Durant la Grande Guerre, près d'un milliard de munitions d'artillerie ont été utilisées sur l'ensemble des fronts, ce qui représente quatre millions de tonnes d'explosifs et 150 tonnes de produits chimiques encore actifs et toxiques[139], notamment l'arsenic et le mercure dans l'enveloppe métallique des obus conventionnels et l'ypérite dans les obus chimiques, sources de pollution chimique car cette enveloppe se corrode ou provoque de graves accidents lorsqu'ils explosent. Les sociétés européennes subissent de véritables bouleversements. Il profite du conflit pour renforcer ses positions face aux grandes puissances européennes en Asie. Ils restent dans leur cantonnement et refusent de monter en ligne. L'armée allemande lance un coup de main sur la position fortifiée de Liège, mais rencontre une résistance inattendue. L’Autriche-Hongrie en profite pour mettre la main sur la Bosnie-Herzégovine voisine et désire continuer son expansion dans la vallée du Danube, jusqu’à la mer Noire, ou, du moins, maintenir le statu quo hérité du traité de San Stefano et du traité de Berlin. Au total, 53 millions d'obus ont été tirés. Ces bombardements ont un fort impact psychologique sur la population parisienne bien que le nombre de victimes soit très inférieur à celui du front. La démocratie s’installe enfin dans bon nombre de pays d’Europe centrale et orientale, mais dans beaucoup, la démocratie ne résiste pas à l’installation rapide de régimes autoritaires, communistes ou conservateurs. C'est alors que survient l'attentat de Sarajevo, prétexte pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que constitue la Serbie. Est notamment accusée la Garde civique belge, troupe supplétive de civils en uniformes qui se battent à Verviers, Tamines et Saint-Trond, ce qui exaspère le commandement allemand qui prétend n'y voir que des civils combattant en francs-tireurs, alors, cependant, que cette troupe est régulièrement organisée par la loi belge au même titre que la Landsturm allemande[86]. Les femmes auront fabriqué en quatre ans 300 millions d’obus et plus de six milliards de cartouches. Notons que parmi les patientes de la clinique, Helene Deutsch s’occupe d’une femme légionnaire[231]. En 1917, sous la pression des militaires, et notamment de l’amiral Tirpitz[116], le Kaiser se décide à pratiquer la guerre sous-marine à outrance, c’est-à-dire couler tous les navires se rendant au Royaume-Uni, même les neutres. Néanmoins, si la résistance à l'Allemagne reste forte en Alsace-Lorraine[19], cette sensibilité a beaucoup évolué dans le temps : l’idée de revanche, obsessionnelle en France après la défaite de 1870, s'est estompée dès les années 1880 ; aucun parti politique, après la crise boulangiste, ne revendique ostensiblement le retour à la mère patrie des provinces perdues ; pour la plupart des Français de 1914, bien que le souvenir reste présent, ce n'est plus qu'une vieille histoire. Deux bombardements nocturnes ont été effectués sur la capitale en mars 1915 et janvier 1916 par des Zeppelins. Dans les ruines de la ville dévastée, dont la majeure partie de la population est partie en exode, il ne reste plus que 5 000 habitants alors qu'elle en comptait 65 000 avant guerre[205]. C'est le début d'une offensive allemande qui vise à "saigner à blanc" l'armée française. Les Russes sont encerclés et se replient sur le Niémen. En Allemagne, les pouvoirs du Kaiser sont également renforcés, et il en va de même pour ceux de l’empereur en Autriche. On n a pas le nombre définitif des victimes tuées pendant la bataille, mais le nombre est estimé à 800.000. L’Allemagne est bien plus peuplée que la France, 67 millions d’habitants contre 39 millions, mais elle doit réserver une partie de ses forces au front de l’Est. L’organisation en armées, corps d'armée, divisions, brigades, régiments, bataillons, compagnies, sections et escouades est relativement similaire dans les deux camps. Ainsi, lorsque la proposition d'entrée en guerre du président Wilson devant le Congrès le 2 avril est acceptée, et que les États-Unis entrent en guerre le 6, le président américain doit compter majoritairement sur la base du volontariat pour constituer la force de 1,2 million d’hommes qui n’arrive en France qu’à partir du mois d’octobre 1917. Sur le plan