4.4 - Témoignages des Algériens

XII - 50 ans après - Témoignages

4 - Ahmed FARAH écrit sur « Le quotidien d’Oran » en date du 9 novembre 2014 « Le malheur d’une certaine frange d’Algériens (les vieux) c’est d’avoir des repères que les jeunes n’ont pas. » par Manuel Gomez

Ahmed FARAH

Le texte qui suit est pourtant, me semble-t-il, une véritable nostalgie de l’Algérie « Pieds-Noirs » et il est écrit par Ahmed Farah, sur « Le quotidien d’Oran » du 9 novembre 2014 :

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« Le malheur d’une certaine frange d’Algériens (les vieux) c’est d’avoir des repères que les jeunes n’ont pas. L’indépendance a fait la fierté de notre peuple, mais peut-on, aujourd’hui, parler de fierté en Algérie alors que la régression est partout visible à rendre myope ? L’Algérie semble être figée à un passé révolu, mais idéalisé : l’époque de Voltaire, Corneille, Racine, Kant, des « Misérables » et de « Germinal ».

Le temps des bibliothèques scolaires et municipales, des librairies et des grandes éditions, des bouquinistes et des kiosques dans les villes et les villages.

Le temps de la lecture et de la culture.

Le temps où le maitre d’école en blouse grise était le notable et le modèle.

Le temps de l’obligation de sortir les poubelles à la tombée du jour et de les rentrer avant le passage de l’arroseuse communale qui nettoyait les rues.

Le temps des denrées bien achalandées dans des lieux nets, propres et astiqués.

Le temps de la pudeur, du respect, où l’on n’importunait pas les femmes dans les bus.

Le temps des vertus et de l’honnêteté.

Le temps des solidarités entre voisins qui partageaient ce qu’ils avaient.

Il n’est nullement question de sentiments nostalgiques « pieds-noirisés », ni de l’idéalisation d’un passé décomposé (qu’est-ce que ce serait alors ?) mais simplement de rappeler que l’Algérien était alors travailleur, laborieux, appliqué, consciencieux, bien élevé, respectueux, sociable, pacifique et civilisé.

Une fois le « colon » chassé où en sommes-nous un demi-siècle plus tard ?

En 2014 l’Algérie est l’un des pays les plus importateurs du monde. Ce sont les Chinois, les Français, les Espagnols, les Turques, les Italiens, les Américains, etc. qui construisent nos logements, nos routes, notre chemin de fer, qui prospectent notre sous-sol et soignent nos malades.

L’Algérien, à l’âge de 40 ans, vit chez ses parents et à leurs dépens.

Tant que coulera le liquide noir l’illusion sera là, avec un peuple qui fait semblant de travailler dans un pays qui fait semblant de l’entretenir.

On récolte ce que l’on a semé ! »

Manu GOMEZ

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Blog politique - Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi. Demande ce que tu peux faire pour ton pays. (J.F.KENNEDY)

On va encore affirmer que je suis un « nostalgique de l’Algérie française » ! C’est une réaction épidermique à chaque nouvel article, sous ma signature, concernant l’Algérie.

Je peux vous certifier que ce n’est pas mon cas. Si j’ai le souvenir vivace de ma jeunesse dans ce pays béni des Dieux, ma carrière s’est déroulée en France et je n’ai nulle envie d’y retourner

Eh oui ! Je l’écrivais au début de cet article : ce n’est pas moi qui regrette « le temps béni des colonies ».

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