2.2 - Le tract du Colonel Vaudrey dans la matinée du 26 mars1962

IV - Date emblématique d'un massacre collectif de - Lundi 26 mars 1962 à Alger.

3 -  Le colonel Roland Vaudrey et Jacques Achard, responsable du secteur de Bab el oued  - page 366 - Francine Dessaigne

 

Francine Dessaigne écrit - page 366

... tous les auteurs s'accordent à faire porter au colonel Vaudrey et à Jacques Achard la responsabilité du tract qui mit la foule dans les rues ...  Il semble maintenant reconnu que le général Salan n’était pas au courant de cette initiative (de la manifestation) pas plus que les autres responsables OAS d’Alger. Cet excès de zèle est le propre des mouvements clandestins et nous rappelle la réflexion du général Jouhaud à propos de la transmission des directives quand les chefs sont "dépassés par des subordonnés trop ardents".            

 

Le colonel Roland Vaudrey (1912-1965) en métropole au moment du putsch, avait été arrêté pour participation à ce qui fut appelé "le complot de Paris"" qui avait semé la crainte dans certains milieux politiques de la capitale. Emprisonné, condamné à 10 ans de réclusion, il s’était évadé avec l’aide d’un envoyé du colonel Lacheroy et avait rallié Alger en octobre 1961. Le colonel Godard prenant d’autres responsabilités lui avait laissé son commandement dans la ville.

Vaudrey et Godard ne se ressemblaient pas. Godard trouvait que son ancien adjoint à la Sûreté nationale en Algérie avait beaucoup changé. Ce n’était plus le Vaudrey froid et lucide qu’il avait connu. Le Vaudrey arrivé à Alger trois semaines auparavant était un colonel hargneux, emporté par sa haine de De Gaulle plus que par son désir de sauver l’Algérie. Il en était venu à mépriser tout le monde.: la France, ses anciens collègues officiers qui n'avaient pas "marché" pendant le putsch, aussi bien que ceux qui s'étaient dégonflés au dernier moment, laissant Challe tout abandonner  et condamnant ainsi les autres à la prison ou à la clandestinité. Oui, tout le monde .. Ne pourrait-on pas y déceler aussi les premières traces du cancer qui l'emportera trois ans plus tard, en Belgique où il s'est exilé en 1962 pour échapper aux poursuites.  

ColonelVAUDREY

Roland VAUDREY

03

Alger 1959...

Le colonel Roland VAUDREY vient de mourir en exil à Bruxelles (Février 1965). Il était commandeur de la Légion d'Honneur. Dix sept citations avaient récompensé son courage de Soldat. Le soldat de France et d'Indochine.

Commandeur de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945
Croix de Guerre T.O.E. (Indochine), Croix de la Voleur militaire
Croix de guerre vietnamienne, 17 citations à l'Ordre de l'Armée

 

 

Jacques Achard (1927 - 1984) était responsable du secteur de Bab el oued et avait trouvé un refuge discret dans la Bassetta. Pendant la guerre d'Indochine, faite à la tête d'un groupe de partisans pro-français, il avait voué une grande admiration au général Salan, qu'il rejoint en Espagne en 1960. Entre-temps, il avait occupé plusieurs postes administratifs en Algérie, dont celui de préfet. Buchard en trace un portrait où nous relevons :"A Bab el oued ce petit homme aux cheveux bruns et au nez pointu passait pour un dur"  ...Il était rapidement devenu indispensable à l'Organisation. C'était peut-être un officier qui avait su garder le plus de contacts avec ses collègues encore en activité.... Le plaisir d'Achard avait été de tous temps d'agiter des pions sur un échiquier. Il avait le goût du complot et du règlement de comptes".

La transformation de Bab el Oued en "fort Chabrol" lui était une obsession qui finit de la manière désastreuse que l'on sait. En 1962, il réussit à s'échapper et, par la Belgique puis l'Espagne, échoua au Mexique. Il revint en France trois ans après l'armistice total de 1968.

 

ACHARD

 

 

Informations supplémentaires