stratégique, le Grand État-Major général allemand élabore chaque année un nouveau plan de mobilisation. La rivalité entre Russes et Autrichiens dans les Balkans s’accentue[23]. En effet, Sabine Andrivon-Milton rappelle que la circonscription n’a commencé à s’appliquer aux Antilles qu’à partir de 1913 avec les premiers contingents d’hommes antillais allant faire leur service militaire en octobre 1913. La Bulgarie, initialement neutre mais sollicitée par les deux camps, s’engage finalement aux côtés des puissances centrales en octobre 1915, à un moment où celles-ci semblent l’emporter sur le front des Balkans. nécessaire]. Quatre ou cinq citations à l'ordre de l'Armée. Des dizaines de milliers d’hectares sont gravement contaminés par les métaux lourds et parfois par les armes chimiques que l’on démantèle ou que l’on fait pétarder sans précautions suffisantes. En dehors de certains anachronismes, comme le casque à pointe, il tient généralement compte de l’expérience acquise dans les conflits de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Au début de l’année 1916, le commandement allemand décide d’user complètement l’armée française en l’obligeant à s’engager à fond. Elle cause l'effondrement ou la fragmentation des empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. L'état-major demande que soit signé l'armistice[126]. Or, à ce moment, les alliés installent les premières tranchées de la guerre. En 1914, l’Allemagne peut aussi compter sur la sympathie de l'Empire ottoman[26], qui n'a pas apprécié d'avoir été privé par Winston Churchill de deux cuirassés construits par le Royaume-Uni. Les troupes allemandes doivent refluer vers le nord, évitant de justesse l’encerclement. Environ 700 000 veuves de guerre deviennent d’ailleurs des chefs de famille. Selon l'archiviste départemental, 171 253 demandes avaient été examinées par les commissions cantonales au 31 juillet 1918, pour plus de 115 000 bénéficiaires retenus, soit une dépense mensuelle de six millions de francs environ du 2 août 1914 au 21 juillet 1918. Face aux Allemands, les Russes remportent une victoire à Gumbinnen les 19 et 20 août sur les forces de la huitième armée allemande, inférieures en nombre. La grippe espagnole qui a frappé en 1918 et début 1919 des pays meurtris par 4 années de guerre a causé 549 000 décès aux États-Unis et, Sur toute la ligne de front belge, les Alliés reculent. En 1914, le plan à appliquer prévoit de laisser face à la Russie une faible partie des forces allemandes[d], en pariant sur la lenteur de la mobilisation russe ; ce plan oblige cependant l’Allemagne à prendre l’initiative des opérations militaires, dans le cas où la France entrerait en guerre immédiatement après la Russie. Le casque à pointe allemand offre peu de protection et est progressivement remplacé par le Stahlhelm en 1916[132]. Les négociations sont alors interrompues. Le déclenchement de l’offensive de la Somme en juillet et une nouvelle offensive des Russes sur le front oriental obligent les Allemands à relâcher leur pression sur Verdun. Parmi celles-ci, les Archives générales du Royaume, à Bruxelles (Belgique), ont hérité des Archives de la Guerre, service qui a recueilli des archives et documents sur la Première Guerre mondiale à partir de 1919. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Le 7 février 1915, les Allemands lancent une offensive au sud-est des lacs de Mazurie, dirigée par Hindenburg. Les armées russes sèment la terreur en Prusse et sont accusées d'assassinats et de viols par la propagande allemande[82]. Si elle n’avait pas veillé à augmenter sa production, la France, par exemple, se serait retrouvée à court de munitions pour l’artillerie lourde, deux mois à peine après l’ouverture des hostilités[237]. Ensuite, le coût du transport était jugé trop dispendieux. Le détonateur du processus diplomatique aboutissant à la guerre est le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse morganatique Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par un étudiant nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip[35]. L’attaque n’avait rien d’une surprise. Deux semaines plus tard, le 24 avril 1915, plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople sont arrêtés et déportés par les Jeunes-Turcs, date