2.2 - La Journée internationale des Disparus à Toulon le 30 août

XII - 50 ans après - Les Disparus : oubliés de la Nation

1 - Toulon 30 août 2013

2 - Toulon 30 août 2014

3 - Toulon 30 août 2015

 

1 - Toulon 30 août 2013


- 30 Août 2013 à Toulon - Nos Disparus aussi...

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- Journée internationale des personnes disparues 30 août 2013 par François PAZ

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Le texte tout à fait prometteur de cette Journée Internationale, donne l’illusion que le monde entier a décidé ce jour là d’avoir une pensée pour ces personnes enlevées, disparues dont la recherche faite d’espoirs et de déception, torture tant les familles.

Les Etats réconforteront les mères ou les épouses, les frères ou les enfants, et montreront ainsi, qu’à défaut de succès dans les recherches, ils sont au moins capables de partager le chagrin des familles. Il est ainsi réconfortant de savoir l’importance que la Mère-Patrie donne à la vie de ses ressortissants.

La France, dans une grande tradition d’humanisme, saura trouver les mots qui diront à peu près : « Vous pouvez compter sur nous… »

Sauf que :

Depuis maintenant cinquante et un ans, nos gouvernants, ont fait croire que la paix en Algérie commençait le 19 mars 1962, et que les accords étaient respectés par des ennemis fréquentables. Il fallait bien sur arriver sans encombre vers la ratification d’une indépendance que de gaulle avait bien pris garde d’en dissimuler le projet à Alger en 1958, laissant éclater par la suite sa haine de ce peuple d’Algérie à qui il devait tout. (de la place de la France grâce à son Armée d’Afrique, et de son retour à Alger en 1958, aux affaires du pays d’où le bon sens national l’avait écarté).

Toute la valeur humaine du personnage sera soulignée en rouge sang, quand il fera tirer au fusil-mitrailleur sur une foule désarmée, peut-être à la recherche d’un glorieux fait d’armes, le 26 mars 1962 à Alger... Mais il lui restera bien assez de sang à faire couler, en laissant se pratiquer devant une police avec des consignes de non-intervention, et parfois complice, les enlèvements de civils et de militaires Français. La plupart des lieux de détention étant connus, ils n’ont que très rarement fait l’objet de recherches. Les enlèvements ont été une méthode de terreur employée par le FLN, qui s’est amplifiée bien après les accords d’Evian et de Cessez le Feu.

L’année 1962 se terminera en rivières de sang, à Oran le 5 juillet 1962, où de gaulle donnera l’ordre à nos troupes de ne pas défendre ses populations et de les laisser se faire massacrer. Les nombreux documents qui ont permis la rédaction par Jean-Jacques Jordi de son livre « Les disparus. Un silence d’Etat », font froid dans le dos, et les motifs de jugement au Tribunal de l’Histoire sont nombreux, viendra peut-être le temps d’avoir l’honnêteté et le courage de dire les choses.

Mais si cela n’était suffisant, de gaulle a fait désarmer et livrer à ses ennemis, ses supplétifs, qui auraient été capables à eux seuls de venir à bout de la rébellion. Des dizaines de milliers de morts dans des conditions de sauvagerie telle, qu’ils hantent encore le souvenir de leurs camarades, que des hommes sans honneur ont forcé à désarmer.

Car il est aussi question d’honneur Celui de désobéir à des ordres contraires à l’honneur…

Et voila pourquoi, la France ce 30 Août 2013, ne commémorera pas ses propres disparus, qu’elle préfère ignorer, car ce serait reconnaitre la responsabilité de la France, mais surtout de de gaulle, et celle de l’Algérie dans le déroulement d’une indépendance hâtivement bâclée, et dans la violation de tous les accords signés entre ces deux pays, dans toutes ces victimes civiles et militaires d’une guerre qu’on ne conduit pas quand on ne veut pas la gagner, dans la trahison d’un peuple aveuglement confiant en son Pays qu’il a su en son temps aider à libérer…

Voilà tout ce qu’ignore volontairement l’Histoire de France. Voilà ce qu’il faudrait oublier….

Mais il est question d’honneur…

Alors, nous serons là, pour réveiller des consciences ingrates, des consciences honteuses, des consciences sans conscience.

Aucun porteur de valise, aucun traitre à sa Patrie. Il n’y aura que des Hommes d’Honneur autour de nos monuments aux morts, pour garder vivant le souvenir d’une trahison.

François Paz

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- Lettre du Collectif National "Non au 19 mars 1962"

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- Intervention d'Hervé CUESTA Président du Collectif National "Non au 19 mars 1962

Toulon Porte d'Italie le 30 août 2013

Nous voici réunis devant cette stèle de nos Martyrs non par nostalgérie ou par esprit revanchard, comme le pensent certains, mais pour réparer une injustice.

En effet depuis 3 ans maintenant L'ONU consacre cette journée du 30 août à la commémoration des Disparus du monde entier, sauf ceux de notre guerre, avant et après le 19 mars 1962.

