4.5 - Témoignages des Français de l'Algérie française

XII - 50 ans après - Témoignages

3 - Ni excuse,  ni repentance mais la fierté d'avoir colonisé ce pays – Pierre LABORDA - 31 octobre 2012..

La venue de François Hollande en Algérie, début décembre, est attendue avec une grande impatience car ce pays espère une sincère déclaration de repentance de notre actuel président de la république.

Voici ce qu’écrit  le quotidien « Le temps d’Algérie » du 30 octobre 2012.

Dans une interview accordée à l’APS une première déclaration du ministre des Moudjahidines, Mohamed Chérif Abbas, à la veille de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, exige une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français.

Deux jours plus tôt c’est Me Farouk Ksentini, président de plusieurs consonnes (CNCPPDH) qui signifie « protection des droits de l’homme », paraît-il !, Estime que la colonisation a été un crime massif dont la France doit se repentir si elle envisage d’établir avec l’Algérie, comme on est en droit de l’espérer, de véritables relations de qualité à la fois nouvelles et denses, mais délivrées d’un passé tragique à l’occasion duquel le peuple algérien a souffert l’indicible et dont il n’est pas sorti indemne et qu’il ne peut effacer de sa mémoire.

Les relations entre les deux pays sont envenimées par la loi française de 2005 louant les vertus du colonialisme et qui n’a fait qu’envenimer davantage ces rapports.

*Je précise que cette loi est l’œuvre de Jean Leonetti, député-maire d’Antibes et ex-ministre, et nous l’en remercions chaleureusement.

Une contre loi algérienne pour criminaliser le colonialisme attend d’être abordée lors de la visite du président français, début décembre en Algérie.

François Hollande aurait même demandé conseil auprès d’un des historiens français spécialistes de l’Algérie, Benjamin Stora (sic).

*Mon commentaire : à présent je comprends mieux pourquoi il est si bien informé sur le très grand nombre de morts du 17 octobre 61 et sur le si petit nombre entre le 19 mars et le 5 juillet 6.

Je vais donc me permettre de répondre conjointement à ces deux personnages algériens et à notre président de la république.

Je suis fils et petit-fils de « colonialistes », donc des « criminels » qui ont participé au génocide du peuple algérien.

*Mon grand-père est arrivé d’Espagne en 1888 avec pour tout bagage que ses deux bras, il avait donc moins que les Arabes qui étaient sur place, car on ne lui a pas alloué un lopin de terre marécageuse, comme aux colons venus de métropole… et je suis prêt à débattre avec ces personnages sur la question de la repentance et ma reconnaissance, si elle est justifiée, aura bien davantage de valeur que celle d’un président français qui n’entend rien à l’Algérie, comme viennent de le prouver ses deux interventions concernant et le 17 octobre 1961 et le 19 mars 1962.

Tout d’abord pourquoi une reconnaissance à l’Algérie puisque ce pays n’existait pas avant 1830 et qu’il est une création de la France ? Ensuite cette région du Maghreb nous l’avons conquise tout comme vous l’aviez conquise au 8esiècle, mais pour des raisons différentes, donc elle nous appartenait autant qu’elle vous appartenait. A la seule différence que vous l’avez laissée dix siècles en déshérence (est-il nécessaire de vous faire souvenir des paroles de Ferhat Abbas : « J’ai parcouru les villes, les campagnes, interrogé les cimetières et je n’ai trouvé nulle part trace de la nation algérienne») et que nous avons bâti l’un des plus beaux pays de la Méditerranée.

Puis-je me permettre de vous poser quelques questions ?

« Messieurs Abbas et Ksentini, où êtes-vous nés, où avez-vous été élevés et éduqués, où avez-vous fait vos études, où vivez-vous depuis 1962 ? Et, puisque vous êtes des dirigeants de votre pays, qu’avez-vous construit depuis le départ de ces criminels de colonialistes ? »

Il est vrai que le peuple algérien a souffert l’indicible mais non pas durant les 130 ans qu’il a subi le colonialisme mais depuis les 50 années où tous les « criminels » que nous étions ont quitté ce pays qui était le nôtre, tout comme il est le vôtre. Le génocide c’est vous qui le pratiquez sur votre propre peuple et j’en veux pour preuve les six millions d’Algériens qui sont tellement traumatisés par « nos crimes » qu’ils se réfugient en France et aspirent à obtenir la nationalité des « criminels » qui les ont colonisés pendant 130 années.

Vous étiez moins de deux millions lors de notre conquête et plus de dix millions lors de notre départ, comme génocide on peut mieux faire.

Nous sommes très fiers de ce que nous avons construit, avec l’aide de vos bras, sur cette terre déshéritée qui est devenue : Algérie. Moins fiers de ce que vous en avez fait en un demi-siècle.

Ce sont les Arabes (d’après eux) qui ont inventé les chiffres, donc vous savez compter alors comptabilisez les morts, aussi bien européens qu’arabes, que vous avez sacrifiés à votre idéologie, avant et après l’indépendance, et comparez ensuite ce nombre à celui des « Algériens » que nous avons massacré…vous allez être étonné du résultat.

Non, Messieurs, nous n’avons pas à rougir de  l’œuvre colonisatrice de la France en Algérie, dont vous  profitez encore  depuis un demi-siècle et si repentir il doit y avoir, alors repentez-vous de nous avoir obligé à quitter la terre où nous sommes nés !

Je recommande à François Hollande la lecture des citations ci-dessous (avant son voyage en Algérie) elles le renseigneront bien mieux que toutes les théories « Storaniennes »

* « L’œuvre de la France ici est admirable. Si elle était restée vingt ans de plus elle aurait fait de l’Algérie l’équivalent d’un pays européen » (Ministre syrien en visite à Alger en 1956. Propos rapporté par Ferhat Abbas).

*En 1963, le président de l’Assemblée Nationale Syrienne qui visitait la plaine de la Mitidja, en compagnie de Ferhat Abbas : « Vous avez là un beau pays, mais saurez-vous le garder longtemps dans cet état ? »

*Mouloud Feraoun écrira : « Quand l’Algérie vivra, je souhaite qu’elle se souvienne de la France et de tout ce qu’elle lui doit »

*« Le colonialisme français a occupé l´Algérie et l’a annexée à la France, mais il n´a pasnui à la population locale » (cheikh Youssouf Al-Qaradhawi, le 17 décembre 2010, sur la chaîne égyptienne Al-Hayat 2 TV)

*Un homme qui reconnaît le rôle positif de la colonisation, c’est HOCINE AIT AHMED, l’un des chefs historiques du F.L.N algérien, actuellement réfugié en Suisse. Il déclare dans le numéro de juin 2005 de la revue « Ensemble », organe de l’Association Culturelle d’Éducation Populaire que :

«Chasser les Pieds-Noirs, a été plus qu’un crime, une faute car notre chère patrie a perdu son identité sociale. N’oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme –je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français. L’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine méditerranéenne. Hélas! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens ». « Du temps de la France l’Algérie c’était le paradis ! »

*Boualem Sansal – 2002 : « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l’amour pouvait oser pareil défi… Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants »

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