7.7 - OAS. Témoignages

 

1 - Témoignage d'André DECHAVANNE : "Au sujet de mon appartenance à l’OAS je vais vous en donner l’origine. - Mallorca 23 août 2008

N’ayant pas été appelé dans les unités territoriales (ex aviateur) j’y suis entré volontairement et j’ai eu une section pendant plus d’une année. J’habitais alors tout en haut de la rue Duc des Cars, en bordure du Télemly, un an ou deux après, ma mémoire est infidèle, j’ai été démobilisé (limite d’âge).

A la naissance de l’OAS, j’ai appris par un camarade, que mon ancien capitaine en faisait partie. Je suis allée le voir et il m’a confié un secteur qui partait du Télemly jusqu’au tunnel des facultés (non compris), rue Duc des Cars, rue Valentin, rue Abbé de l’Epée. Mon premier rôle fut d’entrer en contact avec mes anciens territoriaux et d’étendre, si bien que j’avais une centaine d’hommes sous mon commandement, avec mission essentielle, ramassage de fonds.

Nous avons organisé la cache du bazooka et la fuite du légionnaire qui avait détruit un engin blindé à l’entrée du tunnel, ceci en liaison avec René Torres qui commandait le secteur voisin. Nous ne faisions pas partie des Deltas. C’est lui qui avait entreposé l’un des arsenaux de l’OAS dans les locaux de son territoire près des bureaux de l’EGA, qui m’avait donné cette grenade quadrillée, très meurtrière. Ce jour-là, « mon patron » m’avait chargé, personnellement d’aller porter un pli à l’un des supérieurs « Nini » et le hasard a voulu que ce fut un ancien voisin. Il m’a amené à un supérieur qui m’a demandé de surveiller la section de la Grande Poste et donné le nom d’une dame qui habitait dans l’immeuble qui se trouvait où a eu lieu l’horrible meurtre. Pour sa sécurité je lui ai demandé la clef de la terrasse d’où je devais me renseigner sur ce qui allait suivre. La buanderie était une cache et je n’en sortais que rapidement jusqu’à ce que j’entende la fusillade.

Mon cabinet d’assurances, situé alors au rez-de-chaussée du grand immeuble « Le Lafayette » était la boîte aux lettres (l’une d’elles). Elle avait été choisie à cause de sa fréquentation permanente de mes clients. J’étais en liaison avec Mademoiselle Antoine, l’ophtalmologue connue qui avait installé un bloc opératoire pour soigner des blessures peu importantes. De mon côté, elle a soigné un légionnaire déserteur, victime d’un accident d’automobile que j’assurais et qui était conduit par mon assuré et ami d’enfance Etienne Mattei. Il s’agissait d’une fracture de la tête radiale.J’ignorais qu’il avait été demandé aux manifestants de ne pas porter d’arme ! Comment le faire ? Comment le vérifier ? Tout était « secret », mais ces secrets étaient souvent mal gardés et l’improvisation remplaçait la coordination. Personnellement, je savais ce que je ne devais pas savoir, par sécurité. Je connaissais les noms et les fonctions des camarades qui se trouvaient hors de mon secteur et moi qui vivais et travaillais dans le centre de la ville, je savais qui était le « patron » de l’OAS à Bab el Oued ! Des garçons faisaient partie parfois de deux organisations différentes, souvent lassés de l’immobilisme d’un secteur. Il y avait beaucoup à faire et à mieux organiser.Cette organisation avait pourtant vu le jour dans le sein de l’UFN (R ou A) ? de Martel ou celle d’Ortiz (déjà deux différentes et concurrentes !). J’avais été là aussi sa boîte aux lettres pour la même raison. Tout mon personnel était favorable à l’OAS. Je conçois qu’il était très difficile de faire autrement car chacun avait sa tache professionnelle à accomplir. Mon supérieur et mon adjoint ont été arrêtés et emprisonnés.

Je suis passé au travers des mailles après avoir quitté ma maison pour vivre sur mon voilier. J’ai sauvé celui d’un voisin de mouillage en le pilotant jusqu’à Ibiza, puis je suis parti à mon tour sur un bateau de 9 mètres que j’ai piloté jusqu’à Marseille et après deux jours de repos, jusqu’à Palma.En France, à Paris, à Nice, à Toulon, au Pradet, je ne me suis jamais senti chez moi et cela fait plus de trente ans que je suis à Mallorca où je me sens moins étranger qu’en France. Une partie des Français qui y vivent viennent d’Afrique du Nord. Le climat est aussi celui de notre Algérie et la végétation est la même et la mer, cette Méditerranée que j’adore se retrouve encore au nord.Moi qui crois en Dieu, je ne peux m’empêcher de haïr De Gaulle et ses complices. Quand je suis parti d’Alger et après un dernier regard sur la ville, j’ai déchiré et jeté ma carte d’électeur dans le port."

Mallorca, 23 août 2008.

André Dechavanne
Écrivain Poète
de la Société des Poètes français
Voir son témoignage en tant que manifestant du 26 mars ici

SECTEUR confié
En bleu la rue Michelet qui descend du Plateau Saulière, la rue Charles Péguy qui traverse le boulevard Laferrière, la rue d'Isly.
Au n° 10 la Grande Poste en bleu
Les Facultés, numéro 59, en grisé, bâtiments en noir
Le numéro 3 indique le Gouvernement Général
A l'Est le quartier de l'AGHA. 
En rouge, la rue Duc des Cars, où habitait André Dechavanne, qui se poursuit en montant par le boulevard du Télemly, puis rue Abbé de l’Épée,  rue Valentin qui mènent au Parc Saint Saens et au Quartier de la Robertsau. 
Plus au nord, El Biar

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III - Histoire et récits - L'O.A.S.