Oh, oui, les disparus de la 2° guerre d'Algérie (1990) sont bien pris en compte par la volonté du gouvernement Algérien, alors que celui de De GAULLE et les suivants ont tout fait pour que l'on n'apprenne pas que les fameux accords de cessez-le feu d'Evian étaient bafoués...

Comme le prouve Jean-Jacques JORDI dans son livre « Secret d'Etat » il fallait taire les enlèvements de civils et militaires français pour ne pas avouer l'échec de ce « cessez-le-feu ».

Il ne fallait pas contrarier le FLN et l'ALN afin que les essais nucléaires au Sahara puissent se poursuivre jusqu'en 1969...

De Gaulle attachait plus d'importance à sa bombe atomique qu'à la vie de ses ressortissants Français.

Mais il lui restera bien assez de sang à faire couler, en laissant se pratiquer devant une police avec des consignes de non-intervention, et parfois complice, les enlèvements de civils et de militaires Français. La plupart des lieux de détention étant connus, ils n’ont que très rarement fait l’objet de recherches. Les enlèvements ont été une méthode de terreur employée par le FLN, qui s’est amplifiée bien après les accords d’Evian et de Cessez le Feu.

Nous étions abandonnés par la France, son armée et son gouvernement, quand nous n'étions pas trahis ou dénoncés au FLN, par les gardes rouges. Tous ceux qui ont Internet ont pu voir une jeep de l'Armée française avec 3 gendarmes en tenue kaki, dont l'un à l'arrière brandissait fièrement un drapeau... FLN !

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Notre démarche est simple : pourquoi la France  a-t-elle volontairement oublié ses Disparus?

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 Hervé CUESTA  

 

- Hommage et poème de Simone GAUTIER, dont le mari fût assassiné le 26 mars 1962 à Alger au Plateau des Glières

J’ai vécu pendant 45 ans de ma vie dans un silence absolu comme si parler de l’Algérie et du 26 mars était mourir.
Et puis je me suis mise debout et je me suis engloutie dans le 26 mars durant toutes ces dernières années.

J’ai retrouvé un groupe de femmes victimes du 26 mars et nous avons créé un collectif que j’ai appelé « Les folles de mars » par analogie avec ces femmes argentines, ces mères cherchant leurs disparus et appelées « Les folles de la place de Mai » par dérision du gouvernement. Car nos morts avaient disparu pendant le couvre-feu dans les cercueils bâclés et fermés.

J’ai rejoint le combat de Viviane Ezagouri, un combat admirable et nous avons commencé nos marches silencieuses dans Marseille. Elle pour le 5 juillet et moi pour le 26 mars.

C’est brusquement, en lisant le livre de Jean-Jacques Jordi, que j’ai réalisé l’ampleur du nombre des disparus dans le département d’Alger. Je veux aujourd’hui leur donner leur place, parmi tous les Disparus afin de les honorer.

Voici ce que Jean-Jacques écrit dans « Un silence d’État, « Les Disparus civils Européens de la guerre d’Algérie » :

C’est Oran et le 5 juillet qui marque les historiens comme les témoins. Pourtant force est de constater que le département qui compte le plus de « disparus » est bien celui d’Alger (40,35 % des « disparus ») devant celui d’Oran (35,66 % y compris avec les disparitions du 5 juillet). Qu’est-ce qui fait que l’histoire de ces disparitions s’est effacée devant le drame d’Oran encore bien mal connu ? Pourquoi les différents gouvernements n’ont-ils jamais cherché à expliquer à leurs concitoyens cette histoire ? Pourquoi a-t-on laissé aux « groupes mémoriels » la prise en mains de cette histoire ? Pourquoi enfin, les historiens eux-mêmes, n’arrivent-ils pas à proposer un travail scientifique s’enfermant tout autant dans des postures idéologiques ?

Pour ceux d’Alger, d’Oran, d’Orléansville, de Médéa, Mostaganem, Tizi Ouzou, Constantine, Sétif, Tiaret, Tlemcen, Bône, La Saoura, Saïda, Batna, Mascara, Sidi Bel Abbes, Bougie ………

 

Lumière et ténèbre

Il n’y a plus de lumière …
La route est inachevée.
Je ne trouve plus ta main …
Tu es parti sans lendemain.

Angoisse, mon dernier refuge,
Silence, réponse à ma révolte,
Souffrance, de ce qui n’est plus,
Solitude de l’attente, que résonne ton pas.

Nul signe d’apaisement
Malgré mes mains qui se tendent
Pour te chercher, te retrouver…
Oh douleur, toi martyrisé !

Regarde-moi, ouvres les yeux,
Je suis près de toi, nous deux,
Ouvres les yeux, je ne te vois pas !
Toi vivant, moi mourant…

Ne me laisse pas sans ta lumière,
Sans tes couleurs, sans ta chaleur,
Abime, ténèbres, où es-tu ?   
Je t’attends. Reviendras-tu ?

                                                                                                          

Toulon 30 août 2013
Simone Gautier

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  Auteur inconnu

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