2.5 - Les Français d'Algérie - L'exode -1962 -Témoignages

I - Une journée historique - L'exode

1 - "Personne ne voulait nous aider"  Témoignage de Colette Dedieu - Perpignan - 1er novembre 2014

2 - "Rapatriés d'Algérie : que sont-ils devenus ? "  Témoignage d'Hervé Cuesta paru dans Le Niçois n°266 du 6 juin 2002

3 -  Les images et les chansons de l'exode témoignent : "Je suis Pied-Noir" Les enfants du soleil 1962 - "Partir"  d'Alain Barrière 1981 - "Pourquoi" de Françoise Guilbot date ?

4 - "Et parmi eux ... étaient les miens, fuyant la terreur des assassinats et des enlèvements..."  Témoignage d' Alain Algudo - 8 juin 2011

5 - "J'ai comme mes parents beaucoup souffert du déchirement..."  Témoignage de Roger Dorgans - Mai 2012

 

 

1 - "Personne ne voulait nous aider"   Témoignage de Colette Dedieu - Perpignan - 1er novembre 2014

L’EXODE

Depuis le 26 mars 1962, la vie à Alger était difficile. Nous étions soumis au bon vouloir du FLN victorieux et l’armée française était très effacée. Pour aller et venir travailler du boulevard Saint-Sens aux chemins de fer, nous avions souvent trois contrôles différents, à chaque fois.

Nous habitions à El Biar, cité de 3000 logements (plan de De Gaulle) !

La dernière fois où nous avons voulu prendre un bain à Fort de l’eau, nous avons échappé de peu à la mort, grâce à ma fille, alors âgée d’un an. Elle a fait un grand sourire au fellagha qui arrêtait toutes les voitures et qui avait déjà aligné tous les hommes seuls, (ceux-là ont disparus à jamais), et il nous a laissés partir.

Aussi, dès que j’ai reçu ma mutation pour la France (Dijon) nous avons accéléré notre départ. Nous avons surclassé en 1ère notre billet pour réserver une cabine de 4 personnes pour nous trois plus maman qui venait pour garder ma fille car il fallait que je travaille.

Départ prévu le 7 août 1962 sur le Kairouan, le plus gros paquebot de la ligne. Nous avons emporté des paquets chez mes parents qui habitaient chemin Yusuf, au Clos Salambier pour préparer, chez eux, colis et malles en cachette. Puis nous avons annoncé dans la cité que nous partions en août au cabanon à la mer ! Mon père, inspecteur, qui travaillait avec des ouvriers musulmans, a pu mettre dans la soute du bateau nos colis et la 2CV. Nous avons embarqué le 7 avec une passerelle réservée pour aux 1ère classes. Les autres passerelles pour les 2nde classes et les ponts étaient noires de monde. Une queue immense sous un soleil de plomb ! Après plusieurs heures, nous avons respiré quand nous avons pu enfin rejoindre la cabine. Ouf !

Le bateau a mis longtemps à charger le maximum de personnes et pour la dernière fois nous avons vu Alger s’éloigner. Le 8 août, arrivée à Marseille, mon bébé avait 1 an ! Quand le bateau a tout déchargé, il y avait une pagaille monstre, et bien sûr aucune aide, nous n’avons jamais vu, jamais, la Croix-Rouge. Nous avions besoin d’aide et d’informations. Mais on se heurtait toujours à des fins de non recevoir. On a trouvé un siège et laissé maman, la petite et nos bagages à main dans un coin. Nous nous sommes mis à chercher partout nos colis qu’il fallait porter à la gare de marchandises pour les envoyer à Dijon. J’avais un bon de transport officiel mais personne ne voulait nous aider. Tout le monde était de mauvaise foi. Nous les avons nous-mêmes portés et fait enregistrer pour Dijon après beaucoup de pourparlers.

Ensuite, il a fallu chercher la 2CV ! Bien sûr, il n’y avait plus ni caisse à outils, ni coussins ! Heureusement que nous avions gardé avec nous le siège qui permettait d’asseoir la petite entre nous. Nous avons tout chargé et fui cet endroit, et pris la route pour Dijon.

Brigitte avait un an. Notre galère nous attendait car bien sûr personne ne voulait de nous, nous l’avons très vite compris.

Colette 2

Colette DEDIEU

Colette est née en 1931. Elle a fréquenté l'école du Clos Salambier et le lycée Fromentin. Elle s'est mariée à Alger et a eu 4 enfants.

 

le kairouan1

Le Kairouan

 

1962 - L'EXODE : L'ACCUEIL :


"Ce sont des vacanciers. Il n'y a pas exode contrairement à ce que dit la presse". Robert Boulin. Conseil des ministres du 30 mai 1962

Voir : ICI


I - Une journée historique - L'exode

2 - Rapatriés d'Algérie : que sont-ils devenus ?
     Témoignage d'Hervé Cuesta paru dans Le Niçois n°266 du 6 juin 2002

1 Le Niçois1

2 attestation de passage2

3 Hervé3


I - Une journée historique - L'exode

3 - Les images et les chansons de l'exode témoignent :

- "Je suis Pied-Noir."  Les enfants du soleil 1962
- "Partir"  d'Alain Barrière 1981
-
"Pourquoi" de Françoise Guillbut date ?

