerranée occidentale  aux   XIX° et XX° siècles, de l'Algérie, des colonisations et décolonisations, et de Marseille. Il a  publié et dirigé plusieurs ouvrages  et articles de référence sur les migrations méditerranéennes passant des migrations espagnoles aux migrations venant de l'Algérie, publiant aussi sur les Harkis et les Pieds-Noirs. Il a écrit de nombreux articles et a participé à de nombreux colloques et conférences tant en France qu'à l'étranger. Il a été conseiller historique de plusieurs documentaires (France 2, France 3, Arte, M6)

 

 

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Les valises sur le pont... La mémoire du rapatriement maritime d'Algérie - 1962 Éditeur Marine Editions - 15 septembre 2009

Entre les accords d'Evian, le 18 mars 1962, et l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet, plusieurs centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont quitté l'Algérie pour la France. La plupart ont emprunté la mer.

Les paquebots de la Compagnie générale transatlantique, de la Compagnie de navigation mixte, et bien d'autres, ont participé à cet exode réalisé dans l'urgence. C'est un immense déplacement de population, le dernier que la France ait connu. Dans ce livre, les auteurs évoquent la traversée maritime vécue comme un moment transitoire, fait de tristesse, d'appréhension, de peur, et aussi comme un moment de répit avant d'entamer une nouvelle vie dans un pays que certains ne connaissent pas encore

Sous la direction de Christelle Harrir, Jean-Jacques Jordi et Aymeric Perroy, les auteurs de ces mémoires sont des historiens de renom et des membres de l'association French Lines chargée de la mise en valeur du patrimoine des compagnies maritimes françaises. Plusieurs d'entre-eux sont également des témoins de l'époque qui ont vécu, avec leurs familles, le grand bouleversement du retour en France en 1962.

 

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1962: l'arrivée des Pieds-noirs
2002 chez Autrement

On ne voulait pas de nous.
"Il y en a même qui voulaient nous jeter à la mer. " Cette affirmation abrupte reste la phrase la plus communément admise et la plus fortement ancrée dans la mémoire des Pieds-Noirs, et c'est à Marseille, plus qu'ailleurs, qu'elle se cristallise. Rapidement, devant un accueil frileux à la générosité plus que mesurée, la ville phocéenne apparaît à ceux qui y débarquent comme un espace de rejet, un lieu où l'on se sent éclaté, dispersé, décharné.
L'événement traumatisme de l'été 1962 va accentuer la fusion des mémoires jetant l'opprobre sur une ville manifestement peu préparée au choc de la décolonisation. Mieux, ce rejet de Marseille se retrouve aussi parmi ceux qui n'y sont pas passés ! Toutes mémoires écorchées qui se traduisent souvent par une violence des mots qui ont aussi l'accent de l'amour déçu dans ce lieu d'exil, désormais, plus que patrie retrouvée.

03

Les harkis, une mémoire enfouie
1999 chez autrement

Se pencher sur l'histoire de ceux qui ont choisi la France pendant la guerre d'Algérie, c'est réveiller de douloureuses blessures. Des deux côtés de la Méditerranée. A ces hommes et à ces femmes, on a refusé le droit le plus élémentaire celui du nom. Comment une communauté peut-elle assurer sa pérennité sans cet élément fondamental ? Qu'en disent, après plus de trente ans, les principaux intéressés ? Les conditions de départ, l'arrivée en France, les hameaux, l'isolement dans lequel on les a tenus, l'intégration autant de motifs d'amertume. Longtemps, le silence des pères a constitué l'unique refuge de cette mémoire jugée indésirable. Cette relégation a pourtant fait naître le fils de harki. Comme si, à défaut d'autre héritage, seule la qualité d'ancien supplétif était transmissible. Ce refoulement, la seconde génération le récupère aujourd'hui pour exprimer ses revendications d'identité, de responsabilité et de reconnaissance. Au nom de la communauté.

A propos des auteurs :

Jean-Jacques JORDI, spécialiste de l'histoire de la Méditerranée et des migrations. Il a collaboré au quatrième tome de Migrance, histoire des migrations à Marseille (Aix-en-Provence Edisud, 1991). Il a publié notamment : "De l'exode à l'exil", rapatriés et pieds-noirs en France (Paris l'Harmattan, 1993) - "1962, l'arrivée des pieds-noirs" (Paris Autrement coll. Français d'ailleurs, peuple d'ici, n° 81, 1995)
Mohand HAMOUMOU, DESS de psychologie, diplômé de l'ESSEC, docteur en sociologie. Sa thèse a été publiée chez Fayard en 1994 sous le titre : "Et ils sont devenus harkis". Il a participé à un ouvrage collectif : Exclusion et intégration dans la société française contemporaine (dir. Gilles Ferréol, PUL, 1993).

