4.16 - 17 Octobre 1961 à Paris : une mythologie macabre

III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

2 - Jean BRUA à J.M. Benamou

Jean Brua
Ancien Chef des Informations générales de Nice-Matin
à
Monsieur G.M. BENAMOU
a.b.s. Nice-Matin
214 Route de Grenoble
06290 NICE CEDEX 3Falicon le 15 juillet 2002

Cher confrère,

Les expatriés d’Algérie ne sont pas si souvent reconnus dans leur état de victimes des "évènements", qu’ils ne doivent vous être reconnaissants de vous risquer à rebours des vents dominants de l’intellectualisme. Votre courrier a dû, je pense, vous en apporter témoignage, et je vous sais gré moi-même des corrections de cap apportées par vos chroniques.

Pourtant, à propos de la dernière, il me parait hors de proportion de mettre en parallèle le "massacre de Paris" (17 octobre 1961) et celui d’Oran (5 juillet 1962).

En effet, si le bilan du second est lui-même variable de quelques centaines à quelques milliers de morts, il n’en est pas moins recoupé, dans l’évaluation la plus basse, par les journaux de marche du commandement de la division d’Oran et des unités du maintien de l’ordre ( !), par un grand nombre de témoignages individuels "objectifs" (c’est-à-dire émanant d’observateurs officiels ou privés ne faisant pas partie de la population européenne visée par la sanglante jacquerie).

A l’inverse, le chiffre de deux cents morts algériens dans les rues de Paris ne repose que sur le livre d’Einaudi, lequel, comme ceux qui ont apporté de l’eau au même moulin, se fonde ... sur les archives de la Fédération de France du F.L.N., organisatrice à l’époque, de la fameuse manifestation. Le reste du "document" est à l’avenant et témoigne de ce qu’on pourrait appeler une confondante naïveté si l’on n’y reconnaissait la marque de cette technique d’"aménagement de l’Histoire" héritée plus ou moins consciemment de l’ère stalinienne.

Les proportions prises par le "marronnier" du 17 octobre 61 m’ont conduit, peu avant mon départ à la retraite, à tenter de relativiser cet évènement, dans l’un des articles qu’il m’est arrivé assez souvent de consacrer à l’Algérie passée et présente. Je me permets, à titre confraternel, de vous en faire parvenir une copie.

L'humeur de Dodieze - Chroniques Algérianistes (1999 - 2005) illustrées par l'auteur - Nice 2007
N.B. Jean BRUA est le fils d'Edmond BRUA, père de la parodie du "Cid".

02

03

Voir un autre article : ICI

Informations supplémentaires