9.1 - France Turquie

XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

1 - France-Turquie : 22 Décembre 2011, Le Premier Ministre Turc Recep Erdogan s'en prend violement à la France - Réponse de Nicolas Sarkozy (Extraits)

2 - La Turquie a la mémoire trop courte de Bernard Lugan 23 Décembre 2011

3 - Pagaille mémorielle de Paul-Marie Couteaux 2 Février 2012

4 - Valeurs actuelles de Février 2012 - Lettre de Thierry Rolando au Président de la République lui demandant de s'expliquer

5 - Le bal des faux-culs de Gérard Rosenzweig -  Paru  "L'Algérianiste"  Supplément 2012

 

1 - France-Turquie : 22 Décembre 2011, Le Premier Ministre turc Recep Erdogan s'en prend violement à la France - Reponse de Nicolas Sarkozy (Extraits)

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris avec virulence à la France vendredi, l'accusant de "génocide" en Algérie, au lendemain de l'adoption par les députés français d'un texte de loi pénalisant la négation du génocide arménien, que la Turquie a toujours nié."

"On estime que 15% de la population algérienne a été massacrée par les Français à partir de 1945. Il s'agit d'un génocide", a lancé M. Erdogan au cours d'une conférence à Istanbul, faisant allusion aux violences commises au moment du processus d'indépendance de l'Algérie de la domination française, entre 1945 et 1962."

"Si le président français M. Sarkozy ne sait pas qu'il y a eu un génocide, il peut demander à son père Pal Sarkozy (...) qui a été légionnaire en Algérie dans les années 1940", a-t-il ajouté. "Je suis sûr qu'il (Pal Sarkozy) a beaucoup de choses à dire à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie."

"Les Algériens ont été brûlés collectivement dans des fours. Ils ont été martyrisés sans pitié", a-t-il même ajouté."

"Le président français Sarkozy a commencé à rechercher des gains électoraux en utilisant la haine du musulman et du Turc", a encore déclaré le chef du gouvernement islamo-conservateur turc."

"Ce vote qui a eu lieu en France, une France où vivent environ cinq millions de musulmans, a clairement montré à quel point le racisme, la discrimination et l'islamophobie ont atteint des dimensions dangereuses en France et en Europe", a asséné M. Erdogan."

L'Assemblée nationale française a voté jeudi une proposition de loi réprimant d'un an de prison et d'une amende la contestation du génocide arménien de 1915-1917, suscitant la colère d'Ankara qui réfute le caractère génocidaire des massacres survenus dans les dernières années de l'empire ottoman.

A la suite de ce vote, la Turquie a rappelé son ambassadeur en France, et a annoncé le gel de la coopération politique et militaire entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan.

 

Alger heritage des colons
 Alger = Heritage des colons !

 

Réponse de Nicolas Sarkozy 20 janvier 2012

Extraits

Monsieur le Premier Ministre,
J’ai voulu vous écrire comme pour réponse à votre dernière lettre et pour la proposition de la loi à l’ordre du jour du sénat, importante au point de vue des relations bilatérales entre deux pays.

Je voudrais souligner tout d’abord, que la proposition de la loi est destinée pour enlever l’esprit de négation et être une remède aux douleurs qui continuent depuis déjà 100 ans

C’est un projet de caractère commun concernant tous les génocides reconnus dans le monde. Aucune nation et Etat n’est pas visé par le texte de la proposition.

Mais la France a fait un aveu très difficile – la France a avoué son rôle dans l’envoie des juifs aux camps de concentration pendant l’invasion allemande et la responsabilité dans le commerce des esclaves. J’ai blâmé personnellement en 2007, la férocité de la colonisation française en Algérie.”( Honteux ! S.G.)

La Turquie est un grand pays et allié important de la France. En tant que 2 amis et alliés, je voudrais que l’esprit et l’intelligence pèsent lourd.

Je voudrais dire que les éventuelles démarches excessives à l’égard de cette loi pourraient nuire des liens multilatéraux entre les deux pays et les auteurs de ces démarches en seront responsables.


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2 - LA TURQUIE A LA MEMOIRE TROP COURTE de  Bernard Lugan

 

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Algérie : la Turquie a la mémoire courte.


