5.6 - Harkis, les films, diaporamas, publications, Mémoriaux

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

4 - Mémoriaux dédiés aux Harkis 

4.1 - Montmeyan  et l'association Mémoire Unité Dignité des Rapatriés d'Algérie  M.U.D.R.A. - 2016 - Jeanne ETTHARI

Inauguration de la plaque commémorative au Camp du Hameau forestier de Montmeyan dans le Var.

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À mon frère soldat de l’empire colonial

Oh mes frères et valeureux soldats harkis,
Pardonnez-moi, pardonnez-nous !

Sous le ciel sombre, nos héros, commanditaires par ce jour du 12 mai 1962, nous ordonnent de vous offrir aux abois du FLN, sanguinaires assoiffés de sang et de vengeance.

Oh mes frères et valeureux soldats harkis,
Pardonnez-moi, pardonnez-nous !

Sur ce bateau déchiré, fissuré par les larmes, vers l’autre rive,
Je ne vois plus, mon coeur blessé hurle, je vous ai perdus à jamais.

J’entends d’ici vos appels à l’aide, vos hurlements, je sens vos regards perdus.

Oh, mes frères et valeureux soldats harkis

J’écoute votre mort, la mort de vos épouses et de vos enfants  sous le chant de l’hymne national du peuple algérien à l’honneur du baroud infidèle du 12 mai 1962, dédié à la mort.

Comment vais-je continuer à vivre, moi le soldat français, votre frère de l’histoire, votre frère de cette terre, abandonné je suis !

Oh mes frères et valeureux soldats harkis

Je n’ai pas pu, nous n’avons pas su vous épargner de la mort
Vos cercueils seront les nôtres à jamais dans notre mémoire.

Oh mes frères et valeureux soldats harkis

Je brandis avec dignité, avec force, de tout mon cœur meurtri, notre drapeau tricolore, à deux mains sur le rocher de la mer Méditerranée, sur lequel je suis debout pour vous dire : « Je ne vous oublierai jamais, moi le Français d’Algérie ».

Oh, mes frères et valeureux soldats harkis

A mes frères d’armes,
Moi le soldat Français d’Algérie,
A jamais pour la liberté !

Jeanne ETTHARI

Présidente Nationale de "Mémoire Unité des Rapatriés d’Algérie"  (M.U.S.R.A.)

 

 

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Hommage de Simone GAUTIER  à Smati RAHMANI, Caïd d'Aumale et Spahi

Smati RAHMANI était Spahi dans l’Armée Française et Caïd d’Aumale.

Il s’est marié avec la plus jeune sœur de mon grand-père, Pauline RAMOS.

Il aimait la France, c’était un homme bon, généreux et aimé de tous. Tous les enfants Ramos ont passé des vacances formidables chez lui et ont pu l’admirer et l’aimer. C’était notre héro dans son uniforme de spahi, un héro aussi dans les fantasias.

Après le 19 mars 1962, tous les animaux de son cheptel sont égorgés, avec le message suivant : « La prochaine fois c’est ta femme ».

Au mois de juin 1962, il est chargé de détruire une cache d’armes, en compagnie de soldats français. Ils sont arrêtés à un barrage où lui seul est enlevé. Malgré toutes les recherches entreprises, dans tous les charniers découverts au fur et à mesure, son corps n’a jamais été retrouvé.

A Marseille où la famille s’est réfugiée, l’un des petits-enfants est décédé du chagrin lourd à porter, de cette histoire familiale.

Simone Gautier née Ramos

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Peinture de Monique Navaro née Borelly, cousine germaine de Simone Gautier

 

Qui est Jeanne ETTHARI

Jeanne est née et a grandi dans un camp de harkis. Elle est aujourd'hui un bel exemple de réussite sociale. Fonctionnaire. Elle écrit et œuvre pour la mémoire, pour la reconnaissance de l'abandon des harkis et pieds-noirs. Soutenue par ses parents véritables moteurs de ses valeurs et de sa détermination..
Se souvenir est sa  devise.

Elle n'a connu que la France. Jeanne est la fille de Bakhta Ettahri. Cette Dracénoise (elle réside à Draguignan dans le Var) a attendu la majorité pour aller sur la terre de ses ancêtres. Et en Algérie, l’accueil a été pour le moins hostile. "Vous n'êtes qu'une immigrée ici", a-t-elle ainsi entendu à la Douane.
Si Jeanne regrette son enfance volée dans les camps français de harkis, elle affirme : "L'instruction française m'a sauvée. Je crois aux valeurs de la République et à ce que la France m'a donné. Je suis fière d'être française".
Pourtant une plaie demeure ouverte. Et à l’instar d'autres enfants de harkis, Jeanne se bat et milite à la tête des harkis et de leurs enfants des rapatriés et pieds-noirs et de leurs enfants.
Histoire de "perpétuer la mémoire des pères et mères harkis et pieds-noirs et de faire reconnaître publiquement les respponsabilités de leurs massacres et de leurs abandons".

