4.5 - Témoignages des Français de l'Algérie française

XII - 50 ans après - Témoignages

1 - Septembre ! Un mois qui réveille des souvenirs...de Robert PUIG - septembre 2012

2 - Fils de Harki et fier de l'être, de Kader HAMICHE - 2012

3 - Ni excuse,  ni repentance mais la fierté d'avoir colonisé ce pays – Pierre LABORDA - 31 octobre 2012.

4 - "Il était une fois des milliers de petits garçons et de petites filles vivant en Algérie" 
Reçu sur le Net - janvier 2016


 

1 - Septembre ! Un mois qui réveille des souvenirs...de Robert PUIG - septembre 2012

C’est en septembre 1962 que je quitte Alger. « Des vacances... », explique Robert Moulin, suite à l’afflux de Pieds-noirs arrivant en Métropole, depuis quelques mois. Pour moi, c’est l’exode, mais sans m’en rendre compte... J’ai arrêté mon travail à l’ORTF (l’office de la radio et de la télévision d’Alger) sans rien dire... pris mon billet d’avion au Maurétania et je pars comme un somnambule marche sur le toit d’un immeuble, inconscient d’une mauvaise surprise qui peut l’attendre au réveil. J’ignorais que depuis l’indépendance, Alger était la ville qui avait eu le plus d’Européens enlevés ; de personnes portées disparues sans que les nouvelles autorités du pays ou la France ne s’émeuvent de cette dramatique situation. Je n’ai pas deviné à ce moment-là ma chance de ne pas être arrêté sur la route de l’aéroport, malgré un barrage policier algérien et je ne savais pas qu’en arrivant sur le sol de la Métropole, mes premiers pas ne seront qu’une suite de désillusions, en dehors de l’accueil chaleureux que me réservera une partie de ma famille.

A l’aéroport d’Alger-Maison-Blanche une agréable rouquine aux yeux verts, relation de mon frère René appelé sous les drapeaux à 19 ans dans le cadre d’un décret gouvernemental touchant tous les jeunes Pieds-noirs, s’occupa de l’enregistrement de ma carte d’embarquement. Elle la modifia en me surclassant en première classe du « Caravelle ».

L’avion allait m’emporter par-dessus la Méditerranée mais je n’imaginais pas encore quitter définitivement ma Terre Natale. Pendant le vol, une coupe de champagne me fut offerte. Douce, amère ? Je ne m’en rappelle plus mais tout à coup cela me ramena à ce champagne bu au boulevard Saint Saens, chez Claude G... C’était la veille de notre départ à l’armée, en 1959. Nous avions trinqué entre amis, filles et garçons, sans deviner que c’était le dernier champagne au goût de jeunesse que nous buvions et qu’au retour à la vie civile, à cause des mensonges de De Gaulle, plus rien ne serait pareil... Que la fin de l’Algérie française s’annonçait par le meurtre, l’assassinat et le crime d’État...

Sur le tarmac de Marseille-Marignane, suis-je le bienvenu ? Oui pour une partie de ma famille déjà marseillaise, mais au passage en douane j’ai le droit à la fouille par les CRS. Ils ont du plaisir à retourner les vêtements de mon unique valise, mettant du désordre là où ma mère avait passé tant de temps à ranger mes affaires. (Mes parents et ma jeune sœur ne tarderont pas à prendre ce chemin de l’exode).

Interdit de rapatriement par Gaston Deferre à Marseille, c’est à Meyzieu, près de Lyon, que je fais toutes mes démarches d’exilé, revenant chaque fois retrouver mes proches pas loin de la Canebière. Les premiers temps de cette existence nouvelle, il m’arrive de trouver comme une tache rouge sur le soleil provençal... le sang qui coule de l’autre côté de la Méditerranée... et dans les calanques, la mer me paraît plus noire que bleue.

Pourquoi, en ce mois de septembre 2012, si longtemps après 62, tous ces souvenirs ? Parce qu’à la radio, j’entends cette symphonie remarquable de Modest Petrovitch Moussorgski. Elle me transporte loin en arrière, vers un temps tellement ancien. Cette musique me rappelle soudain un autre monde.

