4.4 - Les Folles de mars - La Provence - Marseille 2006

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Dominique ARNOULT, journaliste au quotidien « La Provence » 26 mars 2006.

Guerre d'Algérie
L'ultime secret de la Guerre d'Algérie. "Qu'on libère le secret d'Etat".
Il y a quarante-quatre ans l'armée française tirait sur la foule. Les familles veulent savoir.

Provocation, barbouze, volonté délibérée de mater une foule qui se sent flouée et n’accepte pas de lâcher l’Algérie ? Qui a tiré ce coup de FM qui va déclencher le 26 mars 1962 "le massacre de la rue d’Isly", l’un des épisodes les plus tragiques de la guerre d’Algérie ?
44 ans plus tard, les familles de victimes veulent que “ la vérité éclate”. Parmi elles, un petit groupe de femmes, «  les folles de mars », qui après des années de silence réclame comme d’autres associations de rapatriés "que toutes les archives soient ouvertes et que l’État français reconnaisse ses responsabilités, celle d’avoir tiré sur des compatriotes désarmés.".
Ce 26 mars le soleil éclabousse Alger. Mais 6 jours après la signature des accords d’Évian qui marquent théoriquement la fin de la guerre, la tension est à son comble. Depuis plusieurs jours le quartier de Bab el Oued, où l’OAS a tenté une ultime insurrection, est bouclé. L’organisation lance un appel à la grève généralisée et invite les Algérois à se rassembler sans armes sur le Plateau des Glières pour gagner ensuite Bab el Oued. 14 heures, les Algérois affluent. "10 à 12.000 personnes, une foule pacifiste, précise l’historien Jean-Jacques JORDI.....

"Qu’on libère le secret d’État"

Au deuil impossible s’ajoutent les questions sans réponses ...
"Qu’on libère les archives et qu’on libère le secret d’État, clame Simone GAUTIER.
Nous commençons à y avoir accès, explique Jean-Jacques JORDI, mais certains documents ne seront accessibles que beaucoup plus tard. Ce dont les historiens sont sûrs, c’est qu’il y a très peu de chances pour que ce soit une provocation de l’OAS. Le FLN aurait été aussi très vite repéré. On sait également que le commandant du 4ème régiment des tirailleurs musulmans sous commandement de l’armée française, avait alerté sa hiérarchie et lui avait dit qu’il n’était pas capable d’assurer l’encadrement de cette manifestation...

« On m’a rendu folle de douleur »

... Nous avons formé un petit groupe que nous avons appelé "Les Folles de mars". Aujourd’hui, elles se battent non seulement pour éclaircir cet épisode sombre de la guerre d’Algérie mais aussi enfin pour accepter la mort de leur proche. Un deuil impossible jusque-là, pour Simone, face à un seul télégramme de condoléances, celui du directeur d’IBM aux USA et un certificat de décès lapidaire qui se contente d’enregistrer la mort d’un jeune père de 28 ans décédé au Plateau des Glières à Alger.

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