7.7 - Jonction Rue CHANZY - Rue d'ISLY

VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants 

4 - SAUCOURT Robert : et puis les tirs reprennent, nous nous couchons à nouveau
 

Le 26 mars 1962 j'avais 18 ans 1/2.

Les 24 et 25, à la demande de notre responsable de réseau, nous avons convoyé des vivres vers le quartier de Bâb el Oued.Le 26 au matin, nous découvrons le tract du colonel Vaudrey demandant de manifester notre soutien aux assiégés de BeO. Notre responsable nous met en garde contre une éventuelle provocation des autorités et nous dit d'éviter d'aller au contact des forces de l'ordre.
Nous sommes partis de chez nous (plateau Sauliere) vers la Grande poste en descendant la rue Michelet, noire de monde. Arrivés à la poste, des amis qui nous précédaient ont passé le barrage. celui-ci se ferme alors que nous arrivons.

J'étais en compagnie d'une amie, de sa mère, son beau-père et de quelques copains du quartier. Face au barrage nous essayons de passer, un militaire (musulman) pointe son fusil sur la mère de mon amie. Le ton monte et le lieutenant commandant la section vient à nous et fait relever l'arme du tirailleur. C'est un jeune homme blond, aux yeux bleus, que nous prenons pour un métropolitain. Nous saurons par la suite qu'il s'agit du Lt Ouchène Daoud, Kabyle.Nous parlementons avec lui pour obtenir le passage.Tout se passe, malgré quelques invectives au moment de l'incident avec le soldat, dans le plus grand calme. Nous sommes entourés de gens pacifiques, chantant la marseillaise ou les Africains, brandissant des drapeaux tricolores.Pendant la discussion, un vide s'est créé devant nous, les manifestants qui nous précèdent sont maintenant à plusieurs centaines de mètres dans la rue d'Isly. Entre eux et nous, plus personne. Seuls des militaires en arme sont sur les bords de la rue. Après quelques instants de flottement le lieutenant fait ouvrir le barrage et nous dit:"Passez, passez vite, j'ai des ordres..." Nous ne faisons pas attention à cette remarque et nous avançons.A hauteur de la rue Chanzy, nous voyons deux militaires servant un FM, AA52, bande de cartouches engagée, culasse tirée. Prêts à faire feu. Là nous commençons à nous inquiéter, car nous sentons la tension des tirailleurs. Aux regards qu'ils nous portent, nous ressentons leur haine. Quelqu'un dit de se dépêcher d'avancer, car il a l'impression qu'ils vont tirer. Nous parcourons quelques dizaines de mètres et la fusillade éclate. Certains pensent qu'ils tirent à blanc, mais très vite nous voyons des corps à terre, une femme, près de nous est couverte de sang. Alors nous courrons vers des abris précaires, les uns se jettent dans le caniveau, d'autres pénètrent dans les entrées d'immeubles. Lorsque les tirs semblent cesser, au bout de quelques minutes, nous sortons et nous apercevons les morts et les blessés.Et puis les tirs reprennent. Nous nous couchons à nouveau.Enfin, lorsque tout est terminé et que nous remontons vers la poste, nous voyons le carnage. Les morts, les blessés, le sang. Nous entendons les cris, les gémissements.En revenant vers chez nous, un hélicoptère survole la rue Michelet et largue des bidons d'un gaz au souffre, très puissant, qui était utilisé dans le djebel, en pleine nature, pour faire sortir les fells des grottes où ils se terraient. Ici, en plein centre ville, le résultat est épouvantable, une fumée jaunâtre se répand dans la rue, on tousse, on crache. Le résultat est que très vite la rue se vide.Quelques jours plus tard, vers 22 heures, entendant des bruits de moteurs vers l'entrée de l'hôpital de Mustapha (situé à moins de 100 mètres de notre immeuble), je monte sur la terrasse de l'immeuble avec mon voisin et une amie. De là nous voyons des half-tracks de la gendarmerie, ils sont positionnés au carrefour de la rue Denfert Rochereau et du Bd Beauprêtre. Des camions de l'armée sont stationnés dans l'enceinte de l'hôpital, devant l'entrée de la morgue, des soldats y embarquent les cercueils des morts du 26. Nous commençons à manifester. Des gens mettent des disques de chants patriotiques, on hurle contre cette macabre opération. Un agent de l'EGA coupe la lumière de la voirie. Le quartier est plongé dans le noir. Les GM balaient les façades des immeubles avec des projecteurs et ordonnent aux gens de rentrer chez eux sous peine d'ouverture du feu. Après une bonne heure de manipulation les camions repartent.