L’orchestration puissante fait jaillir des images, des sourires et des peines... des instants d’intense bonheur, d’émotion et d’une grande tristesse... ma jeunesse, croquée sans retenue et le souvenir de cette terre africaine rougie du sang des crimes... Le rythme mélodique puissant m’emporte dans un rêve ou je retrouve des amours innocents, le soleil de là-bas, le ciel bleu et cette Méditerranée pareille à nulle autre. J’écoute l’orchestre... Ses envolées musicales grondent et tonnent lorsque les cordes et les cuivres s’unissent à la peau des tambours pour que les notes montent au-dessus d’une montagne nue jusqu’aux cieux, se croisent, s’accouplent presque charnellement, érotiquement. C’était hier... C’était avant la tragédie et la terreur... C’était, il y a plus de cinquante ans... Les mouvements harmoniques se font soudain plus doux, plus sereins. Ils apaisent les battements de mon cœur.

La musique se tait...

Je referme le coffret aux souvenirs et j’ouvre les yeux.

Où suis-je ? Dans ce coin de France où la mer et le soleil me rappellent mes vingt ans. Pourtant aujourd’hui, ce n’est plus de la nostalgie qui habite mon âme, mais j’ai en moi la colère de celui qui sait que les mensonges perdurent. J’ai reconstruit différemment une vie, mais il me manque la reconnaissance de mon passé, du passé de mes ancêtres. J’attends depuis si longtemps que la mauvaise volonté du plus grand nombre fasse place à la vérité et la sagesse ; que nos diverses autorités nationales reconnaissent que nous ne sommes ni des factieux, ni des profiteurs sans scrupule d’une terre d’Afrique du Nord devenue étrangère. Des anciens ont créé un pays moderne en Algérie. Ils ont semé, planté, construit. Pourquoi, à l’aube de ce cinquantenaire : 1962 / 2012, la Métropole ne veut-elle toujours pas reconnaître les actes positifs de ce temps des conquêtes ni nous tendre la main ?

J’ai cru qu’en 2012 la brûlure de ma mémoire serait cicatrisée et que je pourrais sans rougir, honorer plus de 132 ans d’Algérie française. Je m’aperçois que rien n’est réglé, rien n’est soldé, de cette si longue histoire. 2012 n’est qu’un florilège de mensonges de la part des médias, des politiciens et d’associations perverses dans leur propagande de fausses vérités, de colloques où seuls des ex-terroristes FLN sont invités et encouragés à nous critiquer, nous vilipender alors que nous continuons à être censurés et interdits de nous exprimer publiquement. Des villes de France ouvrent leurs portes et leurs salles de conférences pour que les assassins fellaghas s’expriment librement ; des places du « 19 mars 1962 » continuent d’être baptisées de cette date horrible et au tribunal de la haine qui sévit et trouble l’Histoire, la sentence qui nous montre du doigt reste la même : « Coupables ! ».

Ô Moussorgski ! Ta musique m’a emporté un temps vers un ailleurs, mais en France les chaînes qui me supplicient et me condamnent ne sont toujours pas brisées.

La nostalgie s’estompe comme un nuage qui traverse le ciel.

Quel plaisir ce jazz mon vieux Roger S..., complice de frasques d’antan !

Robert Charles Puig / septembre 2012


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Robert Puig

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Louis Armsrtong


XII - 50 ans après - Témoignages

2 - Fils de Harki et fier de l'être, de Kader HAMICHE - 2012

Bien sûr que les civilisations ne se valent pas. Mon père, qui aura 88 ans demain et qui fut Harki pendant 6 ans et 9 mois, répète à qui veut l'entendre, à propos de son engagement en 1955 : "Nous avons combattu pour que la France reste en Algérie, parce que nous savions que les Arabes (pris au sens générique, autrement dit les peuples de langue arabe, y compris le Kabyle qu'il est) étaient incapables de la gouverner.

