1.7 - Juillet 1962 - Le génocide d'Oran - Bibliographie

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le 26 mars… Le 5 juillet… les massacres continuent

1 - Un trou noir de notre histoire, un livre de  Guillaume Zeller - Paru dans Valeurs Actuelles 4 juillet 2013

2 - "Oran 5 juillet 1962 Un massacre oublié" de Guillaume Zeller - mars 2012

3 - La tragédie dissimulée Oran, 5 juillet 1962  de Jean Monneret - 2006

4 - Numéro spécial sur les massacres du 5 juillet 1962 à Oran de Jean-Claude Rosso - Envoi de Bernadette Léonelli

5 - Après l'ouverture des archives et les récents travaux des historiens "Dire de qui s'est passé à Oran le 5 juillet 1962 pour l'Histoire et la mémoire" par Jean-Yves Faberon du Cercle algérianiste de Nouvelle-Calédonie- Nouméa 4 août 2016

 

 

 

1 - Un trou noir de notre histoire, un livre de  Guillaume Zeller - Paru dans Valeurs Actuelles 4 juillet 2013

Le 5 juillet 1962 fut la journée la plus sanglante de tout le conflit algérien. Mais qui se souvient de ces centaines de gens massacrés ou disparus ?

C’est une petite plaque de marbre dont les dimensions ne doivent guère excéder 40 centimètres par 25. Depuis mai, à l’initiative du collectif pour la sauvegarde des cimetières d’Oranie, elle se dresse à l’ombre d’un crucifix dans le cimetière décrépi de Tamashouet. L’épitaphe est brève : « À nos chers disparus sans sépulture. »

Pour les pieds-noirs d’Oran et d’ailleurs, cet hommage discret revêt une portée immense : pour la première fois en Algérie, en termes pesés au trébuchet il est un lieu où le martyr des leurs est reconnu. Bien sûr, il a fallu choisir une formulation suffisamment allusive éludant toute précision circonstancielle. Ni date, ni lieu. Mais pour ceux qui savent, cette dédicace marmoréenne recouvre une tragédie dissimulée depuis un demi-siècle.

Ce matin du 5 juillet 1962, Oran s’apprête à fêter l’indépendance. Après des mois de violences extrêmes, l’heure est au retour au calme. Venues des quartiers musulmans et des campagnes alentour, des foules bruyantes convergent vers le centre d’Oran. Youyous et clameurs, l’ambiance s’annonce joyeuse. Rien ne laisse présager le drame imminent. Vers 11 heures 15, des coups de feu d’origine inconnue claquent. Des hommes en uniforme et des civils déclenchent la chasse à l’homme. Des Européens sont lynchés sur les trottoirs, d’autres sont regroupés méthodiquement dans des centres d’exécution. Au Petit-Lac, sur la route de l’aéroport, la foule assassine sauvagement les captifs.

La France dispose de 18.000 hommes sur place, mais le général Joseph Katz qui les commande les consigne dans leurs casernes. Après tout l’Algérie est désormais souveraine et, le 24 mai 1962, le général De Gaulle n’avait-il pas déclaré : « Si les gens s’entre – massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités. » ? Katz quittera l’Algérie un mois plus tard et finira général d’armée en 1968. Il est décédé en mars 2001.[1]

Le bilan de cette journée a été longtemps incertain. Aujourd’hui, les travaux des historiens – comme Jean Monneret, Maurice Faivre ou Jean-Jacques Jordi – convergent vers un bilan d’environ 700 morts européens. Les musulmans fidèles à la France, massacrés ce jour-là, n’ont jamais été décomptés. Il s’agit donc de la journée la plus sanglante de toute la période. Mais le 5 juillet 1962, la guerre d’Algérie est juridiquement terminée et l’Algérie indépendante.

Si bien que la France a littéralement sorti les morts de cette journée de son histoire, aussi bien du point de vue géographique que chronologique. Les autorités algériennes ont admis quelques débordements, qu’elles se flattent d’avoir réprimés, puis n’ont jamais rouvert le dossier, décourageant toutes les enquêtes de la Croix Rouge.

Pour beaucoup de rapatriés, la plaque du cimetière de Tamashouet est le seul signal positif depuis longtemps. À contrario, les jalons récents des relations franco-algériennes semblent avoir été conçus pour blesser encore plus leur mémoire. Qu’il s’agisse e de la reconnaissance du 19 mars comme « journée nationale du souvenir des victimes de la guerre d’Algérie » (quid des Européens et harkis tués en masse après ?). Qu’il s’agisse du dépôt d’une gerbe par François Hollande, suivi d’une minute de silence, au pied du sanctuaire des martyrs de la révolution à Alger en décembre 2012. Qu’il s’agisse encore de l’hospitalisation d’Abdelaziz Bouteflika au Val-de-Grâce et aux Invalides, là même où furent accueillis des soldats français mutilés par le FLN.

