9.1 - Liste des JUSTES de l'Armée Française en Algérie - 1962 de Guy Amand 2015. Mise à jour février 2016

VII - Après le 19 mars le mensonge d'Evian - Les justes de l'Algérie Française 

3 - Les Officiers de Sections Administratives Spécialisées (SAS)

 Lieutenant Jean-Pierre SÉNAT, officier SAS (Section Administrative Spécialisée - S.G. *) du GHRIB (Miliana) a aidé le Sous- Lieutenant Kervonaël à évacuer ses harkis jusqu'au port d'Alger, pour la France. Devenu Capitaine, il œuvre pour recaser et loger les harkis en Auvergne (tout le monde ne pouvait être accueilli dans le domaine familial de la sœur de Kervonaël).
Source : le livre
"Harkis, soldats abandonnés" 2012 par Collectif AJIR et FMH : Fonds pour la Mémoire des Harkis

* Les S.A.S. ont été crées en 1956-1957 pour protéger les populations isoles qui se trouvaient écartelées entre les rebelles venant armés, les menacer de nuit, et les militaires français leur reprochant le jour une collusion supposée avec les premiers -  Source : le site Miages-Djebels - S.G.

 

Ghrib2

 

barrage du Ghrib Lt Senat1

 

 

 

Daniel Abolivier9

Lieutenant Daniel ABOLIVIER, Chef de SAS en Kabylie  1955.  Président National de l'Association des anciens SAS.
« En mars 62, pour moi abandonner mes hommes, c'était impensable, il me fallait les sauver à tout prix, ma seule question c'était comment ? »
« Avec l'aide de fonctionnaires, le Sous-Préfet d'Akbou a été très bien et m'a fourni de vrais faux-papiers et mon ancienne entreprise des certificats de travail, j'ai donc pu rapatrier en métropole mes 50 moghaznis et leurs familles ». (Les moghaznis sont des supplétifs des SAS et SAU de l'armée -S.G.)
Source : site AJIR Harkis
NB : il faut savoir qu'après le 19 mars tous les harkis devaient êtres désarmés.

 

 

 

Colonel Moinet

Lieutenant Colonel Bernard MOINET, Commandant de SAS, muté comme beaucoup d'entre eux, en métropole avant le 19 mars 1962.
« Lorsque j'ai appris la liquidation de ma harka, j'étais furieux et écœuré par la lâcheté criminelle du gouvernement et des officiers disciplinés. Je ne voulais plus porter l'uniforme, j'ai donc renvoyé ma Légion d'Honneur et démissionné de l'armée le même jour. »
Depuis, il n'a cessé de se battre contre la falsification de l'histoire des harkis, pour lui comme beaucoup d'autres, il était possible de faire respecter les accords d'Evian, de rapatrier les supplétifs menacés. Il aurait suffi de faire sortir des casernes des commandos et des blindés, l'ALN ne faisant pas le poids.
Il a œuvré pour aider à l'installation des harkis en France.
Source :  AJIR

Voir aussi un autre article : ICI  et : ICI

 

 

 

Yves Durand

 

Yvan Durand, un officier extraordinaire, au service des Harkis, de l’Algérie à la Provence.

Son engagement pour la cause des harkis doit rester dans les mémoires.

Lieutenant Yves DURAND, Chef de la SAS de THIERS près de Palestro en mars 1959. Son épouse crée un foyer féminin. Lui-même crée ensuite 2 autres SAS : Maala El Isseri et Ouled Gassam. Au début de 1962, il rassemble tous ses harkis et leurs familles et les fait transporter par camions à la ferme Begenen près d’Alger. Il fait partir par bateau plus de 2500 personnes et attend que tout le monde soit embarqué pour en faire autant le 30 juin avec sa femme et sa fille.

De 1962 à 1968, il devient inspecteur du service des français musulmans au sein du Ministère des Rapatriés et reclasse tout son monde dans différents villages construits près d’Antibes, Cannes et Manosque ; également à Onglet (Alpes de Haute Provence) et Sallerans (Hautes Alpes). (Source : Miages et Djebels)

C’est l’illustration même du combat de certains officiers auxquels, le 25 septembre 2010, à l’occasion de la « Journée des Harkis », Monsieur Hubert Falco, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants, a rendu un hommage appuyé lors de la cérémonie dans la Cour des Invalides" : « Aujourd’hui, je veux rendre hommage à l’action de nombreux officiers français qui firent tout ce qui était en leur pouvoir pour arracher les harkis à leur sort et organiser leur rapatriement en France... Aujourd’hui les officiers qui ont organisé, d’une manière ou d’une autre, le sauvetage de leurs harkis méritent notre respect, notre estime, notre reconnaissance. Ils sont l’honneur de l’Armée française, ils sont l’honneur de la France ».