Si c'était à refaire, je le referais !". Dieu sait pourtant si nous, les Harkis, avons souffert de la "décolonisation" de l'Algérie ! En réalité, ce que ce pays est devenu démontre à l'évidence que mon père avait raison. Mais élargissons !

La civilisation occidentale est supérieure aux autres civilisations.

J'entends : "Ce sont les Chinois qui ont inventé la poudre !". Et alors ! Qu'en ont-ils fait ? Des pétards ! On nous dit : "Les arabes ont inventé les chiffres !" Faux ! Eux-mêmes disent "chiffres indiens" et pas "chiffres arabes"... Et la médecine : faux ! Tous ce que les Arabes connaissaient de la médecine était connu des Égyptiens, des Grecs et des Romains.

Le mérite des Arabes est de les avoir conservées, non pas par vocation, d'ailleurs, mais parce qu'ils se sont trouvés à la tête de populations qui en avaient hérité. Mais, avant d'aller plus loin, rappelons que le terme "Arabe" pour désigner les populations de l'Afrique du Nord (pris dans son extension maximale, du Maroc à la Syrie) désigne en réalité un mélange de populations berbères, grecques et... gauloises islamisées. Gauloises parce que, précision pour les ignares, les armées romaines étaient composées pour un tiers de Gaulois et un tiers de Gétules, c'est-à-dire de Berbères, et beaucoup de Grecs de l'Est (Macédoniens, Thraces). Une fois démobilisés, ils recevaient une terre et s’établissaient sur place. C'est l'origine des yeux bleus et des cheveux blonds de certains Berbères d'aujourd'hui.

Il en est de même d'une partie des Juifs Séfarades aux yeux bleus et aux cheveux blonds, descendants de ces Euro-Berbères convertis au Judaïsme un siècle avant l'arrivée des Arabes en Afrique du Nord. Comme les autres Berbères, ils ont été, assez récemment, d'ailleurs, dotés de noms comme Bensaïd, Zemmour, Zeitoun, etc. Les Berbères de pure race (si j'ose employer ce mot sans me faire insulter) sont des Sémites et, donc, ont les yeux et les cheveux bruns ou noirs. Soit dit par un Berbère de Kabylie !

Rappelons que Rome et Byzance, qui lui a succédé à la tête de l'Empire, ont gouverné la rive sud de la Méditerranée pendant 800 ans (si on retient la période -146 : destruction de Carthage, à 647 : début de la conquête de l’Égypte par les Arabes). Les Arabes en tant que tels ne sont apparus dans l'histoire du bassin méditerranéen qu'avec l'Islam. Ce fut en réalité, du point de vue de la civilisation, catastrophique. Le grand historien berbère Ibn-Khaldoun (1332-1406) disait des Arabes "Partout où ils passent, les murs tombent en ruine !".

En fait il faisait allusion à leur rigorisme religieux, à leur humilité et au mépris des choses de ce monde qui leur faisaient considérer comme impie tout homme ayant la prétention de s'élever au rang de Dieu en prétendant laisser quelque chose de son passage sur terre. La civilisation dite "Arabo-Andalouse", c'est-à-dire ce peuple composé de descendants d'Ibères, de Berbères, de Latins, de Phéniciens, de Vandales et de Wisigoths de civilisation gréco-romaine, était très avancée avant l'arrivée des Arabes, ou, plus exactement des Berbères islamisés de Tarik Ibn Zyiad au début du VIIIème siècle. Elle a perduré pendant trois siècles sous domination musulmane soft avant que des tribus almoravides et almohades rigoristes venues du Maroc ne la ruinent.