Trois signaux parmi d’autres venus raviver les plaies de familles meurtries et empêcher que s’accomplisse le deuil nécessaire. Aujourd’hui encore, des épouses et des filles de disparus continuent de prévoir un couvert à table pour le mari ou le père qui leur fut alors arraché sur la terre d’Algérie.

Paru dans « Valeurs actuelles » - 4 juillet 2013

Guillaume Zeller

[1] Il est décédé durant son procès intenté par le Comité VERITAS, pour "Crime contre l'humanité". S. G.

 

 

 


VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le 26 mars… Le 5 juillet… les massacres continuent

2 - "Oran 5 juillet 1962 Un massacre oublié" de Guillaume Zeller - mars 2012

02

Le 5 juillet 1962, l’Algérie devient officiellement indépendante. Ce jour-là, à Oran, un massacre, expéditif, fulgurant même, a lieu. Pendant plusieurs heures, des Européens sont pourchassés à travers la ville par des soldats algériens et des civils en armes. Les forces de l’ordre françaises, fortes de 18 000 hommes, restent consignées dans leurs casernes, obéissant aux ordres du général Katz.

Assassinats et enlèvements : près de 700 Européens sont victimes des tueurs. Les morts musulmans, victimes d’une épuration aussi sauvage que hâtive, n’ont jamais été décomptés avec rigueur.

S’appuyant sur une somme considérable de documents et de témoignages, Guillaume Zeller remet en perspective ce drame oublié qui permet de comprendre ce que fut la guerre d’Algérie dans sa complexité.

«C’est un texte saisissant, à plus d’un titre. L’attitude si indifférente du général Katz ; les phrases glaçantes des pouvoirs publics en métropole et, en particulier, du général de Gaulle ; la passivité de la majorité des militaires français ; un sentiment général de honte et de douleur…

Un massacre n’en efface pas un autre. Oran et ses atrocités ne sont pas exonérés par Alger et ses disparus. Tout doit être dit – même si cela prend cinquante ans. Le silence demeure une faute impardonnable. » (Extrait de la préface de Philippe Labro)

 

01

Guillaume Zeller

 

 

 

Lire aussi : Les disparus civils européens de la guerre d'Algérie : Un silence d'Etat -  de Jean-Jacques JORDI - 2011 - Recension de Guy Pervillé

http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=265 

 

Rubans noirs d'Oriane Cadase 2015 - Contre l'oubli du 5 juillet 1962

 

 


 

Une petite fille de pied noir - étudiante en audio visuel -  a monté un film sur le 5 Juillet 1962 à Oran, illustré de témoignages .

Un souvenir aussi terrible que terrifiant à visionner et à garder pour ceux qui souhaitent garder trace de cette journée sanglante.

 


VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le 26 mars… Le 5 juillet… les massacres continuent 

3 - La tragédie dissimulée Oran, 5 juillet 1962  de jean Monneret - 2006

 

La tragedie

"Comme à l'accoutumée, le matin du 5 juillet 1962, j'entrepris ma tournée de ramassage ... Il était environ 11 heures, j'étais sur le chemin du retour aux buanderies. Arrivé devant la morgue, je n'en crus pas mes yeux devant le carnage. Là, devant moi, une camionnette civile était chargée des corps d'Européens sans vie, empilés les uns sur les autres et ramassés en ville quelque temps auparavant". Ainsi témoigne Antoine Romero. A Oran, le 5 juillet 1962, jour choisi pour célébrer dans la liesse l'indépendance de l'Algérie. des centaines d'Européens furent enlevés et tués. Et les troupes françaises, encore présentes dans la ville, sont restées l'arme au pied. Comme le leur avait ordonné le président de gaulle. Cette journée poussera à l'exil des milliers de gens. Pourtant, pendant des décennies, l'évènement sera occulté soigneusement des deux côté de la Méditerranée.

S'appuyant sur des archives militaires inédites; des documents internes de la Croix-Rouge et de nombreux récits des survivants, Jean Monneret révèle tous les tenants et les aboutissants de cette tragédie dissimulée. 

 

002 

003 

Jacques Fremeaux - Outre-Mer

 

Jean Monneret, dont nous avons déjà évoqué les écrits, revient à la charge sur le drame du 5 juillet 1962 à Oran. Ayant consulté d'autres d'archives, il confirme, avec plus de précision encore, ses études précédentes.

On perçoit son amertume, dès l'introduction quand il constate : " On fait le procès de ceux qui combattirent le terrorisme, mais, sur ceux qui en pâtirent, on fait silence. Tout se passe comme s'il y avait de bonnes et de mauvaises victimes. "

" Deux poids deux mesures donc, écrit-il. Débauche d'indignations dans un cas, quand sont visés des militaires français, discrétion et même silence lorsqu'il s'agit du FLN. "

Les enlèvements d'Européens par le FLN commencent dès le 17 avril 1962, après les accords d'Évian donc. Ils vont s'élever à 3000 en six mois. On en comptera 453 les 5, 6 et 7 juillet 1962 à Oran. 365 sont considérés " disparus " de nos jours.