 

Yves Durand10 

carte Yves Durand6

 

 

 

Leopold Aygueparse

Capitaine Léopold AYGUEPARSE, Commandant la SAS de TOUDJA. Il a désobéi aux ordres officiels pour obéir à l’impulsion de son cœur et a rapatrié 196 personnes (harkis et leurs familles) en juin 1962. Ce capitaine de SAS s’inscrit parmi les hommes d’exception et a poursuivi son idéal humaniste. 
Source : AJIR

 toudja1
Encadré en rouge Toudja

 

 

Alain de La Morandais

Sous- Lieutenant Alain de la MORANDAIS, chef de la SAS de BOUALAM a rapatrié ses hommes et s'est occupé de les recaser en France, il a aidé François MEYER à recaser les siens.
Source : AJIR

 

 

 

beni saf1 

Capitaine (sans nom pour l'instant) Commandant une Harka près de Beni Saf en Oranie

(Les "harka" sont des formations très mobiles qui furent d'abord employées localement pour défendre les villages, puis ont été constituées en commandos sous la responsabilité d'officiers. Harka vient de "haraka"  qui signifie mouvement et désigne au figuré "le baroud" ou affrontement. Les harkis comme les autres supplétifs obtiennent le statut d'anciens combattants par une loi du 9 décembre 1974  - S.G. )

"Sur le port, dans un entrepôt, les Harkis ont déroulé leurs tapis sur le sol et tendu des couvertures qui isolent chaque famille.Ils sont 90 en tout : hommes,femmes et enfants,les hommes servaient dans une harka près de BENI-SAF en Oranie.

Quand le FLN, après le cessez-le-feu du 19 mars, a commencé un peu partout, en Algérie, les égorgements, ils ont écrit à leur Capitaine de SAS muté en Métropole depuis 9 mois. (Il faut savoir qu'une bonne partie des 800 chefs de SAS avaient été mutés en France par le Pouvoir  et avaient été remplacés par des officiers, nouvellement arrivés. Ceux-ci n'auraient pas ou peu d'états d'âmes à désarmer les Harkis)

(ndlr: C2G, JOXE, MESSMER et TRICOT avaient, semble- t- il, tout prévu !)

Mon interlocuteur, Harki de 25 ans, un visage ouvert, a combattu 4 ans dans l'armée française. Je lui demande:
«Que lui avez-vous écrit?»
«Nous l'avons supplié de faire quelque chose,il était notre seul espoir!»
«On dit que l'ALN se borne seulement a exiger une rançon des Harkis?»
«Là-bas chez nous,ils sont plus de 500 qui mourront si on les laisse......»

Son regard me faisait mal, désemparé je lui ai demandé s'il avait été content d'aller en France?
Il m'a dit:
«Je ne vais pas en France, je reste en France»

J'ai donc assisté aux retrouvailles du Capitaine de SAS et de ses Harkis.Face à face ils se regardaient sans parler.Le Capitaine en civil hochait doucement la tête.Puis il a serré leurs mains......
«Mon Capitaine,qu'allez vous en faire?»
«Je ne sais pas, le principal c'était de les sortir de là-bas, après on verra»
«Où les emmenez-vous?»
«Chez moi et je ne peux pas vous donner l'adresse»
«C'est une initiative personnelle?»
«Oui!»

Je les ai alors suivis jusqu'à la gare, j'aurais voulu les accompagner jusqu'au bout, mais le Capitaine m'a supplié de n'en rien faire, il craignait une publicité qui aurait mis le FLN sur leurs traces.

Déjà il lui fallait écarter des musulmans surgis de je ne sais où et qui rôdaient autour. J'ai insisté. Le Capitaine m'a empoigné rudement par le bras et m'a tiré à l'écart.
« Écoutez, il n'y a pas seulement le FLN, tout ceci se passe en fraude des Autorités officielles, une harka a déjà été amenée en Métropole dans les mêmes conditions."