Les déclarations du Premier ministre turc, Monsieur Erdogan, à propos du «génocide » que la France aurait commis en Algérie, relèvent à la fois de l’hystérie verbale et de la plus grotesque manipulation historique. De plus, Monsieur Erdogan est bien mal placé pour parler de «génocide » en Algérie, région qui fut durant trois siècles une colonie ottomane sous le nom de Régence d’Alger (Wilayat el-Djezair en arabe et Gezayir-i Garp en turc), et dans laquelle les janissaires turcs s’illustrèrent par leurs méthodes particulièrement brutales et expéditives.

En 1520, Sidi Ahmed ou el Kadhi fut le premier résistant kabyle à la colonisation turque, réussissant même à s’emparer d’Alger et forçant le chef de bande Khar ad-DinBarberos à se replier à Djidjelli.
En 1609, les Kabyles vinrent battre les murs d’Alger puis, entre 1758 et 1770, ce fut toute la Kabylie qui se souleva. Au début du XIX° siècle, plusieurs autres insurrections se produisirent, notamment entre 1805 et 1813, puis en 1816 et enfin en 1823. Il en fut de même dans les Aurès où les Chaouias réussirent à interdire toute présence effective du pouvoir ottoman. Constantine fut un cas à part car les Ottomans y avaient de solides alliés avec la tribu des Zemoul, ce qui n’empêcha pas les autres tribus kabyles de se soulever régulièrement.

Tous ces mouvements furent noyés dans le sang, à l’image de ce qui fut la règle en Libye : « La force est employée à la turque : les colonnes de réguliers, Turcs et Couloughlis, usent du sabre, du fusil et du canon, brûlent récoltes et villages, s’emparent d’otages, empalent et décapitent, exposant par dizaines les têtes coupées.
L’usage de la force démontre la résolution du maître et l’irréversibilité de la situation.
Dans la Régence d’Alger, les Turcs pratiquèrent une ségrégation institutionnalisée, la politique de l’élite dirigeante militaro administrative ottomane étant d’éviter de se dissoudre par mariage dans la masse de la population.

La violence ottomane ne s’exerça pas uniquement contre les populations locales. Quelques exemples :
- Le 27 mai 1529, après un siège de trois semaines, les 25 survivants de la garnison espagnole qui défendait le fort construit dans la baie d’Alger capitulèrent contre la promesse qu’ils auraient la vie sauve ; or, leur chef, le comte Martin de Vargas, grièvement blessé, fut massacré à coups de bâton par les soldats turcs.
- Le 20 juillet 1535 Khayr ad-Din Barbaros lança un raid sur l’île de Minorque, aux Baléares, enlevant plusieurs centaines de captifs, hommes, femmes et enfants qui furent vendus sur le marché aux esclaves d’Alger.
- En 1682, après que le Dey eut déclaré la guerre à la France, l’amiral Duquesne se présenta devant Alger où les Turcs massacrèrent le père Jean Le Vacher, consul de France, en l’attachant à la bouche d’un canon.
- En 1688, pour lutter contre les pirates, le maréchal d’Estrées bombarda Alger et plusieurs captifs français furent également attachés à des canons.

La piraterie constitua jusqu’au début du XIXème siècle le cœur de la vie politique et économique de la Régence turque d’Alger. Il s’agissait bien de piraterie et non de Course puisque les raïs, les capitaines, n’obéissaient pas aux règles strictes caractérisant cette dernière. La recherche historique a en effet montré que son but n’était pas de s’attaquer, avec l’aval des autorités, à des navires ennemis en temps de guerre, mais que son seul objectif était le butin. A l’exception du raïs Hamidou, tous les acteurs de cette piraterie étaient des Turcs, de naissance ou renégats,
aucun n’était d’origine algérienne.

Ceci étant, deux choses doivent être claires :

1) Les lois mémorielles (loi Gayssot, loi Taubira et autres) interdisent et assassinent la recherche historique et c’est pourquoi tout historien sérieux doit exiger leur abrogation.

2) Les politiques n’ont pas à encadrer l’Histoire ; quant aux députés, au lieu de voter des lois mémorielles électoralistes, ils feraient mieux de se préoccuper du sort des Français qui les ont élus. Mais, comme le disait Charles Maurras : « A quoi songe un élu ? A être réélu ».