N'est-ce-pas ce qui est en train de se reproduire dans les pays musulmans ? Et n'est-ce pas ce qui guette la France ? A coup sûr, beaucoup de Français, y compris des Français musulmans, le craignent. Là est le nœud. Poser la question, exprimer ses craintes ne signifie pas qu'on s'attaque aux Musulmans ou à l'Islam : encore une fois, beaucoup de Musulmans, et pas seulement en France, craignent la dictature de l'Islam rigoriste sur une religion et sur des peuples à l'origine tolérants. Ce qui se passe en Tunisie, en Libye et en  Égypte, où les Islamistes obtiennent 2/3 des voix aux élections, est très inquiétant. Que les Tunisiens de France aient voté à 46% pour les Islamistes n'est pas, de ce point de vue, rassurant. Que vous le vouliez ou non, l'Islam pris au premier degré et hors contexte, est une religion intolérante qui, sous la coupe de servants haineux de l'occident et rêvant de djihad sanglante, ne demande qu'à devenir totalitaire.

Pour qu'il en soit autrement, il faudrait qu'il se réforme et s'adapte aux temps présents. Ce qui n'est pas prêt à advenir, au train où vont les choses et, surtout, compte tenu de la complaisance avec laquelle nos élites crient au loup dès qu'on remet en cause. Et j'ai une pensée pleine de pitié pour des gens comme  Abdelwahab Meddeb, Soheib Bencheikh ou Malek Chebel qui se battent désespérément pour que l'Islam entre dans le XXIème siècle.

Il est parfaitement évident que derrière la déclaration de Claude Guéant il y a la hantise de cette dérive. Ceux qui crient au loup sont, au mieux, des bisounours, au pire des dangereux manipulateurs irresponsables. On sait très bien que la Gauche compte beaucoup sur les Musulmans de France pour conquérir et conserver le pouvoir. Quitte à concéder aux plus obscurantistes et arriérés d'entre eux des droits exorbitants.

C'est le cas depuis des années dans les HLM où les logements sont disposés de telle façon que la polygamie puisse perdurer sous couvert de "foyers monoparentaux". Ce sera le cas lorsque F. Hollande sera élu Président de la République, car il le sera, et qu'il accordera le droit de vote aux étrangers, qu'il régularisera 600 000 Immigrés, créant ainsi un appel à l'entrée de 600 000 autres, qu'il ouvrira les vannes de l'immigration non pas du travail mais du chômage, etc., sans se soucier des problèmes que cela pose pour l'emploi, pour le logement, pour l'école , etc.., dont les Immigrés en place sont les premières victimes, d'ailleurs. En un mot, qu'il appliquera la politique prônée par ses amis de Terra Nova, lesquels lui conseillent de renoncer au vote des classes laborieuses françaises pour celui des Immigrés.

En France, les Musulmans sont au nombre de 4 millions. Dans dix ans, ils seront 50% de plus. Le fait que les deux tiers d'entre eux aient la nationalité française n'est pas une garantie car un bon Musulman ne reconnaît qu'une seule nationalité (ou allégeance) : l'Islam. Et même "modérés" comme on dit abusivement, car il n'y a pas d'Islam "modéré", les Musulmans sont tenus de se plier aux diktat de leurs directeurs de conscience les plus radicaux et les plus haineux, sous peine d'être exclus de l'oumma.

Trente-quatre imams radicaux ont été expulsés de France depuis dix ans. Combien sont-ils encore en place ? Et que se passera-t-il quand ils représenteront 15% de l'électorat ? Évidemment, ils ne voudront rien imposer aux "roumis" mais ils auront les moyens de faire valoir des revendications communautaristes. Par exemple, ils exigeront que la charia soit appliquée en France aux citoyens musulmans. C'est déjà le cas de juristes marocains qui essaient d'obtenir cela discrètement mais fermement.

