5.10 - FABRE Marcel 53 ans

VI - Les témoignages - Grande Poste Les familles, les amis, les journaux

1 - Témoignage du Docteur Pierre RIGAL - Hôpital Mustapha ("Un crime sans assassins" - Francine Dessaigne)

2 - Témoignage des journalistes - Journal d'Alger du 28 mars

1 - Témoignage du Docteur Pierre Rigal

Monsieur FABRE était Adjoint technique principal de la Météorologie Nationale, Section Transmissions météo en Afrique du Nord.
Il était Officier des Palmes académiques et Chevalier du Mérite social.
Ancien prisonnier de guerre avec Médaille des Évadés.
Il a été blessé au ventre et il est décédé sur la table d'opération.
Il a été Inhumé à Birtouta

Pierre RIGAL était alors externe à la consultation normale de médecine. Il se rend à la manifestation. Arrivé à la hauteur de la rue Chanzy, il est arrêté par une section de soldats et inquiet de leur attitude, comprend le danger. Une rafale de AA 52 éclate, il se jette à terre. Un deuxième bond le propulse à l'intérieur d'un couloir. Le fracas des armes se calme. Il voit alors une jeune fille couchée sur la chaussée lui tournant le dos. Il décide d'aller la chercher et à l'instant précis où il franchit la porte il ressent une vive douleur dans le genou gauche et comprend qu'il est blessé. Une camionnette le conduit à l'hôpital Mustapha.

Pierre RIGAL :   …  "Je ressentis alors la soif, la douleur et le froid. Sur ce, mon père arriva. J'appris plus tard qu'on lui avait dit que j'avais été tué et le pauvre homme avait visité les cadavres de la morgue avant de me trouver. Je dis à mon père que je n'allais pas trop mal et lui dis d'aller réconforter ma mère. Il s'en alla et revint accompagné de ma mère (nous habitions à côté de l'hôpital). Alors on vint me chercher pour me conduire en salle d'opération. A l'entrée de celle-ci, on posa mon brancard à terre et sur un même brancard je vis une connaissance, Monsieur Fabre, une personne qui travaillait au service de la météorologie nationale, nos proches voisins. Je lui demandais ce qu'il avait. Il me dit qu'il était blessé au ventre et qu'il ne se sentait pas bien. Je pense que je suis la dernière personne à l'avoir vu vivant car j'ai appris qu'il était mort sur la table d'opération. On m'introduisit alors dans la salle d'opération, mis sur la table et déshabillé." ….

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