5.3 - Le Bloody monday, une jurisprudence à suivre par Thierry ROLANDO - 2014

IV - Date emblématique d'un massacre collectif de - Bloody Monday

Le 30 janvier 1972, dans la ville nord-irlandaide de DERRY, l'armée britannique tirait sur une foule pacifique, tuant quatorze manifestants civils dont sept adolescents. Plusieurs autres furent blessés. Le gouvernement britannique accepta, en janvier 1998, de relancer l'enquête sur les responsabilités de l'armé.

De 1998 à 2004, 921 témoins furent entendus et pas moins de 1600 témoignages écrits examinés. Le rapport final fut publié le 15 juin 2010 et, à la suite de cette publication, le gouvernement britannique, par la voie de l'actuel premier ministre David CAMERON, reconnut à la Chambre des communes, la responsabilité de l'armée britannique et presenta ses excuses.

"Si leurs actes n'étaient pas prémédités, les soldats ont , selon l'enquête, tirés alors qu'il n'y avait aucune menace, sur des innocents, sans avertissement et ont, par la suite, menti sur les circonstances exactes de l'incident".

Trois ans après cette publication, un nouvel épisode vient de survenir  et il est désormais évoqué la possibilité de poursuivre pour meurtre et tentative de meurtre, une vingtaine de paras britanniques, responsables du "Dimanche sanglant". Certes, il ne s'agit que d'une éventualité, mais la question de la nature des responsabilités est posée.

Dix ans avant le Bloody Sunday, presque jour pour jour, survenait à Alger une autre fusillade, celle de la Rue d'Isly, beaucoup plus meurtrière encore que celle de Derry.

Mais là...Pas d'enquête, pas de responsable désigné, pas d'excuses gouvernementales, pas de compassion envers les victimes.

Seuls demeurent le silence et le mépris de l’État français pour ceux qui ont eu à souffrir de ce que l'on peut qualifier, sans excès, de "crime de guerre". L’Etat français n'a pas jugé utile d'ériger quelque part sur le sol métropolitain, une stèle en mémoire de ces victimes.Il n'y a pas eu, pour les victimes de la rue d'Isly, de John Lennon français ou de U2, pour commémorer, par la chanson, ce drame.

L’État français, pourrait, dans ce domaine, très largement prendre exemple sur le gouvernement britannique. C'est d’ailleurs un Premier ministre conservateur, David CAMERON qui, ironie du sort, s'excusa de ce qui avait été commis sous l'autorité d'un autre Premier ministre conservateur, Edward HEATH.

Thierry ROLANDO
Président National du Cercle Algérianiste.

 

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Supplément Cercle Alérianiste N° 145 -  Mars 2014

 

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Thierry Rolando - Alicante - Mémoire d'un exode - 2012

 

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