Sur le fond, il est évident qu'une "civilisation" basée sur une religion qui préconise la polygamie, la soumission à l'oumma et punit d'apostasie les Musulmans qui doutent de leur religion est moins avancée que la civilisation occidentale. Une religion dont les adeptes sont les descendants de peuples colonisés, qui portent l'histoire de leurs pères comme un étendard et excipent de cette histoire pour revendiquer des "réparations".
En réalité, pour bien appréhender cette question de manière dépassionnée, en mettant de côté les aprioris et les préjugés et en se gardant des procès d'intention, il faut adopter le modèle intellectuel des antiques Romains à propos des Germains. Les Romains appelaient "germains" les Barbares du Nord ("Barbare" n'étant pas un terme péjoratif mais le qualificatif appliqué à tous ceux qui n'étaient ni des Romains ni des Grecs). Or, "germain" veut dire "frère" ! (D'où "cousins germains", contraction de "cousins issus de germains" c'est-à-dire "fils de deux frères".
Pour info : les Kabyles, qui ont gardé beaucoup de la civilisation romaine dans laquelle ils ont baigné pendant 1000 ans, appellent "frère" les enfants issus de frères. Cela, tout simplement parce que les Romains avaient toujours à l'esprit qu'eux-mêmes, c'est-à-dire les Latins, les Germains, et ...les Gaulois, étaient des peuples frères, autrement dit, des branches d'un seul et même peuple A DES STADES DIFFÉRENTS D'UNE SEULE ET MÊME CIVILISATION.

Tout en se considérant comme plus "avancés" en civilisation que les Germains, les Romains les respectaient et admiraient chez eux le fait qu'ils aient gardé certaines valeurs qu'eux-mêmes avaient perdues. En cela, les Romains regardaient les "Barbares" du Nord comme les témoins d'un âge d'or dont ils avaient la nostalgie. Et jamais ils ne les considéraient comme incapables ou indignes des plus hautes responsabilités et pouvoirs dès lors qu'ils adoptaient le modèle de civilisation romain. Rappelons que la dynastie des Sévère, originaire de Libye, donna 6 empereurs à Rome.

Dire que la civilisation occidentale est supérieure aux autres, ce n'est pas établir une hiérarchie entre les hommes. Dire que la civilisation chrétienne est supérieure à la civilisation musulmane n'a rien de choquant dans la bouche d'un Chrétien. Et cela ne signifie pas qu'un Chrétien est supérieur et plus digne qu'un Musulman. C'est comme en politique : être de Droite ne signifie pas qu'on se croit supérieur à son voisin qui est de Gauche. Cela signifie qu'on pense avoir raison et lui tort. On pense qu'il se trompe.

Comme disent les Francs-Comtois : "Quand j'vois c'que j'vois, que j'entends c'que j'entends et que j'sais c'que j'sais, j'ai ben raison d'penser c'que j'pense !" On pourrait dire "le stade de civilisation atteint par l'occident est supérieur à celui atteint par d'autres peuples". Cela constitue une profession de foi quant aux capacités de tous les hommes à atteindre un degré supérieur de civilisation. Les Chinois, il y a soixante-dix ans, détruisaient les rails de chemins de fer parce qu'ils pensaient que le train dérangeait les dragons qui vivaient sous terre. A la même époque, la famine y a fait des dizaines de millions de victimes. Appelez ça comme vous voudrez mais si la civilisation chinoise d'il y a soixante-dix ans n'était pas capable de nourrir son peuple, elle n'était pas à la hauteur ! Comment les Chinois ont-ils résolu le problème ? En adoptant le modèle occidental, donc la civilisation occidentale. CQFD !

Dans le même ordre d'idée, les Arabes ou les Africains ou les Indiens n'ont jamais fait aucun progrès par eux-mêmes. Qu'on me cite UNE invention réalisée par un ressortissant de pays du tiers-monde !

Le premier d'entre eux à avoir reçu un Prix Nobel (en 1979) fut le physicien pakistanais Abdus Salam qui vivait en Grande-Bretagne ; le second (en 1983) fut l'Indien Subrahmanyan Chandrasekhar, étudiant à Cambridge puis émigré aux États-Unis ; le premier Chinois (de Hong Kong - 1998) fut Daniel Chee Tsui, émigré aux États-Unis. Tous ces gens sont devenus des gens universellement reconnus comme universellement utiles en s'intéressant à des sciences typiquement occidentales. Autrement dit, toutes les civilisations ne permettent pas d'accéder au même degré de progrès mais tous les hommes en sont capables pourvu qu'ils adoptent les acquis de la civilisation la plus avancée, c'est-à-dire la civilisation occidentale.