Bernard Lugan - 23/12/2011


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3 - France-Turquie -Pagaille mémorielle de Paul-Marie Coûteaux

 

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Il n’échappe plus à personne que l’actuelle année électorale va coïncider avec le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, et que cette coïncidence présente quelques risques politiques. On aurait pu espérer qu’un tel anniversaire serait l’occasion de faire un bilan d’un demi-siècle d’indépendance algérienne, bilan qui aurait sans doute permis de relativiser, et donc d’apaiser bien des oppositions anciennes.

Hélas, les plaies s’ouvrent au contraire et l’on voit se multiplier d’un côté les diatribes contre la colonisation de l’Algérie tandis que fleurissent d’un autre les stèles, les monuments (et même, à Perpignan, un “grand musée”) voués sans plus de façons à l’Algérie française. Hélas, nul ne s’étonne ni ne s’inquiète, tant il paraît naturel que la gauche aussi bien que la majorité flattent sur le dos de notre histoire leurs électorats respectifs…

On sera sans doute plus surpris de la façon dont le président de la République vient d’entrer dans ce débat, redevenu combat, en stigmatisant dans une lettre très officielle « les souffrances indicibles et la brutalité aveugle de la colonisation française en Algérie ». Outre que ces propos contredisent non seulement certains de ceux qu’il tint naguère sur le sujet, mais aussi ceux que tiennent aujourd’hui, singulièrement sur le pourtour méditerranéen, la plupart des candidats qui se réclament de lui, on s’étonnera que cette fougueuse contrition soit adressée au premier ministre de Turquie –

M. Sarkozy énumérant même dans ladite lettre, datée du 18 janvier et divulguée quelques jours plus tard par ses propres services, les sempiternelles « pages noires de l’histoire de France », ajoutant bien entendu la participation de « l’État français » (sic) à la déportation des juifs et la traite négrière à la susdite « brutalité aveugle de la colonisation française en Algérie ». M. Erdogan et les Turcs (la lettre a été publiée par la plupart des journaux d’Istanbul) n’en demandaient certainement pas tant.

On aura cependant compris que ces regrettables écritures visaient à adoucir l’ire que le gouvernement du nouvel empire ottoman concevait à l’endroit de la récente loi française pénalisant la négation du génocide arménien – comme on a compris que ladite loi répondait, elle aussi, à des préoccupations électorales. Mais cet exercice de surenchères électoralistes, outre qu’il n’a plus rien à voir, comme tant de choses, avec l’intérêt supérieur de la nation, pose également d’autres questions, tout aussi graves.

D’abord, à lire ce flot de repentances à destination d’un pays étranger, on se demande si le sens de la dignité nationale ne s’est pas totalement évaporé au-dessus du pauvre royaume de France, au point d’avoir déserté jusqu’au sommet de ce qui reste de son État.

Ensuite, on ne saurait jurer que persiste en haut lieu un peu de cet art de gouverner dont, pendant des siècles, la France fut un modèle aux yeux de pays qu’elle doit aujourd’hui sérieusement dérouter. Condamner un État, et si violemment que le premier ministre de cet État pourrait être l’objet de poursuites pénales s’il venait, le malheureux, à mettre les pieds en France, remettre ainsi en jeu nos relations avec l’autre grande puissance méditerranéenne, puis, voyant la bourde, écrire à son premier ministre pour l’amadouer en énumérant les flétrissures de notre propre histoire ; insinuer en somme que notre pays est un coupable récurrent en même temps qu’un permanent donneur de leçons ; se brouiller et s’embrouiller alors que nul ne demandait rien à la France, ni d’accuser ni de s’accuser : voilà qui sort assurément de toutes les catégories connues de l’exercice gouvernemental.

Enfin, on peut craindre que, au milieu de ces chocs entre les mémoires partielles maniées au gré des aventures électorales, ou, pour mieux dire, dans cette grandissante pagaille mémorielle, les Français finissent par ne plus même se demander ce que fut réellement leur histoire, laquelle n’est d’ailleurs presque plus enseignée en tant que telle dans nos écoles – c’est à croire que tout se tient : s’oublier soi-même jusqu’à la rage. De même que nos gouvernants s’immiscent, à titre humanitaire, dans les affaires des autres pays en donnant l’impression de vouloir se débarrasser des leurs (ou d’être incapables de les régler), de même finira-t-on par croire que la France prend en charge la mémoire de pays étrangers pour pouvoir plus aisément jeter la sienne pardessus bord.

