13.11 - VIVES Lionel : je suis né en France.
VI - Les témoignages - Les enfants d'hier et d'aujourd'hui
Les enfants de Pieds-noirs arrivent pour prendre la relève et ils ont besoin de leurs anciens pour se souvenir ...
L’Histoire met toujours un certain temps avant de se révéler ...
Un demi-siècle c’est un bon délai ...
Il ne faut surtout pas baisser les bras ...
Laissez-nous être fiers de vous, de votre passé ...
Aidez-nous à offrir cette reconnaissance qu’on vous a toujours niée ...
Oui nous avons besoin de votre expérience pour porter le message de la vérité ...
Afin que les victimes et les martyrs de nos familles ne soient jamais oubliés, afin que le drame, non les drames, de toute une communauté meurtrie, exilée, bafouée lors de son arrivée dans la mère (pardon l’amère) patrie soient enfin reconnus.
Comment ne pas se souvenir du regard empli de désespoir et d’incompréhension de tous nos vieux (j’emploie ce terme avec amour) à leur retour en France ? Comment ne pas se souvenir que beaucoup d’entre eux se sont tout simplement laissés mourir ? Ne laissons jamais nos morts être tués une seconde fois, en acceptant 47 ans après, que certains les salissent, notamment par leurs commémorations indignes du 19 mars. Pensons à tous ceux dont les tombes ont été profanées, là-bas.
N’oublions jamais les innocents de la rue d’Isly, ceux d’Oran le 5 juillet et ... tant d’autres ! Gardons-les au fond de notre cœur mais ne les ensevelissons pas dans nos mémoires car ils le seraient alors aux yeux de l’Histoire. Battons-nous pour que les générations futures n’ignorent rien de ce véritable génocide, de cette trahison et de cet abandon. Sans haine, mais je sais que cela est difficile, avec dignité, avec honneur. Nous ne leur devons.
Je sais que beaucoup souhaitent oublier et c’est légitime ... je sais que beaucoup préfèrent tourner la page en ne pensant qu’aux jours heureux qu’ils essaient aujourd’hui de perpétuer ... Mais les gosses de Pieds-noirs, je ne suis pas le seul, attendent que vous les aidiez à avoir cette fierté qui consiste à proclamer leur origine, sans avoir à rougir ... cette fierté qu’ils ont pour leurs parents ... cette dignité qu’ils souhaitent leur rendre avant qu’ils ne disparaissent, eux, et leur histoire.
Tout cela est possible, j’en suis convaincu, si tous, je dis bien TOUS, faisons entendre notre voix.
Laissez-moi espérer ... laissez-moi faire de ce rêve une réalité ...
Lionel VIVES
Mars 2009
Boulogne sur Gesse.