Source Association Harkis-Dordogne


Article paru dans Nice-Matin - 2016

Bakhta Ettahri est la mère de Jeanne

De l'Algérie à la Provence, Bakhta Etthari a échappé à la mort

En 1962, cette femme de harki échappe à la mort en embarquant pour la Provence. Mais c’est un bidonville qui l’attend. Si elle clame son amour pour la France, la plaie reste ouverte.

Le regard digne, elle vient lever le voile sur son passé. Celui d’une Française née au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale. Une enfance, à Orléansville, sous préfecture du département d’Alger, aux effluves de pommiers et d’orangers. Ceux que cultivait son père "en bonne entente avec nos voisins pieds noirs".

Mais Bakhta Etthari a déjà 15 ans. L’heure du mariage. "A cet âge-là, il fallait que les filles se marient sous peine de risquer d’être violées après. Cela offrait la garantie de ne pas être touchée par un autre homme", explique-telle.

La déchirure

La guerre d’Algérie bat alors son plein. La famille de Bakhta, époux, père ou frères, a pris fait et cause pour l’Algérie française. Déjà, en 14-18, les ancêtres de son mari ont versé leur sang et leur larme pour la France. Ceux qu’on appelait "indigènes" ou "zouaves" y ont même laissé leur vie.

Mais le 5 juillet 1962, l’Histoire choisit son camp. L’Algérie recouvre son indépendance. Le début une profonde déchirure, pour pieds noirs et harkis, qui, loin d’être cautérisée, ravive aujourd’hui colère et tristesse.

Les harkis se font traquer

Considérés, comme des traîtres, des collabos, par le Front de libération nationale (FLN), les harkis font l’objet d’une traque sanguinaire. Avec son cortège de sévices, viols et exécutions sommaires.

Les Etthari sont bien sûr dans le viseur. Si son mari a réussi à rejoindre la France, Baktha est terrée en Algérie, avec son fils de deux ans, Mohammed. Elle est enceinte. "Les nuits étaient très longues, on avait peur", se souvient-elle. Grâce à l’aide de sa belle famille, plus partisane du FLN, donc non menacée, Bakhta parvient heureusement à fuir.
"Ils m’ont conduite jusqu’au port d’Alger, en pleine nuit. J’étais cachée avec mon fils sous une bâche", confie-t-elle.

Une traversée cauchemardesque

Puis vient la terrible attente sur la zone portuaire. Neuf jours, entre les canons du FLN et ceux de l’Armée française. Le 5 décembre 1962, c’est enfin la délivrance. La famille peut embarquer pour Marseille. Vers un nouvel horizon, un nouvel espoir.

Mais les deux jours de traversée sont un calvaire. À bord, plus de 700 pieds noirs et harkis, et autant d’âmes en peine, meurtries, inconsolables. Un navire ivre de chagrin et de douleur: "c’était la détresse humaine, certains avaient abandonné leur famille, d’autres l’ont cherchée sur le navire. Des personnes hurlaient à la mort. On est parti sans rien, en laissant tout".

La Bonne Mère pointe enfin le bout de son nez. Il est temps: Bakhta est sur le point d’accoucher. Prise en charge, dès son arrivée, par des humanitaires, elle donne naissance à son deuxième fils dans la foulée.

Le camp de la honte

Malgré ce bel augure, le cauchemar n’est pas fini. Car la famille est aussitôt parquée à Saint-Maurice - l’Ardoise (Gard). Un camp de harkis, un camp de la honte. "C’était un bidonville. On était abandonnés, déracinés et miséreux. On vivait à sept ou huit dans des tentes. Beaucoup de gens sont morts à cause de maladies", précise-t-elle.

Au bout d’un an, les Etthari sont déplacés vers un autre camp, à Apt (Vaucluse). Sur place, une quarantaine de familles vivotent dans des préfabriqués en béton. Ils y demeureront un peu plus de quinze ans. "Il faisait froid, on avait faim. Les hommes travaillaient dans la forêt voisine pour le compte de l’O.N.F.", raconte Bakhta.

Fière d’être Française

Avec un chef de camp virant tyran et captant en partie les allocations familiales de la communauté, tout en les menaçant. "Les conditions de vie étaient très rudes. C’était la misère noire", ajoute-t-elle. Des nourrissons n’y survivront pas. Ce sont les enfants de harkis qui se soulèveront, via manifestations et blocages de péages, afin d’alerter l’opinion publique et de faire bouger les lignes.

Aujourd’hui Bakhta est heureuse. Propriétaire d’une maison en Provence, "avec son petit poulailler et les visites de toute la famille". Et quelle famille : onze enfants, 25 petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Elle ne nourrit aucune nostalgie, en scrutant de l’autre côté de la Méditerranée. Elle se dit "fière d’être française".

 

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Bakhta Etthari avec, à l'arrière-plan, une partie de sa famille dont Jeanne

 

 

 

4.2 - Stèles commémoratives

 

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Voir aussi cet article "Publications des historiens Jean-Jacques Jordi : "Les harkis, une mémoire enfouie"  : ICI

 

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