7.3 - Plateau des Glières - Grande Poste

VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants 

5 - GOSSELIN Marie-Thérèse : je les remercie du fond du coeur 

Bien chère Madame,

Nous habitions à El Biar, près de l’auberge du « Cheval blanc ».

Mon mari et moi, sommes descendus à Alger pour participer à la manifestation en faveur des gens de Bab el Oued. Nous nous trouvions dans la rue Michelet lorsqu’un cordon de militaires nous a barré le passage vers la rue d’Isly. Ils ne nous ont pas laissé passer malgré notre insistance. Pour notre bonheur, ces militaires qui barraient le passage, ne nous ont pas laissé passer ! C’étaient des militaires du contingent, tous des « métros ».

Sans leur barrage nous aurions subi le même sort que tous les autres. Je les remercie du fond du cœur. Je me souviens toujours des quelques paroles que le gradé, qui commandait ces militaires, nous a dites, à ce moment, avec beaucoup de tristesse dans la voix : « rentrez chez vous, ne restez pas là ».

Quelques instants plus tard nous avons entendu les rafales des mitrailleuses et des bombes lacrymogènes nous ont fait reculer jusque dans les cages d’escaliers des immeubles. Quand nous sommes sortis de ces immeubles, nous avons appris ce qui c’était passé de l’autre côté de la place de la grande Poste.

Le cordon militaire était toujours au même endroit et maintenait fermement le barrage. Sur le moment nous étions très en colère envers eux, mais avec le recul, je les remercie car sans leur fermeté, et surtout sans celle de leur gradé, nous aurions peut-être subi le même sort que nos compatriotes qui se trouvaient rue d’Isly.

Nous sommes rentrés chez nous et après cette journée plus rien n’a été comme avant.

Nous avons quitté El Biar et nous sommes allés chez des amis à Maison Carrée car nous ne pouvions plus rester chez nous pour des raisons de sécurité.

Le 19 juin, nous avons quitté Alger par bateau, le « Cambodge ».

Marie Thérèse GOSSELIN
Nouvelle Calédonie.

Voir le témoignage de son mari : ICI

 

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Marie-Thérèse quitte El Biar pour se rendre à la Grande Poste en empruntant la rue Michelet. Tout au long de la rue, se trouvaient des barrages établis par des militaires, dissuadant les manifestants de poursuivre leur chemin.

 

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