6.3 - Déclaration de Jean-Marie Bastien-Thiry lors de son procès à Vincennes - 28 janvier 1963

VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

Déclaration de Jean-Marie Bastien-Thiry - 28 janvier 1963 - Extraits

1 - .... il n'y a pas de vent de l'Histoire ....

2 - "Le véritable devoir des officiers français"

 

VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

1 - .... "il n'y a pas de vent de l'Histoire" ....                                                       

Extraits de la longue déclaration du 2 février 1963

C'est donc après avoir organisé l'attentat de Pont-sur-Seine, du 8 septembre 1961, contre le   général de Gaulle, et avoir eu recours à de multiples tentatives, toutes déjouées par les services de sécurité, qu'il organise celui du Petit Clamart, le 22août 1962.

Il estimait trouver dans les propos de Saint Thomas d’Aquin — sur la légitimité que peut avoir dans certains cas le tyrannicide— les éléments susceptibles de concilier son projet meurtrier et sa foi catholique. Il évoquera lors de son procès des motifs humanitaires pour justifier son action. L'impératif était d'arrêter le massacre des harkis restés fidèles à la France, massacre perpétré en totale violation des accords d'Evian et dont De Gaulle était directement responsable.

"Nos motifs d'action sont liés aux conséquences de l'effroyable drame humain et national, qui, à la suite des évènements qui se sont déroulés en Algérie depuis bientôt cinq ans, ont mis en jeu la liberté, les biens et la vie de très nombreux Français; après avoir mis en jeu l'existence même, en tant que telles, de collectivités nationales dans leur ensemble, et l'existence même du principe de l'unité nationale."

Il déclare,

« [...] nous étions sincèrement partisans de l'Algérie française, [...] mais nous concevions qu'il y eût d'autres solutions pour l'avenir algérien, solutions pouvant être défendues de façon honnête et sincère ; l'impératif absolu [...] étant [...] de faire respecter la vie, la liberté et les biens des millions de Français de souche et de Français musulmans vivant sur cette terre. »

« Ces officiers [allemands] ont dû aussi être douloureusement frappés par le génocide hitlérien des Juifs, comme nous le sommes par le génocide gaulliste des Français musulmans : ils ont dû être soulevés au plus profond d'eux-mêmes par l'horreur des camps de concentration nazis, comme nous l'avons été par l'horreur des camps de détention qui existent aujourd'hui en Algérie avec la complicité du pouvoir de fait. »

« Il n'y a pas de sens de l'Histoire, il n'y a pas de vent de l'Histoire car ce qui fait l'Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c'est la volonté des hommes, c'est l'intelligence des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises. »

« Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »

« Devant l'Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »

Extrait croquis3

 

BastienThiry 11

 

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