 

* Je suis Pied Noir  -  Les enfants du soleil

 

 

  "Partir" - Chanson d' Alain Barrière  -   Montage et réalisation JACKY9a

 

 

 

"Pourquoi" de Françoise Guilbot

 

 

 

J'ai composé cette chanson parce que je me souviens de l'arrivée des Pieds noirs en France, je n'avais que huit ans, mais il y a des choses que je ne comprenais pas et qui m'ont marquée, d'où cette petite chanson que j'ai intitulée "POURQUOI", que j'interprête moi-même, (tant bien que mal), accompagnée de ma guitare


I - Une journée historique - L'exode

4 - "Et parmi eux ... étaient les miens, fuyant la terreur des assassinats et des enlèvements..." Témoignage d' Alain Algudo - 8 juin 2011

 

Et parmi eux ...  sur ces photos, étaient les miens ce jour-là, fuyant la terreur des assassinats et enlèvements en Oranie et dans toute l'Algérie livrée aux barbares. Accueillis comme des parias, insultés, bagages pillés ou souillés sur les quais de Marseille dont le Maire souhaitait ouvertement notre expulsion, sans "assistance psychologique" dont ont droit maintenant sur notre sol toutes les misères du monde. Alors de qui ne faut-il pas faire l'apologie, de celui qui a laissé faire ça ou de ceux qui s'y sont opposés ?

Pour nous est, et restera "ostentation provocatrice" toutes allusions à celui qui est statufié, glorifié alors qu'il est le responsable conscient, direct et indéniable du terrible sort de milliers de ses compatriotes  toutes ethnies confondues. Et nous attendons toujours que l'on nous prouve le contraire !

Alain ALGUDO - mardi 8 juin 2011 -
Vice Président
Source Comité VERITAS

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I - Une journée historique - L'exode

5 - "J'ai comme mes parents beaucoup souffert du déchirement..."    Témoignage de Roger Dorgans - mai 2012

Bonjour,

Merci pour votre réponse, et l'intérêt à ma chanson.Votre site est vraiment super !

J'avais donc 15 ans quand je suis rentré en France le 29 juin 1962...

J'ai, comme mes parents, beaucoup souffert du déchirement. Eux encore plus !

On s'en sortait de par notre façon d'être dans notre folklore PN : bonne humeur, un peu vantards, anisette et kemia. Et des souvenirs de bonheur "là bas", dans le respect total de la pluralité culturelle et religieuse. J'ai des photos qui le prouvent.

C'est plus tard qu'on a appris l'abandon des Harkis aux atrocités des "autres", le massacre des oranais le 5 juillet etc...

Qui sont les coupables ? Les politiques ! Le nôtre encore plus pourris de par sa traîtrise, et le nombre de morts gratuits à son actif. D'où la chanson !

Très cordialement

Roger 

 

Bonjour Simone,

Je vous envoie les photos que j'avais mises dans la vidéo parlée pour l'émission de Marie Drucker du cinquantenaire "c'est notre histoire"..Elle n'est pas passée... politiquement incorrecte ?

Je suis parti d'Algérie à 15 ans mais c'est dans mon enfance (de 2 à 9 ans) à Miliana, 80km d'Alger où mon père est entré dans la police que j'ai le plus de preuves que la mixité ethnique et confessionnelle, sans ségrégation raciale, ne faisait aucun doute à cette époque.

Il était forgeron comme la famille, à Rivoli près de Mostaganem. On y est retournés en 57.


Photos :
 - Dans la police, mon père est en haut au milieu de la porte

- De même à l'école, moi assis devant, le 2ème en partant de la gauche

- On cohabitait avec des arabes, dont la propriétaire de la maison à qui on payait le loyer !

- A Pâgues ils avaient des oeufs en sucre ; de la Mouna.  A Noël les chocolats. Et évidemment à  l'Aïd on mangeait leur cousous et gâteaux.

- J'assistais sans problème à l'égorgement du mouton. C'est moi devant Mme Bouamrhan.

- Sur les photos groupées, il y a aussi ma mère contre l'homme au turban qui a travaillé très jeune  dans un bazar appartenant à un juif. Ses collègues ou responsables masculins étaient arabes.

J'ai des tonnes de souvenirs de joies partagées, sans photos hélas. Mais j'en trouverai d'autres avec l'aide de mon frère, très conservateur.

Je confirme donc que sans les politiques on y serait encore, dans une réelle fraternité.

Amicalement

Roger

 

 

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Roger Dorgans

 

7.ALGERIE7 

 

1.ALGERIE1

Je suis assis devant, le 2ème en partant de la gauche

2.ALGERIE2

Mon père en haut, au milieu de la porte

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Ma mère debout contre l'homme au turban

4.ALGERIE4

Je suis debout, devant madame Bouhamran

4.ALGERIE4

5.Mme Bouambran5

Fatma Larbi Bouhamran la propriètaire - Miliana 1950

6.Alger6

Miliana

Alger1830

 

"Parlez-moi de ma terre"
Chanson composée et interprétée par Roger Dorgans, né en 1947 à Rivoli près de Mostaganem.

 

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