6.3 - Plainte contre le général Katz, le boucher d'Oran, traîné devant les tribunaux pour complicité de crime contre l'humanité par le Comité Veritas - 1997-2000

X - Les actions - Les actions en Justice

1 - Joseph Katz est sommé interpellativement, par voie d'huissier le 17 octobre 1997 ...  de Maître René Blanchot, vice-président et avocat de Veritas

2 -Le 16 octobre 1998, Maître Luciani dépose plainte pour complicité de crime contre l'humanité contre Joseph Katz au Palais de Justice de Paris

- Le 26 novembre1998, la plainte est recevable. Extraits de la plainte déposée contre Joseph Katz de Maitre Blanchot vice-président et avocat de Veritas

3 - Extrait de l'ordonnance  du 2 décembre 1998


4 - Comité Veritas : Procès Katz, dernière minute - 21 janvier 2000
  - Anne Cazal - Secrétaire générale du Comité Veritas 


5 - Collectif de saisine du Tribunal Pénal international  - Alain Avelin Délégué à la communication du Comité Veritas - Mai 2013

 

 

1 - Joseph Katz est sommé interpellativement, par voie d'huissier le 17 octobre 1997 ...  de Maître René Blanchot, vice-président et avocat de Veritas

A l’issue de 19 heures de délibéré, en soi un record dans les annales judiciaires, la Cour d’Assises de Bordeaux a déclaré Maurice Papon coupable de complicité de crime contre l’humanité et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle, ce qui compte tenu de son âge (87ans) équivaut en réalité à la prison perpétuelle.

Son crime ? Avoir fait procéder à des arrestations et séquestrations arbitraires ayant permis la déportation de 1.600 juifs livrés aux Allemands et qui devaient être exterminés dans les sinistres « camps de la mort » nazis.

S’il n’a pas été reproché à Maurice Papon d’avoir su quelle était la destination tragique des convois, il n’en demeure pas moins que, dans la voie du châtiment des criminels contre l’humanité, les jurés de Bordeaux ont ouvert une nouvelle brèche qui permet d’atteindre et de confondre, à la lumière des nouveaux principes juridiques dégagés, Joseph Katz, « le boucher d’Oran » qui a sur la conscience le génocide du 5 juillet 1962 à Oran.

En effet, c’est la première fois que, de manière aussi solennelle, dans un procès, il est vrai, hors du commun, une juridiction française consacre l’obligation de désobéissance, de refus d’accepter un ordre criminel car c’est là l’élément constitutif et décisif du crime contre l’humanité : obéir en connaissance de cause à un ordre criminel.

C’est précisément ce qui est reproché à Joseph Katz qui, le 5 juillet 1962 à Oran, a reçu (dit-il) puis répercute auprès des forces militaires et de gendarmerie qu’il commandait, l’ordre de ne pas intervenir alors qu’aux quatre coins de la ville, le génocide des Pieds-Noirs avait commencé dans la matinée.

L’élément de complicité existe dès lors qu’il se traduit par une abstention ou par un acte positif. Sur un autre plan, la complicité de crime contre l’humanité peut s’assimiler, comme l’a d’ailleurs souligné le Procureur Général H. Declaux dans ses réquisitions, à un crime d’indifférence, expression qui s’applique parfaitement à l’attitude de Joseph Katz qui a laissé égorger, pratiquement sous ses yeux et en tout cas sous les fenêtres de certaines gendarmeries ou garnisons de fortune, des milliers de personnes.

Bien plus, Katz s’est opposé par la force aux initiatives prises par des éléments isolés de l’Armée qui, spontanément, se sont portés au secours de quelques unes des malheureuses victimes de ce génocide.

Parmi ces initiatives, il faut saluer celle du Capitaine (à l’époque Lieutenant) Rabha Khelif à qui les Oranais vouent depuis une reconnaissance et une admiration sans bornes car c’est grâce à lui que des dizaines et des dizaines de Pieds Noirs ont pu échapper, ce jour-là, au terrible massacre.

Par ailleurs, il peut être aussi reproché à Joseph Katz de n’avoir pas exécuté l’ordre du jour N° 18 qu’il a fait diffuser le 3 juillet 1962 en sa qualité de Commandant du groupement autonome et qui était ainsi rédigé :

« Les troupes du Secteur Autonome restent à Oran; elles sont le garant des accords d’Evian; elles sont là pour protéger les personnes et les biens français… leur attitude montrera que l’Armée française, fidèle à sa tradition, demeure le symbole de la liberté et de la fraternité.