Ce livre évoque aussi le rôle de Français passés aux côtés du FLN. Comme cet ancien CRS, dont l'auteur par grandeur d'âme ne donne que les initiales, qui renseignait les égorgeurs sur ses compatriotes.

On apprend encore qu'au moins un Européen collaborait dans un centre du FLN où les prisonniers étaient vidés de leur sang au profit des blessés du FLN.

 

Voir aussi cet article Publications des historiens Jean Monneret : ICI

 


VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le 26 mars… Le 5 juillet… les massacres continuent

4 - Numéro spécial sur les massacres du 5 juillet 1962 à Oran de Jean-Claude Rosso - Envoi de Bernadette Léonelli

- Une ville sous tension - Le referendum du 1er juillet 1962 - Une ville sous tension - Contexte :La lutte G.P.R.A. / état-major de l'ALN et hypothèse du coup monté -

- 5 juillet 1962- Le massacre des innocents de José Castano

- Rapport du général katz, commandant du 14ème corps d'armée et biographie du surnommé "le boucher d'Oran"

- Le Comité International de la Croix-Rouge (C.I.C.R.) et Essai de reconstitution des Évènements du 5 juillet

- Un témoignage enregistré sur bande magnétique le 27 mai 1963 joint au rapport du C.I.C.R.

- Liste des Disparus

- Point de vue de Jean-Pierre Lledo Cinéaste - 13 octobre 2013

- Guy Pervillé auteur de Oran, 5 juillet 1962, leçon d'histoire su un massacre

- Lieutenant Rabah Khelif, connu pour avoir enfreint les ordres

Lire cet article : ICI

101010

C'est un numéro spécial sur Oran, très complet avec le commentaire de Bernadette Léonelli, car c'est elle qui a fait bien des démarches auprès de la Croix rouge

 

202020

303030

 


VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le 26 mars… Le 5 juillet… les massacres continuent 

5 - Après l'ouverture des archives et les récents travaux des historiens "Dire de qui s'est passé à Oran le 5 juillet 1962 pour l'Histoire et la mémoire" par Jean-Yves Faberon du Cercle algérianiste de Nouvelle-Calédonie -  Nouméa 4 août 2016

Plan de la conférence

Première partie : Avant le 5 juillet 1962 à Oran
1 - Le contexte
2 - Le putsch du 22 avril 1961
3 - l'OAS à Oran
4 - Le tournant des accords d'Evian
5 - La fin de l'Algérie française

Deuxième partie : PENDANT le 5 juillet 1962 à Oran
1 - Le début de la journée de fête
2 - L'irruption de la violence
3 - La question des responsables
4 - L'inaction de l'armée française

Troisième partie : APRÈS le 5 juillet 1962 à Oran
1 - Juillet 1962
2 -Cinquante ans après : le bilan des morts et des disparus
3 - La plainte pour crime contre l'humanité
......le 26 novembre 1998, plusieurs plaignants d'origine oranaise appuyés par l'association Veritas, déposent une plainte contre le général Katz et toutes personnes parmi ses subordonnés ou supérieurs hiérarchiques civils ou militaires, pour génocide et complicités diverses, arrestations et séquestrations arbitraires, atteintes graves à l'intégrité physique ou psychique, exécutions sommaires, enlèvements de personnes suivies de leur disparition, assassinats multiples, constituant des crimes contre l'humanité commis pendant la guerre d'Algérie, courant 1962, notamment après les accords d'Evian du 19 mars 1962."
......
Mais le 21 janvier 2001, le juge d'instruction Jean-Paul Vallet, rend une ordonnance de refus d'informer, reconnaissant l'existence "d'arrestations illégales suivies de tortures et assassinats" mais bénéficiant de la prescription : il refuse d'admettre la qualification de crime contre l'humanité
Voilà un juge adepte des crimes de masses sans châtiments
...
.....La France semble s'intéresser rigoureusement au thème des crimes contre l'humanité et de leur imprescriptibilité et même à leur incontestabilité  puisque l'Assemblée nationale vient d'adopter le 1er juillet 2016 un amendement pénalisant la négation ou la banalisation des crimes contre l'humanité. Mais l'inspiration de cette actualité n'est pas au bénéfice des Français victimes de l'épuration ethnique de l'Algérie ...
.... Quant au massacre du 5 juillet à Oran, il continue de faire l'objet d'un déni de mémoire ..... Le silence de l’État continue.....
Pourtant le massacre d'Oran est un des éléments qui permettront au tribunal de l'Histoire de conduire le procès du général degaulle pour haute trahison, accompagné par ce personnage impardonnable qu'est katz...

.... Ces auteurs de crimes contre l'humanité vautrés dans le mensonge et le mépris, peuvent-ils échapper au jugement de la vérité historique ?

 

IMG1

 

Retour Sommaire

Informations supplémentaires