1.7 - Dissolution du collectif comme suite à la colonne du quai Branly

en cours

1 - Le mémorial du quai Branly

Ce mémorial est l'œuvre de Gérard Collin-Thiébaut. Il est constitué de trois afficheurs électroniques verticaux enchâssés dans trois colonnes de 5,85 mètres de haut, faisant défiler, respectivement dans chacune des trois couleurs du drapeau de la France, des informations relatives aux personnes et événements commémorés :

•             Sur la première colonne défilent en continu les noms et prénoms des 23 000 soldats et harkis, morts pour la France en Afrique du Nord.

•             Sur la deuxième colonne passent des messages rappelant la période de la guerre d’Algérie et le souvenir de tous ceux qui ont disparu après le cessez-le-feu.

Le 26 mars 2010, le président de la République et son gouvernement ont décidé d'inscrire sur cette colonne les noms des victimes civiles de la manifestation de la rue d'Isly, à Alger, le 26 mars 1962.

•             Sur la troisième colonne, grâce à l'utilisation d'une borne interactive située au pied du monument, les visiteurs peuvent voir s'afficher le nom d'un soldat recherché parmi l'ensemble des noms de la liste.

Au sol est gravé : « À la mémoire des combattants morts pour la France lors de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, et à celle de tous les membres des forces supplétives, tués après le cessez-le-feu en Algérie, dont beaucoup n'ont pas été identifiés ».

Il y a également une plaque où figure : « La Nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d'exactions commis durant la guerre d'Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d'Évian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de Tunisie, à l'hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord ».

 


Ce mémorial est destiné aux militaires et aux combattants, et de ce point de vue, a un sens précis.

Les victimes innocentes ont, elles aussi, droit au sens précis que donne leur propre mémorial.

Sur cette colonne blanche dédiée aux victimes du 26 mars, d’autres noms défilent. Il s’agit de noms de victimes innocentes, au fond anonymes. C’est la guerre… avec son cortège de dégâts collatéraux. On n’y peut rien.

Les victimes du 26 mars 1962 à Alger ne sont pas des victimes innocentes, ce sont des victimes assassinées sur ordre du sommet de l’Etat. Cette colonne blanche n’en porte pas la désignation.

Le défilement de noms n’a aucun sens pour les morts du 26 mars. C’est proche de l’absurde, proche du mensonge en ce qui concerne les morts du 26 mars.

J’y verrais de l’humour, cet humour lié à l’absurdité, un déplacement du réel, cet art propre à ceux qui vitupèrent contre la colonne du quai Branly, sans rien entendre aux questions du sens et du non-sens.

Il nous faut un mur, un mur de la honte où soient inscrits de façon immuable et pérenne les noms des victimes du 26 mars et la désignation précise du mur.

Je ne sais quels sont les noms des victimes du 26 mars qui sont inscrits sur la colonne blanche du quai Branly. Cela n’est pas mon combat.

Le nom de Philippe Gautier – mon mari devant l’Eternel et pour l’éternité, le nom de mon mari ne figure pas sur la colonne blanche du quai Branly.

Il est le soldat inconnu du quai Branly

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Extrait du journal de bord du Commando,

Dans le même temps

Dimanche 2 août 1959 - ALGER
17 heures
Dans une clinique de Bâb el Oued, Pierre Gautier vient au monde.

19 heures
Son père quitte le col du Beni S'Mir pour une embuscade de nuit. Opération héliportée. Parachutage sur un nid de fellagha.  Accrochage. La carabine de Philippe Gautier s'enraille, le fusil du fellagha s'enraye, le second tire à son tour. Philippe Gautier a la vie sauve.

Lundi 3 août 1959 Djenien.

9 heures
Le commando quitte le campement du col, arrive aux véhicules et embarque

10 heures 50
Le commando rejoint le poste de Djenien. Les hommes s'écroulent de fatigue. Le radio réveille Philippe Gautier et crie de joie :"Gautier, Gautier réveillez-vous ! Vous avez un fils!" Il lui remet le télégramme qui vient d'arriver :
" C'est un garçon. STOP. Il s'appelle Pierre". STOP.


Lundi 26 mars 1962 - Alger
Moins de deux ans  plus tard Philippe Gautier est tué lors d'un assassinat collectif, au Plateau des Glières, Grande Poste, le 26 mars 1962, par les tirailleurs de l'Armée française,  sur un ordre de de gaulle et d’autres avec lui.

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16.Citation

 

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