symboliquement considérée comme marquant le début du génocide arménien. Pour mieux représenter l'état d'esprit des personnes vivant dans l'entre-deux-guerres, on utilise encore l'expression « la Grande Guerre ». Les trois armées étant réunies forment un ensemble dense sur un front restreint. Gilles Tréhel. En France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le même jour, à 16 h[41]. De plus, dans les tranchées les plus exposées, le ravitaillement laisse parfois à désirer. L'historien André Loez évoque ainsi le rôle des « rivalités économiques et coloniales »[6]. Les fortifications frontalières (du moins à la fin du XIXe siècle), l’artillerie (le fameux canon de 75 de l’armée française), les canons lourds allemands et les flottes de guerre (le Dreadnought britannique et les cuirassés allemands) absorbent une bonne partie des budgets des États. Les Allemands avaient appris par des prisonniers la prochaine offensive contre leurs lignes et avaient grandement amélioré leurs positions en plaçant davantage de mitrailleuses, en construisant des souterrains de protection et des abris souterrains à 10 ou 15 m de profondeur. Plusieurs pays d’Amérique latine s’engagent aussi dans le conflit aux côtés de l’Entente. Le chef d’état-major allemand Helmut von Moltke applique le plan Schlieffen. Pétain tente de mettre fin au mécontentement des soldats en améliorant leur vie quotidienne par le repos, la nourriture et le rythme des permissions[114]. Les deux camps se rencontrèrent au milieu d'un paysage dévasté par les obus, échangèrent des cadeaux, discutèrent et jouèrent au football. 21 septembre 2015, République centrafricaine. Les Français et les Britanniques s'arrêtent le lendemain 6 sur un front allant de Bar-le-Duc à l'Ourcq en Seine-et-Marne, puis lancent une contre-offensive générale avec de gigantesques combats menés victorieusement. En riposte, le 1er mars, les Alliés étendent leur blocus à la totalité des marchandises allemandes tandis qu'une flotte britannique sort victorieuse d'un combat avec une escadre allemande près du Dogger Bank, en mer du Nord. Et la maladresse de la diplomatie allemande achève de provoquer ce revirement : en janvier 1917, le ministre-conseiller Zimmermann n’hésite pas à promettre au Mexique l’alliance de l’Allemagne contre les États-Unis avec, pour salaire de la victoire, le retour des provinces perdues (Texas, Arizona et Nouveau-Mexique)[118]. Entre la fin mars et le début du mois d'avril 1918, 500 000 Parisiens sur une population de trois millions partent en exode de la capitale vers la province ou la banlieue lointaine. Elles se replient sur l’Aisne puis réussissent à se fixer en s'appuyant sur le massif de l’Argonne et le Chemin des Dames. Cent trente-quatre mille « tirailleurs sénégalais » (un corps de militaire constitué en 1857 par Napoléon III) sont mobilisés en renfort des troupes françaises, souvent en première ligne. En 1914, la Grèce reste neutre, puis elle rejoint l’Entente en déclarant la guerre à la Bulgarie en novembre 1916, puis à l’Allemagne en juin 1917 après l’abdication et l’exil du roi Constantin. Ne disposant pas de colonies de peuplement, Guillaume II souhaite prendre pied au Maroc au nom de la Weltpolitik. En Afrique orientale allemande, les Anglais et les Belges combattent les troupes coloniales du colonel von Lettow Vorbeck. Le diplomate Henri Pozzi[40] a fait état des falsifications dont les télégrammes de déclaration de guerre du 1er août ont été l'objet pour charger l'Allemagne et l'Autriche de toute la responsabilité dans la déclaration de la guerre. Or, en 1908, il y eut un tremblement de terre à Messine : l'état-major de l'Autriche-Hongrie voulut profiter de la désorganisation qui s'ensuivit en Italie et proposa à l'Allemagne une guerre contre l'Italie. L'Empire ottoman perpètre un autre génocide pendant et après la Première Guerre mondiale, celui des Grecs pontiques. Au début du XXème siècle, de grandes tensions sont présentes entre les pays européens. En effet la partie la plus active et la plus productive de la population, les hommes jeunes, sont immobilisés stérilement au front, et pour un tiers tués ou blessés gravement. Cette première grande offensive combinée franco-britannique, sous le commandement du général Foch et de Douglas Haig, n'a