3.1 - Manifestation à Marseille du collectif "Alger 13 mai 1958" sous la coordination d'André LORE - 13 mai 2008

 

1 - Rendez-vous sur le vieux port  à Marseille le mardi 13 mais 2008 à 13 heures 30  -  Le Collectif du 13 mai 1958 à Alger

Communiqué de presse

13 mai 2008 - Marseille

L’évènement de l’année 2008- De la révolution pacifique du 13 mai 1958 à celle du 13 mai 2008.

En lançant aujourd’hui 13 mai 2008 à 13 heures 30 du Vieux Port à Marseille, leur première manifestation pour se faire entendre comme ils l’avaient fait à Alger le 13 mai1958, les Français d’Algérie rapatriés et leurs amis ouvrent une campagne continue de dialogue et de réflexion avec tous les Français sur les quatre dernières années cruciales de leur destin en Algérie. Cette action collective de "Vérité et Justice", exceptionnelle par sa durée, se terminera le 3 juillet 2012, date marquant le cinquantième anniversaire de la fin officielle de l’Algérie française.[1]

 Plus de 46 ans après leur exode, l’objectif des deux millions de Français rapatriés, "sacrifiés" à la raison d’État, est d’obtenir de l’État français, la reconnaissance du "crime contre l’Humanité" dont ils ont été les victimes. Outre des évènements dans la rue, leur action va être la première "révolution" pacifique par Internet. Cet espace de liberté permet en effet aux Français rapatriés de rétablir, grâce à leur important réseau associatif, leur véritable Histoire par l’évocation des périodes d’espérance et de drames qu’ils ont connus.

COLLECTIF DU 13 MAI 1958 - ALGER

 MOTION ADRESSÉE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République
Palais de l’Élysée - 55, rue du Faubourg Saint-Honoré - 75008 PARIS

Monsieur le Président de la République Française,

- Attendu que les Départements Français d’Algérie ont été abandonnés en violation de l’article 2 de la Constitution : « La France est une République une et indivisible »

- Attendu que le référendum du 8 avril 1962, anticonstitutionnel puisque les habitants des départements français d’Algérie ont été exclus de cette consultation qui scellait leur destin, est une forfaiture du pouvoir de cette époque.

- Attendu que l’immense espoir de paix soulevé par le 13 mai 1958 a été trahi alors que la lutte contre le FLN était gagnée sur le terrain, que des réformes importantes étaient engagées et que les populations donnaient des témoignages de fraternisation sur tout le territoire.

- Attendu que lors de sa conférence de presse du 23 octobre 1958, le Général De Gaulle a déclaré : « Quelle hécatombe connaîtrait l’Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l’abandonner ».

- Attendu que les promesses qui ont été faites n’ont jamais été tenues par le chef de l’Etat qui avait notamment déclaré en 1959 : « Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l’Algérie ».

- Attendu qu’après le cessez le feu du 19 mars 1962, le Chef de l’Etat, Chef des armées, parfaitement informé, a refusé de donner les ordres nécessaires à l’armée de protéger les ressortissants français de souche européenne comme nord-africaine, des assassinats et enlèvements.

- Attendu que le gouvernement français n’a pris aucune disposition pour faire respecter les dispositions des accords d’Évian.

Nous demandons que la Nation reconnaisse par une loi, les responsabilités de l’État français :

- Responsabilité directe dans les massacres, commis par des troupes françaises à Alger le 26 mars 1962 rue d’Isly et dans d’autres villes, à l’encontre de foules pacifiques et sans armes défilant derrière le drapeau français et clamant leur attachement à la France.

- Responsabilité pour non intervention et donc complicité avec le FLN et l’ALN dans les massacres et enlèvements commis après le 19 mars 1962 :

- sur des dizaines de milliers de Harkis et leurs familles, désarmés, abandonnés sur ordre et livrés sans défense à des actes de barbarie dès le 19 mars 1962.

- sur des milliers d’Européens et notamment à Oran le 5 juillet 1962.

- Responsabilité pour avoir empêché l’évacuation vers la métropole des harkis et leurs familles, menacés en Algérie par le FLN.

- Responsabilité dans le massacre de Harkis refoulés de la Métropole, assassinés quelquefois sur les quais où ils avaient été débarqués.

- Responsabilité dans l’exode inorganisé et l’accueil indigne des « Rapatriés » en métropole.

- Dans l’absence délibérée de recherche des civils disparus et des militaires prisonniers, certains pourtant suivis à la trace durant des années après l’indépendance, par nos services secrets.