                                                                                                   Signé : Le général de division KATZ
                                                                                              Commandant le groupement autonome d’Oran


Cet ordre du jour faisait suite, d’ailleurs, aux messages diffusés par les hauts parleurs et aux tracts distribués dans la ville par l’Armée française dans les dernières semaines qui ont précédé l’indépendance et qui tous affirmaient avec force la même chose, à savoir que les forces militaires et de gendarmerie qui stationnaient à Oran étaient le garant de la sécurité des personnes et des biens.


Joseph Katz, qui coule des jours heureux et paisibles avec sa récente et jeune épouse, dans un confortable appartement du 16ème arrondissement de Paris, a été sommé, interpellativement, par voie d’huissier, le 17 octobre 1997, de s’expliquer, à la demande du Comité VERITAS.


Il a répondu, niant ainsi l’existence même de l’ordre du jour N° 18, que le maintien de l’ordre lui avait été enlevé et que la preuve se trouvait dans un livre d’Alain Peyrefitte, auteur de l’ouvrage intitulé « C’était De Gaulle ». Ce dernier est censé, avoir confié, en substance, à son Ministre que « si les populations européennes et musulmanes s’entre-massacrent, on les laissera faire. »


Ainsi donc, si on comprend bien le système de défense de Joseph Katz, ce serait le général De Gaulle, en France, qui aurait donné l’ordre de laisser perpétrer les massacres.


Katz, finalement, adopte la même attitude que Maurice Papon : il n’a fait qu’exécuter un ordre que lui a donné le général De Gaulle selon la confidence qu’il a faite, en juillet 1992, à Barcelone au moment des Jeux Olympiques, au Lieutenant Honoraire, Monsieur Robert Fourcade.


Maintenant que le procès Papon est terminé, au moins dans sa phase essentielle car le condamné à formé un pourvoi en Cassation, et, à la faveur des principes juridiques qui sont consacrés par l’arrêt de condamnation, toutes les conditions sont réunies pour déposer plainte avec constitution de partie civile contre le général Joseph Katz et toute personne que l’information permettra d’identifier pour complicité de crime contre l’humanité, à savoir le génocide du 5 juillet 1962 à Oran.


Il nous reste donc à mettre en forme judiciaire l’énorme dossier que j’ai constitué jusqu'à présent grâce au labeur inlassable et au dévouement exemplaire d’un petit nombre de personnes pour la plupart membres de VERITAS et sans le moindre concours ou encouragement, à quelques rares exceptions près (l’ADIMAD de nos amis Guy Lamarque et Robert Cazettes, le G.N.P.I. de notre ami René Esclapez, L’ÉCHO DE L4ORANIE de amie Geneviève de Ternant, l’ADIMAD SUD de notre ami Jean-Paul Piclet et la F.N.R. de notre ami Yvan Santini pour exemples) du mouvement associatif Pieds-Noirs, ce dernier, il est vrai, confronté en permanence à un cruel dilemme qui consiste à choisir la nature des agapes du jour : couscous avec ou sans merguez.


Ce dernier point étant souligné, et je tenais à le faire au nom de la morale la plus élémentaire, la Justice va se trouver saisie d’un dossier de plaintes avec constitutions de parties civiles par 23 familles exactement, ayant toutes eu un être cher assassiné ou disparu lors de cette journée sanglante du 5 juillet 1962.


Le parquet devra ordonner l’ouverture d’une information judiciaire car en matière de génocide, il ne peut y avoir deux poids et deux mesures sauf à faire régner l’arbitraire.


Qu’il s’agisse du génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale, du génocide de toute une population oranaise le 5 juillet 1962 ou plus récemment en 1994 du génocide des Tustsis par les Hutus au Rwanda, la Justice, qui ne peut être sélective ou discriminatoire, doit suivre son cours, inexorablement, sans qu’une amnistie ou une prescription puisse l’arrêter.

Pour nous comme pour tous les Pieds-Noirs qui se reconnaissent dans le combat mené par VERITAS pour le rétablissement de la vérité historique et pour la mémoire de nos morts, la voie est toute tracée, NOUS IRONS JUSQU'AU BOUT !

 

N126 Rene 3

 

René BLANCHOT
Vice-président et Avocat de VERITAS

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