 

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De l'exode à l'exil
1993 chez l'Harmattan

Les décolonisations, épisodes tragiques de l'histoire de France, ont provoqué des mouvements de population d'une rare ampleur. De 1954 à 1964, plus d'un million et demi de personnes, de nationalité française pour la très grande majorité, sont " rapatriées " le plus souvent dans des conditions difficiles. Pour l'instant, ces migrations originales, jusqu'à l'événement rupture et traumatisme de 1962 où se mêlent des sentiments d'exode et d'exil, n'ont jamais fait l'objet d'une étude historique. Jean-Jacques Jordi se propose, grâce à des sources d'archives et documents inédits, de porter un premier regard sur les " rapatriements ". Il met en lumière les faiblesses et les errements des gouvernements en ce domaine et s'attache à discerner les rapatriés et Pieds-Noirs par rapport à la population française, leurs implantations, les tensions qui en résultent. Marseille, cette ville-phare, cette ville-témoin des rapatriements en sera l'espace privilégié. Pourtant, rien ne se passe comme prévu dans la ville phocéenne qui voit s'établir des dizaines de milliers de " rapatriés ". Dès lors, l'auteur détermine la part qu'ils tiennent dans le processus de croissance économique et sociale de Marseille et un premier constat s'impose : les rapatriés et Pieds-Noirs vont modifier la ville plus qu'aucune autre migration jusque-là. Ils sont tout autant acteurs d'une profonde transformation démographique qu'atouts de l'expansion économique de la région marseillaise et de sa capitale dans les années soixante. Enfin, Jean-Jacques Jordi démonte, par l'étude des réseaux de sociabilité et des problèmes d'identité, la perception extérieure d'une communauté pied-noir monolithique et propose de faire entrer les rapatriements dans l'histoire de France, sans haine ni fureur, hors de la logique " colonialisme-anticolonialisme ".

05

Marseille et le choc des décolonisations
1996 chez Edisud

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Les Pieds-Noirs
2009 chez le Cavalier Bleu

Que savons-nous des Pieds-Noirs ? L’origine même de ce nom se perd dans les anecdotes et les mythes. Et pourtant, dès qu’on les évoque, les idées reçues abondent : le Pied-Noir parle fort, est raciste, colonialiste, a fait suer le burnous, vote Front national… autant de clichés qui occultent une histoire douloureuse dont le slogan « La valise ou le cercueil » résume toute la violence et les traumatismes engendrés.
Loin des préjugés et des discours passionnés, cet ouvrage dresse un portrait de ces Pieds-Noirs souvent perçus comme Français… mais aussi vaguement étrangers.

07

Un silence d'Etat 
2011 - Editions SOTECA

Écrire scientifiquement sur les Disparus civils européens pendant la guerre d'Algérie, c'est lever le dernier tabou de la guerre d'Algérie. C'est dire ce que nous ne voulons pas entendre depuis près d'un demi-siècle : il y a eu beaucoup plus d'Européens enlevés et dont nous n'avons aujourd'hui aucune « trace » après les Accords d'Évian et après l'indépendance de l'Algérie qu'en « pleine guerre » ! C'est dire aussi que le FLN (Front de libération nationale) et l'ALN (Armée de libération nationale) ont été les principaux acteurs de ces « disparitions » et qu'à aucun moment, leurs dirigeants n'ont désavoué ces pratiques. Le but de faire partir les Français d'Algérie fut finalement atteint par la terreur instituée par le FLN. C'est dire enfin que le gouvernement français était parfaitement au courant des exactions perpétrées contre ses ressortissants sans intervenir autrement que par de vaines protestations. Par cette étude, le manichéisme issu de la guerre d'Algérie, entre les « bons » d'un côté et les «mauvais » de l'autre, n'a plus cours. L analyse de cet ouvrage permet de redonner une histoire à des personnes,
à des familles qui en étaient privées. Approcher cette histoire était toute l'ambition de cette recherche novatrice. 

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Voir aussi ces deux articles : ICI   et : ICI

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