Rien n’est plus difficile que de se connaître, ainsi de s’aimer, finalement d’être soi-même et se gouverner ; certes ! Mais s’immiscer dans la mémoire des autres et brouiller pendant ce temps tous ses repères propres, n’est-ce pas le début de la folie – ou de la mort ? À moins qu’il ne s’agisse tout simplement que d’atteindre enfin ce Graal pour lequel on a été élu : la rupture…


XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

4 - Valeurs actuelles de février 2012 - Lettre de Thierry Rolando au Président de la République lui demandant de s'expliquer

Circonstance aggravante auprès de la communauté rapatriée, où l’information s’est propagée comme une traînée de poudre : la publication par Le Monde des extraits d’une lettre du chef de l’État au premier ministre turc Recep Erdogan – dont les personnes présentes à Perpignan n’avaient pas encore eu connaissance (lire la tribune de Paul-Marie Coûteaux,  « Pagaille mémorielle »).

Désireux de “réparer les dégâts” avec la Turquie, à la suite du vote de la loi pénalisant la négation du génocide arménien, Sarkozy y dénonçait notamment : « les souffrances indicibles et la brutalité aveugle de la colonisation française en Algérie », allant jusqu’à comparer celle-ci à la traite négrière et au rôle de l’État français dans la déportation des juifs.

« Si nous avions pris connaissance de ce courrier avant lecture de son message, je vous laisse imaginer les dégâts !, s’offusque Thierry Rolando. Jamais, pas même au Parti communiste, nous n’avions été ainsi comparés à des esclavagistes et des collabos ! De tels propos sont inacceptables. Le président de la République, auquel j’ai immédiatement écrit, va devoir s’expliquer.  Il risque de le payer très cher lors de l’élection présidentielle".

 

 

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XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

5 - Le bal des faux-culs de Gérard Rosenzweig -  Paru  "L'Algérianiste"  Supplément 2012

 

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Ça y est, le bal des faux-culs vient de lancer sa première valse, et c'est notre président de la République qui est le chef de cet orchestre fort peu symphonique.

Vous avez été informé du contenu de la lettre présidentielle lue par le Ministre de la Défense présent lors de notre dernier congrès de Perpignan et à l'inauguration de notre magnifique CNDFA. (Centre national de documentation des Français d'Algérie inauguré à Baillargues en 2012. Installé dans le couvent Sainte-Claire-de-la-Passion, ce musée présente une collection de documents, objets et œuvres d'art et a pour but de transmettre et d'enrichir le patrimoine lié à la présence française en Algérie.)

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Couvent Sainte-Claire-de-la-Passion

 

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Participants à l'inauguration

 


Dans ce courrier, le Président rappelait le courage et les mérites de nos parents, et de tous ceux que l'histoire a fait naître sur cette terre d'Algérie. Disons pour résumer qu'il reconnaissait (comme le disait un article de loi rapidement aboli) les aspects positifs de la colonisation. Cela c'était le 29 janvier 2012.

Mais qui savaient à ce moment-là que le 18 janvier, soit onze jours avant, le même président écrivait à son homologue Turc une lettre pour "arrondir les angles" de la loi mémorielle arménienne. Dans ce courrier, signé du même nom que celui du 29, Nicolas SARKOZY condamne sans ambiguïtés les horreurs et les crimes de la même colonisation. Et pousse même la veulerie à comparer notre histoire (celle de la colonisation), à celle de la traite négrière et à la déportation des Juifs durant l'occupation.

Des preuves ? Vous les trouverez dans le scan de l'article de Valeurs Actuelles ainsi que dans la pièce jointe sur un commentaire de presse de Paul-Marie COÛTEAUX.

Que dire de tout cela ? Juste que notre "cher" général De GAULLE vient de trouver son maître...

Bien cordialement à vous

Gérard  Rosenzweig

 

Europe et turquie1

 

 
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