7.1 - EL BIAR - TELEMLY - La ROBERTSAU - Les TAGARINS

VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants

2 - BALDINO Michel - bouclage au niveau du Télemly

Récit concernant le 26 Mars 1962 vécu par moi-même et un ami.
"Ce Lundi 26 mars 1962, Monsieur Sarrazin Marcel et moi ( Michel BALDINO ) avions confiné nos femmes dans mon appartement à l ’ ARMAF de Chateauneuf sur les hauteurs d ’ Alger, juste après El Biar. Ces dernières employées de ELNA, rue Michelet, il n ’ était pas question qu’elles travaillent, tous les magasins étant en grève.

Avec mon ami nous sommes partis dans mon véhicule, une Dauphine, que nous avons garée au balcon de Saint-Raphaël à El Biar et avons regagné le centre d ’ Alger par le chemin Laperlier, le Télemly et le Boulevard Saint-Saens jusqu’au début du Tunnel des Facultés.

Je rencontrais à ce moment une amie Jacqueline LHUILLIER habitant le quartier de La Treille au-dessus de la caserne d’Orléans, qui affolée fuyait le lieu de la fusillade et me demandait si les rafales que l’on entendait étaient des tirs à blancs. Devant l'intensité des tirs, j’imaginais facilement qu’il n'en était rien et lui recommandais de fuir et de s'abriter le plus rapidement possible et en levant mon regard au - dessus du tunnel j’ apercevais des tirailleurs en treillis, un fusil mitrailleur en batterie sur le parapet dominant la route et prenant en enfilade le Bd Saint-Saens.

Avec mon ami nous progressons par le tunnel des facultés encombrés de militaires de toutes armes, nous regagnons l’ avenue Pasteur et nous fûmes stoppés au niveau du monument aux morts par des soldats, au comportement correct , et qui n ’étaient pas des tirailleurs. A cet instant, la fusillade avait cessé depuis une demie heure, nous vîmes passer des camion GMC remplis de cadavres.

La situation nous recommandait de rebrousser chemin et nous avons regagné le Boulevard du TÉLÉMLY et grande fut notre inquiétude quand nous aperçûmes que le lieu foisonnait de Tirailleurs en armes qui semblaient boucler totalement le centre ville.Nous sentions la sueur nous couler le long de la colonne vertébrale et le franchissement de cet obstacle, sous le regard perçants de ces soldats, nous coûta beaucoup d'adrénaline.

Ayant passé ma jeunesse dans ce quartier, je regagnais le quartier des Tagarins et via le Fort l ’Empereur, les Deux Entêtés et El Biar.

A mon sens le point important de ce récit réside dans le bouclage au niveau du TELEMLY inexistant deux heures plus tôt."

Michel BALDINO.( Lieutenant Honoraire )

 

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En rouge départ d'El Biar - chemin Laperlier - sans doute la rue Burdeau pour rejoindre le boulevard du Telemly - boulevard Saint Saens et tunnel des Facultés en grisé.
En bleu, tentative boulevard Pasteur par la rue Jean Macé et remontée par la rue Emile Lacanaud qui débouche sur la rue Berthezène, puis chemin des Sept Merveilles par les Tagarins, continuation par l'avenue Maréchal Joffre le long du Fort l'Empereur jusqu'à El Biar

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