cependant pas entraîné (contrairement à ce qu’escomptait l’état-major) de progression des troupes alliées sur le front occidental. Le sort de la guerre cependant se joue en Europe, surtout en France, qui en supporte la charge la plus lourde[réf. Cet équilibre est rompu à l'automne 1917 lorsque les Allemands décident de soutenir leurs alliés autrichiens sur le front italien et envoient 7 divisions. En Allemagne et au Royaume-Uni, dès le début du XXe siècle, l'essor industriel et la remilitarisation se sont accentués et l'Allemagne a des intérêts dans l’Empire ottoman[24]. Les tensions entre la France et l'Allemagne apparaissent dès 1905 au Maroc. Les pertes anglaises (colonies comprises) s'élèvent à 1,2 million de tués. Ce conflit local provoque l'activation d'un jeu d'alliances entre les grandes puissances européennes qui les entraîne sur la voie de la guerre. Mais le but principal des Allemands n’est pas Paris, mais l'encerclement et la destruction de l'armée française. Les Britanniques quant à eux distribuent le casque Brodie dans la même période[131]. Le territoire allemand est coupé en deux par le « couloir de Dantzig », démilitarisé, voyant ses colonies confisquées, surveillé, condamné à de lourdes réparations et rendu principal responsable du conflit. Plus de 600 000 soldats italiens, fatigués et démoralisés, désertent ou se rendent. Parmi ces obus, 12 000 tonnes sont chargés d’ypérite et de chloropicrine toujours actives, à quelques centaines de mètres de la plage et de l’embouchure du port méthanier. Théophile Delcassé, alors ministre français des Affaires étrangères, réussit le rapprochement franco-anglais avec la signature de l’Entente cordiale en 1904[28]. Elle donne également lieu au premier engagement massif de sous-marins de combat, et à une guerre de course menée contre des flottes commerciales, qui atteint son paroxysme lors de la première bataille de l'Atlantique. La Première Guerre mondiale est d'une violence sans précédent. QUIZ LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE 1 En quelle année commence la Première Guerre Mondiale ? L.S.U. De son côté, la France met sur pied à partir de 1913 le plan XVII[31] qui, respectant la neutralité belge, prévoit de répondre à une attaque allemande en prenant l'offensive en Lorraine sur un terrain moins favorable que les plaines de Flandre. Celui-ci a été inondé par les Belges qui ont ouvert les vannes qui retenait l'eau de la mer du Nord dont le niveau est supérieur à celui des polders (des étendues cultivées situées sous le niveau de la mer). target.style.cursor = "default" L’entreprise coûte 145 000 hommes aux Alliés et elle est un échec total. Avec l’aide bulgare, les Austro-allemands réussissent à occuper toute la Serbie en 1915, contraignant l’armée royale serbe à traverser le pays pour trouver refuge à Corfou. Finalement, au vu de l’évolution de la situation, les hommes antillo-guyanais finissent par être déployés et dispersés sur les différents Fronts d’Europe, sans incorporation dans un bataillon spécifique. L'Empire ottoman traite également ses prisonniers durement[177]. nécessaire] Il y a eu plus de 700 000 victimes (blessés inclus) françaises ou allemandes sur ce champ de bataille[109]. Pour l'historien allemand Fritz Fischer, un conflit dans les Balkans a l'intérêt de justifier une attaque contre la France, et l'armée allemande, la plus puissante du monde, semble être un instrument si parfait qu'il est tentant de s'en servir. Ainsi naît la Triple-Entente. Bien que le rapport de force global sur tous les fronts soit en faveur des Allemands, Gallieni et Joffre saisissent l’occasion de renverser la situation en attaquant du fort au faible dans le secteur particulier de l'Ourcq, où ils peuvent tomber sur les arrières de la 1re armée allemande en pleine progression, dont la sécurité de flanc n'est assurée que par trois divisions. Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui deviendra la Yougoslavie, est constituée de l’union du Royaume de Serbie avec l’État des Slovènes, Croates et Serbes et le Royaume de Monténégro. Les combats aériens (le premier se déroule le 5 octobre 1914, un Voisin III abattant un Aviatik B.II[136].) Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker affirment même que le « potentiel productif de l'Allemagne est intact[213] ». Une fois que les prisonniers atteignent leurs camps, commence pour eux une vie de privations, de travail et de maladies dont beaucoup mourront. Le 26 avril, le pacte de Londres entre les membres de l’Entente est signé et l’Italie s’engage à entrer en guerre contre les Empires centraux dans un délai d’un mois. Il n’en paraît pourtant rien, puisque les Russes se replient en bon ordre sur des positions retranchées. le degré de pression que l’Allemagne a réellement mis sur l’Autriche-Hongrie pour négocier la condition rejetée par la Serbie sans faire perdre la face aux parties adverses ; le degré de manœuvre, face aux pan-slaves, du premier ministre serbe si favorable à une bonne entente avec son voisin ; le soutien accordé discrètement à la Russie par le gouvernement français, qui, ayant déjà refusé de soutenir la Russie lors des précédentes guerres balkaniques, craint que la. Les Allemands stoppent définitivement les offensives russes en Prusse orientale le 31 août. Les emprunts de guerre en France, les campagnes de collecte d’or sont menées auprès des civils pour financer la guerre. Aussi ressent-elle comme une injustice que son industrie de plus en plus compétitive se heurte à la crainte ou à l’égoïsme des autres puissances européennes[13]. Celle-ci n’est pas un traité d’alliance liant les deux pays, mais leur destin est de plus en plus imbriqué. Si la Première Guerre mondiale a démarré le 28 juin 1914 avec l'assassinat de l'archiduc Ferdinand à Sarajevo, les grandes batailles du conflit se concentrent essentiellement entre 1916 et 1917. La crise américaine va rapidement s’étendre. De plus, le Royaume-Uni demande l’aide du Japon. Des villes belges sont soumises au sac et à l'incendie et des civils sont fusillés, comme à Visé, Aarschot, Termonde, Dinant[80] et Louvain où la bibliothèque multiséculaire est détruite avec les chefs-d'œuvre qu'elle contient[81]. Le 3 août, la Belgique rejette l’ultimatum allemand. Dans les Balkans, la Russie trouve un allié de poids en la Serbie, qui a l’ambition d’unifier les Slaves du Sud. En Italie, où Marinetti et les autres futuristes se font les chantres enthousiastes de l’ère de la machine, la production de mitrailleuses passe, entre 1915 et 1918, de 613 à 19 904 unités ; les automobiles, de 9 200 à 20 000 unités. Depuis 1871, l'Allemagne unifiée a rattrapé, en quelques décennies, son retard économique sur le reste de l'Europe occidentale en se dotant par exemple d’une industrie très concentrée[11]. C’est le « tourniquet », où toute l’armée française connaît l’enfer de Verdun. Ils voudraient le signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude, avant qu’il ait reconquis le territoire français. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine du crime. Le Royaume-Uni s'appuie sur la marine pour protéger le pays et établir un blocus économique de l'Allemagne. En général, ce sont des unités entières qui se rendent. Mais les Allemands se sont, à leur tour, embusqués dans des tranchées d'où ils arrêtent toutes les attaques alliées[96]. La perte de prestige des Européens dans le monde et dans les colonies est importante : le retour en Afrique des anciens combattants sème le ferment des velléités d'autonomie ou d'indépendance des colonies, ainsi que l'exprimera le premier Congrès panafricain organisé à Paris en 1919 par l’Américain W. E. B. Plusieurs autres États se joignent à cette coalition, dont la Belgique, envahie par l'Allemagne, qui fait appel à la France et au Royaume-Uni, garantes de son indépendance. La grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens, car les produits allemands inondent les marchés français et britanniques[15]. Une autre option envisagée par l’état-major britannique est de débarquer à Anvers en cas d'une menace de l'Armée allemande sur ce port bien abrité dans l'estuaire de l'Escaut, à partir duquel la puissante marine de guerre bâtie par l'empereur Guillaume II pourrait menacer les communications du Royaume-Uni dans la Manche. En France, les sentiments revanchards à propos de l’Alsace-Lorraine s'étaient fortement atténués depuis 1870, et n'auraient en aucun cas pu provoquer une guerre — d'autant que les Français venaient d'élire un Parlement et un gouvernement pacifistes.