Encore un mot. Je suis né en Kabylie en 1955, il y a assez longtemps pour avoir vécu dans une maison sans eau courante, sans électricité et sans chauffage. Ma mère allait chercher l'eau au fond d'un ravin où coulait un frais ruisseau bordé de grenadiers. Ma foi, c'était beau, poétique et charmant (et les grenades succulentes). Elle faisait de même du bois de chauffage. Quant à la lumière, on se contentait de celle du soleil, autrement dit, lever à l'aube, veillée au coin du feu de bois et, grand luxe, coucher quelquefois à la bougie. Eh, bien ! J'aime encore plus le robinet d'eau chaude de ma douche et les radiateurs qui m'assurent une température constante de 19° alors qu'il fait -10 dehors !

Quant à mon père, il m'a dit il y a peu "Chaque jour, je remercie Dieu de nous avoir envoyé cette épreuve (la guerre d'Algérie et l'exil) ! Là-bas, nous avions un âne pour trois frères ; ici, chacun de mes enfants a deux voitures !" Je gage que les 36 millions d'Algériens qui vivent aujourd'hui indépendants sous l'administration "progressiste" de leur gnome Bouteflika ne seraient pas loin de nous envier. Et le milliard d'Africains ! Et le milliard et demi d'Indiens ! Etc...

Kader Hamiche, Fils de Harki et fier de l'être, Toulouse

 

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XII - 50 ans après - Témoignages

3 - Ni excuse,  ni repentance mais la fierté d'avoir colonisé ce pays – Pierre LABORDA - 31 octobre 2012..

La venue de François Hollande en Algérie, début décembre, est attendue avec une grande impatience car ce pays espère une sincère déclaration de repentance de notre actuel président de la république.

Voici ce qu’écrit  le quotidien « Le temps d’Algérie » du 30 octobre 2012.

Dans une interview accordée à l’APS une première déclaration du ministre des Moudjahidines, Mohamed Chérif Abbas, à la veille de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, exige une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français.

Deux jours plus tôt c’est Me Farouk Ksentini, président de plusieurs consonnes (CNCPPDH) qui signifie « protection des droits de l’homme », paraît-il !, Estime que la colonisation a été un crime massif dont la France doit se repentir si elle envisage d’établir avec l’Algérie, comme on est en droit de l’espérer, de véritables relations de qualité à la fois nouvelles et denses, mais délivrées d’un passé tragique à l’occasion duquel le peuple algérien a souffert l’indicible et dont il n’est pas sorti indemne et qu’il ne peut effacer de sa mémoire.

Les relations entre les deux pays sont envenimées par la loi française de 2005 louant les vertus du colonialisme et qui n’a fait qu’envenimer davantage ces rapports.

*Je précise que cette loi est l’œuvre de Jean Leonetti, député-maire d’Antibes et ex-ministre, et nous l’en remercions chaleureusement.

Une contre loi algérienne pour criminaliser le colonialisme attend d’être abordée lors de la visite du président français, début décembre en Algérie.

François Hollande aurait même demandé conseil auprès d’un des historiens français spécialistes de l’Algérie, Benjamin Stora (sic).

*Mon commentaire : à présent je comprends mieux pourquoi il est si bien informé sur le très grand nombre de morts du 17 octobre 61 et sur le si petit nombre entre le 19 mars et le 5 juillet 6.

Je vais donc me permettre de répondre conjointement à ces deux personnages algériens et à notre président de la république.

Je suis fils et petit-fils de « colonialistes », donc des « criminels » qui ont participé au génocide du peuple algérien.

*Mon grand-père est arrivé d’Espagne en 1888 avec pour tout bagage que ses deux bras, il avait donc moins que les Arabes qui étaient sur place, car on ne lui a pas alloué un lopin de terre marécageuse, comme aux colons venus de métropole… et je suis prêt à débattre avec ces personnages sur la question de la repentance et ma reconnaissance, si elle est justifiée, aura bien davantage de valeur que celle d’un président français qui n’entend rien à l’Algérie, comme viennent de le prouver ses deux interventions concernant et le 17 octobre 1961 et le 19 mars 1962.