Robert Saucourt
47 rue Denfert Rochereau
Alger

Le gaz moutarde est un composé chimique cytotoxique, vésicants avec la capacité de former de grandes vésicules sur la peau exposée.

Il a été particulièrement utilisé comme arme chimique pendant la Première Guerre mondiale.

Sous sa forme pure et à température ambiante, c'est un liquide visqueux incolore et sans odeur qui provoque des cloques sur la peau. Il attaque également les yeux et les poumons.

Son nom vient d'une forme impure du gaz moutarde dont l'odeur ressemblait à celle de la moutarde, de l'ail ou du raifort. Il est aussi nommé parfois ypérite (dérivé du nom de la ville d'Ypres (Ieper) en Belgique où il fut pour la première fois utilisé au combat le 11 juillet 1917, moutarde au soufre, Kampfstoff LOST, ou gaz LOST. Il peut être létal mais sa première fonction est d'être très fortement incapacitant.

Ce gaz moutarde a ensuite utilisé en:

1918, par les Allemands à Verdun et dans la Marne

1919, par les Britanniques en Afghanistan[réf. nécessaire]

1925, par la Grande-Bretagne, sur la population, au Kurdistan (dans la région de Mossoul), par ordre de Winston Churchill

1925, par l'Espagne et la France pendant la guerre du Rif

1934-35, par l'Italie durant son occupation de l'Éthiopie

1934-44, par le Japon contre la Chine

1963-67, l'Égypte l'utilise dans la république arabe du Yémen

1983-1988, le régime de Saddam Hussein l'utilise contre les populations kurdes au nord de l'Irak. Le gaz a également été déployé durant la guerre opposant l'Irak à l'Iran.

Après la guerre du Golfe, plusieurs centaines de tonnes de gaz moutarde sont éliminées en Irak par l'UNSCOM.

Sur le front occidental, Joffre se fait fort d'user les troupes allemandes déployées face à lui et de percer leurs lignes en lançant de puissantes offensives. En 1915 six grandes offensives sont donc lancées par les alliés : deux en Champagne, trois en Artois et une sur la Woëvre. Celles-ci ne doivent pas occulter les nombreuses opérations dites "secondaires" conduites de part et d'autre du front comme en Flandres, sur le Chemin des Dames, en Argonne, dans les Vosges afin de procéder "à des rectifications du front" ou venant simplement en appui. Ces combats qui ont lieu, bien souvent, dans la pluie, la boue et le froid, consistent à prendre une hauteur, reconquérir une position perdue. Au-delà de ces actions d'usure dans laquelle la guerre des mines joue un rôle important, sans peser réellement sur le cours des événements, Joffre cherche en vain à renouer avec guerre de mouvement. Les Allemands, solidement retranchés, résistent aux desseins français, parfois au prix de lourdes pertes mais toujours avec succès, en utilisant si nécessaire de nouvelles armes comme le gaz. En effet, le 22 avril 1915, prés d'Ypres, ils lâchent dans l'atmosphère 150 tonnes de chlore. Poussé par le vent, le nuage dérive vers les lignes alliés. Chez les Français, essentiellement les Bretons et Normands du 10e CA, c'est la débandade, les corps de centaines de soldats asphyxiés se mêlent aux milliers d'agonisants.

Cette première attaque aux gaz intoxique 5 200 soldats qui mourront dans les heures suivantes : les 73e, 74e, 76e, 79e et 80e R.I.T, le 1er régiment de tirailleurs Algériens, le 2e régiment de Zouaves, les Belges et les Canadiens.

source : Wikipédia 

 

 plateau sauliere1

 

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