9.2 - NON au 19 mars - Communiqués des associations

2 - A propos du 19 Mars 1962 - Le 19 mars, trahisons et mensonges par Anne Cazal du Comité VERITAS - février 2013"

 

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A propos du 19 Mars 1962
Le 19 mars, trahisons et mensonges

Le 19 mars 1962, la France généreuse, fidèle à ses traditions, à ses engagements s’apprête à libérer dans le cadre des Accords d’Evian, les détenus, les prévenus, les condamnés.

Ainsi retrouvent la liberté, les poseuses et poseurs de bombes, les tueurs de sang froid, les égorgeurs.

Mais, il y avait aussi, une autre France, la France honteuse, comme l’a si bien nommée, mon camarade, le Colonel AZIZ MELIANI, dans son ouvrage dénonçant le massacre des harkis. Cette France qui a ordonné à ses soldats de rester l’arme au pied devant les enlèvements massifs, les tueries généralisées, de leurs frères d’Armes de la veille, les Harkis, tout comme d’autres concitoyens difficilement dénombrés ayant subi le même sort en particulier à Oran les premiers jours de juillet.

Aussi ceux qui préconisent la repentance pour pouvoir supporter le regard de leurs enfants, dixit un journaliste ayant une certaine audience, auraient-ils pu supporter le regard de ceux que l’on s’apprête à égorger en ayant bien pris soin de les ligoter afin de ne point gêner, l’ample mouvement de l’égorgeur ?

Auraient-ils pu supporter le regard du père de famille que l’on a obligé à assister au viol de ses enfants et de son épouse avant d’être émasculé, égorgé et enterré les parties dans la bouche.

Auraient-ils pu supporter le regard et les gémissements des enfants déchiquetés par les bombes déposés par celles que vos médias et vos universités ont honorées.

N’a-t-on pas crée une chaire à l’Université de Toulouse pour l’une d’elles, pour enseigner la "colonisation". Peut-être verra t- on un jour un ancien membre de l’OAS, enseigner la "décolonisation" à l’Université d’Alger
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Auraient-ils pu supporter le rictus des gens dont on avait coupé les lèvres et tranché le nez pour avoir enfreint l’interdiction de fumer - Pas beau à voir Messieurs les censeurs et j’en ai vu à Batna.

Auraient-ils supporté les cris, les supplications, les plaintes, les gémissements, et le râle des habitants de MELOUZA assassinés en une journée ? 301 victimes furent dénombrées.

Certes, méfaits il y a eu, mais la torture n’était pas le pain quotidien de l’Armée Française.

Vos écrits, vos accusations blessent ceux qui ont fait honnêtement ce que la République leur a ordonné de faire. Vos accusations blessent ces milliers de familles de nos campagnes et de nos villages qui ont eu la chance de voir leur enfant de retour au pays, sain et sauf ; ces familles qui n’ont pas eu cette chance et qui en souffrent encore. Vous salissez la mémoire de leurs disparus.

Aussi, s’il vous plaît, parlez des médecines militaires d’active et appelés qui prodiguaient leurs soins dans les coins les plus reculés d’Algérie. Parlez des instituteurs militaires qui remontaient les écoles brûlées. N’oubliez pas s’il vous plaît les jeunes moniteurs d’Issoire et les monitrices de Nantes dont bon nombre d’entre eux ont été sauvagement assassinés. Leur crime : avoir donné un peu de joie dans le sport aux gamins des douars et des villages.

Enfin, vous n’êtes pas sans ignorer le drame des Harkis que la conscience française a mis du temps à découvrir de par votre silence, vos allégations, vos mensonges. Leur fin atroce a été révélée et relatée, mais l’incrédulité a été la plus forte. Ébouillantés dans d’énormes chaudrons, ils furent, dans l’Oranais à SAÏDA, ces soldats des commandos Georges et Cobra. Égorgés, déchiquetés, mutilés dans tous les douars devant les leurs.

Ils sont en droit de demander justice et réparation et surtout Reconnaissance du génocide des 150 000 des leurs. NON à la Commémoration du 19 Mars 1962
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Malheureusement l’ignorance demeure et comme le dit le colonel de Lignières :
« Parmi les faits rayés des manuels, des mémoires et des débats, le désarmement des Harkis et l’abandon à leur sort des disparus pèsent d’un poids exceptionnel sur la conscience de la FRANCE et sur l’honneur de son armée ».

LE 19 MARS ...JOUR DE DEUIL.

En 1961, les supplétifs comptaient : 61 600 harkis servant dans 600 harkas, 19 000 Moghaznis servant dans 740 S.A.S,  8 000 gardes servant dans 101 G.M.S, 62 000 gardes d’autodéfense.
Avec les appelés et les engagés dans les régiments réguliers, les musulmans étaient quatre fois plus nombreux dans les rangs français que dans ceux de l’A.L.N dont la presque totalité étaient stationnée aux frontières !

Dès l’application unilatérale du cessez-le-feu, les massacres et les tortures se généralisèrent sous l’œil souvent passif des unités de l’Armée Française maintenue sur ordre dans ses cantonnements.
Les mesures gouvernementales se succédèrent :

- Le 19 avril 1962, le Conseil des Ministres rejeta la proposition de rapatriement général des supplétifs,
- Le 12 mai 1962, toute initiative individuelle dans le domaine du rapatriement fut interdite aux officiers.
- Le 26 mai 1962, un camp d’accueil fut ouvert en métropole au Larzac, un autre le sera le 29 juin à Bourg Lastic
- Le 21 juin 1962, il fut interdit aux forces de mener des opérations au profit des personnes menacées,
- Le 19 juillet 1962, pour cause de saturation des camps, les transferts en France furent suspendus,
- Le 19 septembre 1962, les rapatriements furent à nouveau autorisés. · Les suites de ces atermoiements et de ces interdits sont tristement connues :

Seuls 91 000 français musulmans (civils et militaires) purent rejoindre la métropole dont 15 à 20 000 supplétifs soit environ 10% des effectifs de 1961.100 à 150 000 Supplétifs, femmes et enfants furent assassinés souvent après d’effroyables tortures.
Du côté des européens, Le 26 mars 1962, à Alger, l'armée française, sur ordre du chef de l'État, ouvre le feu sur ses propres ressortissants lors d'une manifestation pacifique, faisant 52 morts et près de 200 blessés, le 5 juillet 1962 à ORAN, plus de 3 000 personnes furent enlevées, massacrées , 736 militaires furent, malgré le cessez-le-feu, tués ou blessés,...près d’un million de "pieds-noirs" fut contraint à l’abandon de ses racines et de ses morts !

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Anne CAZAL Février 2013

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