Tout d’abord pourquoi une reconnaissance à l’Algérie puisque ce pays n’existait pas avant 1830 et qu’il est une création de la France ? Ensuite cette région du Maghreb nous l’avons conquise tout comme vous l’aviez conquise au 8esiècle, mais pour des raisons différentes, donc elle nous appartenait autant qu’elle vous appartenait. A la seule différence que vous l’avez laissée dix siècles en déshérence (est-il nécessaire de vous faire souvenir des paroles de Ferhat Abbas : « J’ai parcouru les villes, les campagnes, interrogé les cimetières et je n’ai trouvé nulle part trace de la nation algérienne») et que nous avons bâti l’un des plus beaux pays de la Méditerranée.

Puis-je me permettre de vous poser quelques questions ?

« Messieurs Abbas et Ksentini, où êtes-vous nés, où avez-vous été élevés et éduqués, où avez-vous fait vos études, où vivez-vous depuis 1962 ? Et, puisque vous êtes des dirigeants de votre pays, qu’avez-vous construit depuis le départ de ces criminels de colonialistes ? »

Il est vrai que le peuple algérien a souffert l’indicible mais non pas durant les 130 ans qu’il a subi le colonialisme mais depuis les 50 années où tous les « criminels » que nous étions ont quitté ce pays qui était le nôtre, tout comme il est le vôtre. Le génocide c’est vous qui le pratiquez sur votre propre peuple et j’en veux pour preuve les six millions d’Algériens qui sont tellement traumatisés par « nos crimes » qu’ils se réfugient en France et aspirent à obtenir la nationalité des « criminels » qui les ont colonisés pendant 130 années.

Vous étiez moins de deux millions lors de notre conquête et plus de dix millions lors de notre départ, comme génocide on peut mieux faire.

Nous sommes très fiers de ce que nous avons construit, avec l’aide de vos bras, sur cette terre déshéritée qui est devenue : Algérie. Moins fiers de ce que vous en avez fait en un demi-siècle.

Ce sont les Arabes (d’après eux) qui ont inventé les chiffres, donc vous savez compter alors comptabilisez les morts, aussi bien européens qu’arabes, que vous avez sacrifiés à votre idéologie, avant et après l’indépendance, et comparez ensuite ce nombre à celui des « Algériens » que nous avons massacré…vous allez être étonné du résultat.

Non, Messieurs, nous n’avons pas à rougir de  l’œuvre colonisatrice de la France en Algérie, dont vous  profitez encore  depuis un demi-siècle et si repentir il doit y avoir, alors repentez-vous de nous avoir obligé à quitter la terre où nous sommes nés !

Je recommande à François Hollande la lecture des citations ci-dessous (avant son voyage en Algérie) elles le renseigneront bien mieux que toutes les théories « Storaniennes »

* « L’œuvre de la France ici est admirable. Si elle était restée vingt ans de plus elle aurait fait de l’Algérie l’équivalent d’un pays européen » (Ministre syrien en visite à Alger en 1956. Propos rapporté par Ferhat Abbas).

*En 1963, le président de l’Assemblée Nationale Syrienne qui visitait la plaine de la Mitidja, en compagnie de Ferhat Abbas : « Vous avez là un beau pays, mais saurez-vous le garder longtemps dans cet état ? »

*Mouloud Feraoun écrira : « Quand l’Algérie vivra, je souhaite qu’elle se souvienne de la France et de tout ce qu’elle lui doit »

*« Le colonialisme français a occupé l´Algérie et l’a annexée à la France, mais il n´a pasnui à la population locale » (cheikh Youssouf Al-Qaradhawi, le 17 décembre 2010, sur la chaîne égyptienne Al-Hayat 2 TV)

*Un homme qui reconnaît le rôle positif de la colonisation, c’est HOCINE AIT AHMED, l’un des chefs historiques du F.L.N algérien, actuellement réfugié en Suisse. Il déclare dans le numéro de juin 2005 de la revue « Ensemble », organe de l’Association Culturelle d’Éducation Populaire que :

