7.6 - Intersection avenue Pasteur – rue d’Isly

VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants

3 - CRAVELLO Jean-Pierre : "Il ne faudrait pas qu'ils nous tirent dans le dos."

Chère Madame Gautier,

Suite à notre rencontre à Marignane, je vous envoie mon récit des évènements qui se sont passés à Alger.

Ce lundi 26 Mars 1962 je me trouvais au plateau des Glières avec deux amis pour une manifestation pacifique en direction de Bâb El Oued qui était encerclé par l’armée française. Je me trouvais sur le trottoir de droite de la rue d’Isly qui était noire de monde.

C’est là que j’ai vu à hauteur de l’avenue Pasteur deux militaires couchés avec un casque sur la tête, le visage caché. Ils avaient un F.M (fusil mitrailleur) positionné sur un trépied. J’ai dit à ce moment- là, à mon ami : « il ne faudrait pas qu’ils nous tirent dans le dos ».

Nous avons marché à la vitesse d’une manifestation, donc lentement, pendant une minute environ lorsque les premiers coups de feu ont retenti et la foule a couru se réfugier contre les immeubles. C’est à ce moment de panique que j’ai trouvé une porte cochère ouverte, nous nous sommes réfugiés dans les étages ainsi que d’autres personnes derrière nous. Là nous avons entendu les coups de feu pendant plusieurs minutes. Puis nous avons entendu les sirènes des ambulances.

Nous sommes redescendus après plusieurs minutes quand le calme est revenu et nous nous sommes dirigés à l’opposé de la grande Poste.

Voilà ce que j’ai vécu ce jour- là.

En espérant que mon récit vous satisfera, recevez Madame Gautier mes amitiés sincères.

CRAVELLO Jean-Pierre - Le 15 avril 2016

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