Nous Français de toutes origines réunis en ce 13 mai 2008 à Marseille, en mémoire de cette date historique, nous attendons de vous, le respect de l’engagement que vous avez pris lors de la campagne électorale auprès des représentants de la communauté harkie réunie à votre siège de campagne, le 31 mars 2007, en déclarant solennellement : "Si je suis élu Président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des Harkis et d’autres milliers de "musulmans français" qui lui avaient fait confiance, afin que l’oublie ne les assassine pas une nouvelle fois." Engagement que vous avez confirmé devant les représentants de la communauté pied-noire le 13 avril 2007 en affirmant votre volonté de reconnaître la réalité de tous les crimes commis par l’Etat français envers les Français d’Algérie et rapatriés.

Confiant dans vos décisions, nos compatriotes vous demandent :

- les réparations morales et matérielles qui s’imposent.

- l’ouverture de toutes les archives sans délais ni entraves d’aucune sorte.

- le statut de « Morts pour la France » pour toutes les victimes civiles et pour ceux qui se sont dressés pour défendre l’intégrité du territoire national.

- le droit de réponse dans les médias publics, chaque fois que la vérité historique est bafouée.

- la réhabilitation immédiate des cimetières profanés depuis l’indépendance et leur protection

- le refus de toute forme de repentance ou d’excuse

- que ne soit pas honorés sur notre sol national, les Français qui ont collaborés à l’action terroriste du FLN

- le respect par les représentants de l’Etat des dates officielles de commémoration des victimes de la guerre d’Algérie

46 ans après leur exode, deux millions de Français rapatriés attendent que vous honoriez les engagements pris à leur égard.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

Le Coordinateur : André LORE
Président du Comité d’Action Patriotique des Alpes-Maritimes - Nice.

 

[1] André LORE nous a quittés le 5 juillet 2011. Il était né en 1936. L'action s'est arrêtée avec lui. C'est une grande perte pour nous tous. " Nos souvenirs pour toi, André, seront remplis de gratitude et de reconnaissance".

 

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X - Les actions - Rassemblements et manifestations  

 

2 - LE 13 MAI 1958, LE COMMENCEMENT DE LA FIN par Philippe PLACE

La guerre d’Algérie comporte deux dates essentielles : le 1er novembre 1954 et le 13 mai 1958. La première marque le début du conflit, la seconde le commencement de la fin. Paradoxale issue d’une journée conçue pour affirmer la pérennité de la présence française sur la force algérienne.

Le FLN, qui a déclenché l’insurrection de la Toussaint sanglante, a pris des coups. Il a perdu la Bataille d’Alger en 1957. Depuis le début de 1958, ses katibas se font décimées en tentant de franchir la Ligne Morice à la frontière tunisienne. Ceci étant, il reste solide. Le plan Challe qui le mettra à mal militairement, n’interviendra que dans un an. Pour l’heure il tient de solides bastions, surtout dans le Constantinois et en grande Kabylie. Curieusement durant ces journées de mai 1958, il fera peu parler de lui. Pourquoi ? Surpris peut-être par l’évènement qui semble porter atteinte à sa représentativité.

* L’armée française, avec ses 400.000 hommes sur le terrain, est omniprésente. Il n’est guère d’endroit où l’on ne voit le drapeau tricolore flotter au-dessus d’un poste ou d’un regroupement. Le contingent –service militaire de 27 mois – appelé à la rescousse en février 1956, a permis de gonfler les rangs et de faire face aux multiples mission imposées par le climat d’insécurité : protection des points sensibles, patrouilles, embuscades, escortes opératoires diverses pour débusquer le « fell ». Sans oublier l’action humanitaire pour suppléer à bien des carences, de l’assistance médicale à l’enseignement. Rien en Algérie, dite française, ne peut se faire sans l’armée. Sans elle, le pays est livré au terrorisme et au sang. D’autant qu’elle sait incorporer un nombre de plus en plus important d’enfants du pays qu’ils soient tirailleurs enrégimentés ou supplétifs à des titres divers. (Ils seront près de 200.000 dans deux ans).

* Les Européens frisent le million, implantés parfois depuis plusieurs générations, ils entendent – souci légitime – vivre dans le pays qui les a vu naître et où ils ont leurs attaches. Dans leur grande majorité, ils sont des citadins, ancrés dans deux métropoles Alger et Oran.
Ceux qui vivent dans le bled et qui continuent de travailler dans les villages, dits de colonisation, ne sont pas sans mérites. Les ruraux ont payés un lourd tribut à la rébellion.

Philippe PLACE

 

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André Loré - Michelle Soler -  Hervé Cuesta

 

[1] André LORE nous a quittés le 5 juillet 2011. Il était né en 1936. L'action s'est arrêtée avec lui. C'est une grande perte pour nous tous. " Nos souvenirs pour toi, André, seront remplis de gratitude et de reconnaissance".

 

 

Le massacre du 26 mars 1962 à la Grande Poste

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Le massacre du 26 mars 1962 à Alger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le génocide du 5 juillet 1962 à Oran - Les enlevés - Les disparus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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