Averties, les Autorités l'ont fait rembarquer pour l'Algérie ! Comprenez-vous maintenant ?

Message

Synthèse Guy Amand - août 2015, du livre «l'Algérie d'Evian» de Maurice ALLAIS - Éditeur "l'Esprit Nouveau" 1962


algerie evian   ALLAIS2

 

 

 

 8 rima

Le 5 juillet 1962 à la gare d'ORAN 13H45 sur Radio ORAN, demande de secours urgent : des bandes incontrôlées tuent hommes femmes et enfants. À 14H16 sur ordre de (en cours de documentation) des éléments du 8ème RIMA stationnés à la gare d'Oran,se portent au secours d'européens en voitures, au carrefour des rues Hippolyte Giraud et Sidi-Ferruch, ces derniers sont harcelés par des tirs venant d'environ 300 mètres du carrefour ; un peloton 9/6 bis du 8ème RIMA intervient, des blessés sont récupérés rue Marceau.

NB : Les interventions des soldats du 2ème Zouaves,du
8ème RIMA et du 5ème RI ne résultent pas d'un ordre du Général KATZ, mais sont le fruit d'initiatives personnelles.

 

82210618 p

 

 

Dans la seconde quinzaine de Mai 1962, les officiers Pierre ANDRÉ et Nicolas d'ANDOQUE s'occupent du rapatriement de familles de Harkis des SAS de Tizi N' tleta, Bounouh et Pirette sises dans la vallée de la Soumann à Dra-El-Mizan (Ouadhias en Petite Kabylie). 25 personnes sont transportées à Sidi-Ferruch et embarquent sur le « Ville de Bordeaux »,  accostent à Marseille le 22 mai 1962. Une partie d'entre eux prend le train pour arriver le soir en gare de Redon, où les attend leur ancien chef de SAS, le Capitaine GUERIN,  qui va leur trouver travail et logement.
D'autres familles, rassemblées au camp du Larzac, sont
réinstallées à Pujol-de-Bosc, village de la montagne noire en juin 1962 par Jean-Pierre BOTARD ancien officier d'Indochine.
Source : « Le drame des Harkis » Abd-el-Aziz 
Meliani  aux Editions Perrin paru en 2001

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Les SAS Tizi N'tleta, Bounouh, Pirette, Boghni, sont entourés en rouge ainsi que les villes de Dra el Mizan et Tizi Ouzou

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François REVERCHON officier SAS de Bir Bali …..près d'Aïn Beïda (Sud de Constantine) a rapatrié ses harkis avec familles en mai 1962 (pas plus de détails pour l'instant).
Source à venir

28541187
Aïn Beïda sous la neige

 

Lieutenant Jean-Pierre NICOLAS de la SAS de Bordj-Bou-Arreridj (entre Bouïra et Sétif) a également rapatrié ses harkis. (détails à venir)
Source à venir

Bordj Bou Arreridj Bordj Bou Arreridj1
Rue Principale de Bordj-Bou-Arreridj Défilé du 8e régiment de spahis algérien (1958)

 

 

 

Dans le Nord à Tourcoing et Roubaix, Michel Frys, industriel et Ancien de la 2ème D.B va s'occuper de 300 Harkis et leurs familles, logement et emploi, avec son ami Pierre Flipo,  Conseiller municipal à Tourcoing.
Pendant des mois, ils allaient se substituer à la carence et à la lourdeur des services administratifs.
Source « Le drame des Harkis » cité ci-dessus.

 

tourcoing  Roubaix
Tourcoing                                                                                    Roubaix          

 

 

 

Aussi, à LYON, l'Amicale des Officiers de Réserve, grâce à ses relations privilégiées avec l'industrie florissante du bassin du Rhône et au soutien de la Municipalité de LYON (jumelée avec ORAN d'avant juillet 62) réussit à implanter de nombreuses familles de Harkis et de Pieds-noirs qui, aujourd'hui ont fait souche.

 

lyon2
Lyon

 

 

Cette liste n'est pas terminée et ne le sera jamais.............

 

Nous remercions très vivement Monsieur Guy AMAND, de nous avoir permis de publier son document.

Les illustrations sont de Alain Avelin administrateur du site


 

2.1

DBFM12

 

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