5.1 - Définitions harki, moghazni, supplétifs...Effectifs

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

2 - Les S.A.S.
En mai et Juin 1962 de Jean BALAZUC

Des officiers n’abandonnent pas leurs harkis, leurs moghaznis ; ils sauvent l’honneur de l’Armée française. Parmi eux, des anciens chefs de S.A.S.

L’Association des anciens des affaires algériennes, regroupant les anciens des SAS, est créée et présidée par François Reverchon, ancien chef de SAS à Bir-Bahi-Chergui, près d’Aïn Beïda. Il est secondé par Nicolas d’Andoque, ancien officier de SAS à Aïn Beïda. Ils organisent les évacuations des moghaznis et des harkis. Cette association œuvre en faveur des Anciens Supplétifs de l’Armée Française Rapatriés. Pour défendre les droits des moghaznis, le témoignage des cadres des SAS est souvent le dernier recours, même en 1996.

A Palestro, 400 personnes d’Aïn Chedjra sont réunis grâce aux efforts de Nicolas d’Andoque et François Reverchon.

En Kabylie, dans la région de Pirette et d’Aomar, autour de Dra El Mizan, dans la vallée appelée « le boulevard des SAS », Pierre-Jean Bottard, un ancien d’Indochine et le lieutenant Yvon Durand à Palestro sauvent certains de leurs subordonnés. La Sécurité militaire fait expulser le lieutenant Yvon Durand qui a réussi à rassembler à Palestro quelques 2.000 personnes, hommes, femmes et enfants. Yvon Durand va préparer l’installation de ses réfugiés dans des villages des Hautes-Alpes.

Au Ghribs, un officier d’active, Jean-Pierre Sénat, chef de la SAS, dans un secteur voisin de Miliana, décide de faire passer en France, chaque semaine, quelques cinq à six familles de moghaznis et de harkis. Il les expédie vers Graulhet, dans le Tarn. Ces officiers courageux prennent en charge la protection et le transfert vers la France de leurs harkis : ce sont des hommes d’honneur comme les appellera l’académicien Maurice Allais.

A Bordj-Bou-Arreridj, dans le secteur du colonel Crémière qui ne met pas d’obstacle à ses actions, le lieutenant Jean-Pierre Nicolas organise un réseau clandestin de taxis, qui, au nez et à barbe du FLN, parvient à récupérer dans les douars des supplétifs isolés ou des membres de leur famille.

A Rivet, le lieutenant Daniel Abolivier, ancien chef de SAS d’Irdjen, installée dans la commune de Tamazirt en Grande Kabylie, sauve une quinzaine de moghaznis en leur procurant des autorisations de voyages en blanc et en les faisant passer pour des ouvriers agricoles ; il quitte l’Armée peu après.

Cibles privilégiées du FLN, car ils renouaient avec la population, en faisant renaître la confiance dans la France et en contribuant à la pacification de la zone.

113 officiers dont 70 chefs de SAS et 607 moghaznis ont été assassinés par le FLN ; parmi eux, le capitaine Raymond Bouchemal et les lieutenants Jean de Pouilly et Yves Schoën ; 154 chefs de SAS, 42 attachés, 124 sous-officiers et 897 moghaznis ont été blessés.

Principales sources
* Aimée et souffrante Algérie de Jacques Soustelle

*La guerre d’Algérie du capitaine Pierre Montagnon

*La guerre d’Algérie de François Porteu de la Morandière

*Le livre blanc de l’Armée française en Algérie et

*Mémoire et vérité des combattants d’AFN du CDC-AFN

*S.O.S. Algérie de Jean Douxey

*Mémoire et Vérité – Armée et Algérie 1830-1962 de l’A.S.A.F.

*Un béret rouge … en képi bleu de Georges Oudinot

01 

02

 

Voir d'autres articles de cet auteur : ICI et ICI

Informations supplémentaires