9.8 - Témoignages des Français d'Outre-mer. Une lâcheté - un vote inique

X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

1/ "Un vote que je qualifierais d'inique ... une lâcheté - Témoignage de Eric WAGNER - Vendredi 9 novembre 2012 - Extraits

Bonjour,

Je profite de l’occasion qui m’est ainsi donnée par Jean-Pierre pour vous donner mon sentiment sur ce vote que je qualifierais d’inique.

Pour ma part, né en décembre 1961 à Bône, par « hasard », en juin 1987, j’ai rencontré et découvert mon peuple (bien que je savais déjà ma filiation, mais sans plus) lors du rassemblement de Nice et dés lors, j’ai fait aussi un long voyage, avec de nombreux pas de côté et de chemins de traverse, sans jamais perdre ma trace et mon affection à ceux de ma communauté de destin dont j’ai toujours su que confortablement ils étaient les victimes expiatoires d’une France, à distance aussi de l’Algérie qui s’en lave les mains à bons compte pour ne surtout pas ouvrir une boite de Pandore risquant lui éclater au visage (ce qui ne manquera de toutes les façons, par cette manière de faire, un jour de s’ouvrir violemment), s’exonérant à bon compte sans aller au fond des choses, de sa responsabilité…

Alors, aujourd’hui je suis atterré devant cette lâcheté qui n’a qu’une raison d’être, celle de la real politic et de plaire à l’Algérie (pourquoi ??), rajoutant après le déshonneur et l’indignité de 1962, le déshonneur et l’indignité de 2012.

Pourtant, depuis longtemps l’on sait les uns et les autres, les politiques, versatiles, aussi, que cette date que ne commémore pas l’Algérie, en aucune façon peut être celle du recueillement, voire de la réconciliation avec le peuple algérien. C’est une date de facture, de désunion, par son officialisation le début d’évènements, sans être devin et porteurs de mauvaises augures, pouvant nous entraîner loin, mais pas dans le sens attendu par ses promoteurs amnésiques, ou à la mémoire hémiplégique, et indignes…

L’Algérie ne cesse depuis de nombreuses années afin de repousser encore et encore sa propre introspection seule garante de son avenir de faire mettre un genou à terre à  la rance pour l’amener à la repentance. Certains disent qu’il ne s’agit pas de cela, seulement de vision apaisée de l’Histoire pour ouvrir d’autres pages à nos indispensables relations. NON ? il s’agit bien de cela, et il suffit de lire une presse plus aux ordres sur ce qui touche aux mythes fondateurs que libre pour y lire la violence de l’Algérie officielle (car il y a longtemps que le peuple a lui séparé le bon grain de l’ivraie mais doit faire avec pour survivre en ayant plus que marre du nationalisme qu’ils ont depuis le biberon comme seul viatique, ou presque car il ya aussi le départ à l’étranger pour ceux le pouvant dont…en France), et là la France a vraiment mis de la sorte un genou à terre, s’est abaissée, elle ne sera pas récompensée pour autant…

Alors que reste t-il à ceux qui comme moi aujourd’hui ont la gueule de bois et le cœur au bord des lèvres ? A siffler la Marseillaise ? A brûler le drapeau français ? A prendre une autre nationalité ? A s’exiler encore ???

Ben non, rien de tout cela car « cela ne se fait pas chez ces gens là » qui aime une France qui n’a rien à voir avec celle que par confort, précipitation, calculs, des élus insignifiants viennent de mettre au pilori.

Qu’ont-ils appris de l’Histoire de   France qui n’a pas 50 ans, mais 2000 ans ? Gare aux lendemains qui déchantent dont ils auront de la sorte été les pyromanes. L’Histoire des hommes les jugera et se souviendra d’eux comme elle se souvient de ceux qui en 1940 donnèrent les pleins pouvoirs à un homme, anciennement grand, qui vendit alors sa Partie qu’il sut si bien défendre pourtant, à l’ennemi. Honte à eux.

Il n’y a pas à dire, depuis 50 ans, c’est bien la continuité de l’État… : l’indignité de 1962 dans une indépendance bâclée donné sur l’autel du sacrifice de ceux abandonnés alors à cette real politic exigée par un homme dit grand à celle d’aujourd’hui.

L’Algérie de ceux qui détiennent depuis 50 ans illégitimement le pouvoir sur le sacrifice de son peuple vient de remporter une grande victoire. Elle l’attendait et exigeait, seule, puisque même quand elle voulait utiliser à cette fin la solidarité des ex colonies françaises pour soumettre la France, celles-ci, le Vietnam en premier, répondaient par la négative laissant seule l’Algérie dans son délire (elle doit tant à la France qu’il faut tuer le père !). La France seule a accepté de lui offrir cette victoire tant attendu à quelques jours du président français en Algérie.

Bon voyage Monsieur le Président…. !

Pour ma part, comme je ne vais ni lancer de cailloux ni crachat sur les représentants du peuple français, ni m’immoler devant le Sénat, je mets au feu ma carte d’électeur et encourage d’autres à en faire autant ou bien à les renvoyer en masse au secrétariat de la présidence !

Triste jour.

Éric Wagner, de Bône 04/12/1961 à la Réunion 09/11/2012

 

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Eric WAGNER

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