«Chasser les Pieds-Noirs, a été plus qu’un crime, une faute car notre chère patrie a perdu son identité sociale. N’oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme –je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français. L’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine méditerranéenne. Hélas! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens ». « Du temps de la France l’Algérie c’était le paradis ! »

*Boualem Sansal – 2002 : « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l’amour pouvait oser pareil défi… Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants »

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XII - 50 ans après - Témoignages

4 - "Il était une fois des milliers de petits garçons et de petites filles vivant en Algérie" 
Reçu sur le Net - janvier 2016

Il était une fois des milliers de petits garçons et filles vivant en Algérie, dans les milliers de villes et villages répartis sur tout le territoire, qui allaient à l’école, grandissaient, jouaient, ne se doutant pas un seul instant de la catastrophe qui les attendaient. Car, il faut bien parler de catastrophe humaine, provoquée par l’exil et les dommages collatéraux qui ont suivis.


Mais le Peuple pied-noir a hérité de ses ancêtres toutes leurs qualités, celles des pionniers.


En venant en France, ou ailleurs sur la planète, il ne s’agissait plus de défricher des terres incultes, d’assécher des marais, de lutter contre le climat et les maladies, de bâtir un pays. Il s’agissait de construire sa vie, sa famille, de faire sa place.    

Tous l’ont fait, dans l’honneur et la droiture, dans l’amour du travail bien fait, dans le respect de la parole donnée.


Maintenant, que tous ces petits garçons et ces petites filles sont devenus vieux, ils témoignent. Les sites qu’ils ont créés sont nombreux, émouvants. Tous recréent cette vie d’avant, cette vie où ils étaient jeunes, insouciants et installés dans leur terre natale pour mille ans.


Nous sommes des «Muhadjirouns» des exilés, des vrais sans espoirs de retour, sans espoir tout court. Seuls restent nos souvenirs, amplifiés par la nostalgie, que nous partageons à longueur de page sur le web ou dans des milliers de livres édités souvent à compte d’auteur. Nos publications deviennent nos racines. Elles veulent remplacer celles qui furent coupées brutalement une année maudite de 1962.  Qui peut nous comprendre? Rares sont les hommes et les femmes de bonne volonté qui puissent accéder à comprendre cette souffrance.


Mais malgré tout cela, le peuple pied-noir qui va disparaître, comme toute chose vivante d’ailleurs, ne perd pas son caractère. Cette joie de vivre, cette bonne humeur et ce bruit qui le caractérise. Ce bruit de la
parole et du geste dont on lui fait reproche encore aujourd'hui. Ce bruit qui cache ses pudeurs, ses tristesses et sa peine immense de l’Algérie perdue. Ce bruit qui est notre marque de fabrique.

Ces milliers de petits garçons et de petites filles se retrouvent maintenant autour de la toile, partageant leurs textes d’avant, recroquevillées ensemble comme pour se tenir chaud dans leurs derniers moments.  Leurs histoires, nos histoires seront les monuments de notre patrimoine national. On les visitera comme on visite un château perdu. Leurs enfants, leurs amis, les anonymes profiteront de ce jour annuel du patrimoine pour leur rendre l’hommage qui convient.

Notre histoire est grandiose, nous étions des petites gens, nous sommes devenus grands.   Malgré toute la rancœur que nous pouvons nourrir contre les politiques d’antan, la France nous a permis de vivre de manière économique sociale et culturelle; en échange nous lui avons donné nos grands-pères, nos pères, nos frères, pour la défense de sa liberté. Dans la France, ce grand pays, nous avons reconstruit nos familles, nos vies. A l'heure des bilans, nous pouvons être fiers de nous.
Vive le Peuple Pied-noir dont je suis.

     

NOUS AVONS SU NOUS INTÉGRER, NOUS......

 

D'AUTRES NE LE VEULENT TOUJOURS PAS ...

 

ET CONTRAIREMENT A NOUS, LA FRANCE LES PROTÈGE

 

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