2 - Témoignage de Pierre DUBITON : "Le jour où j'ai perdu mon pays"  - "Les quatre têtes étaient posées dehors" "Ma soeur avait 11 ans, ils l'avaient violée, éventrée, mutilée" ... La Provence" 12 mars 2013

"Le jour où j'ai perdu mon pays" déclarait  Pierre Dubiton  en 2008.

« J'avais 14 ans quand mon père, qui était fonctionnaire municipal, a été assassiné par le FLN. Trois ans plus tard, je me suis engagé dans le premier régiment étranger parachutiste. »

Le regard dur, les mâchoires serrées, Pierre Dubiton raconte, sans nous épargner aucun détail, la guerre impitoyable que se livre alors, légionnaires et maquisards du FLN.

« Un jour, nous sommes appelés après le massacre d'une famille. C'était celle de ma demi-sœur. Les quatre têtes étaient posées dehors. Ma sœur avait 11 ans. Ils l'avaient violée, éventrée, mutilée. »

En mai 1961, après le putsch, Pierre Dubiton, en cavale, passe à l'OAS- Oran.

« Je me suis battu en faisant parfois des trucs désespérés. Mes compagnons l'OAS, ce n'étaient que des fils de prolos, de communistes, pas un seul enfant de bourgeois… »

Peu après l'arrestation du général Jouhaud, de violents combats de rue opposent gardes mobiles et commandos de l'OAS.

« Ca tirait dans les rues, sur les immeubles. Mes trois sœurs ont été blessées, l'une d'elle a été amputée d'une jambe. »

La guerre de Pierre Dubiton s'achève lors d'un  duel  avec un tireur d'élite de la gendarmerie.

« J'ai pris une balle explosive dans le bras. On a réussi à m'évacuer.  Quand l'avion a grimpé dans le ciel, j'ai compris que tout était fini, que j'avais perdu mon pays. »

Info parue dans la revue de presse de Jean-Louis Granier

Pierre Dubiton est décédé le 10 mars 2013 à l'âge de 70 ans. Homme de chiffres et de passion, l'ancien directeur administratif et financier du club l'O.M.  a tiré sa révérence.

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Pierre Dubiton avait le cœur sur la main et le cœur sur l'O.M. « Il ne supportait pas l'injustice, l'égoïsme des autres, l'égoïsme de la vie et la vie ne lui avait pas fait de cadeau ! », se souvient avec émotion l'avocat marseillais de la Fédération et de la Ligue de foot,  Maître Jean-Jacques Campana.

Marié et père de trois enfants, cet as du chiffre occupera les fonctions de directeur  administratif et financier de l'O.M. jusqu'en septembre 2001…

Pour ce natif d'Oran, les racines étaient plus fortes que tout.

Pierre Dubiton, c'était aussi un ancien de l'O.A.S. Et pour celui qui est était né en octobre 1942 à Oran, les racines étaient plus fortes que tout. Il n'avait pas son pareil pour évoquer son enfance, son adolescence, la mémoire de son père fonctionnaire municipal tué en 1956 dans un attentat attribué aux F.L.N. Sa famille était installée en Algérie depuis 1830. Le foot, il avait commencé à Oran, comme milieu de terrain au club des Joyeusetés. Ensuite, il s'est engagé à 17 ans dans la Légion étrangère. Il y  restera 20 mois. Blessé au bras droit par une balle explosive, tirée par un tireur d'élite de la gendarmerie, l'aventure de l'OAS se terminera au printemps 1962. En 1963, il sera pourtant mercenaire au Katanga durant un an. En 1967, on le retrouvera en Israël pendant la guerre des six jours pour remplacer des soldats dans les kibboutz pendant trois mois. En 1972, il s'installe définitivement à Marseille et ouvre un cabinet d'expert-comptable, la SCM.

…..Source : le journal "La Provence" du 12 mars 2013 - extraits

 


III - Histoire et récits - L'O.A.S.

3 - Témoignage de Jean-Marie Hernandez ... "dans les caves de Debrosse où ils  furent torturés-"- Bellegarde-du-Razès 6 février 2009

Chère Madame GAUTIER,

Je comprends tout à fait votre démarche et les motifs qui vous animent. Fort heureusement j'ai eu la chance de ne perdre aucun membre de ma famille pendant la guerre d'Algérie, par contre quelques uns de mes amis et compagnons de combat ont trouvé la mort dans la lutte désespérée que nous menions. Mon père, fut, avec de nombreux autres, interné dans le camp de concentration (appelé pudiquement "de détention") de Tefeschoun (voir carte ci-dessous)

Auparavant, ils avaient été détenus à Rocher Noir de triste mémoire ou dans les caves de DEBROSSE, ils furent torturés. L'un de ses amis connut le supplice de la gégène, il eut les gonades brûlées et resta dans les bras de mon père pendant trois jours, sans aucun soin, avec une fracture du pariétal, provoquée par un coup de crosse. C'est par miracle qu'il survécut.

Puis les derniers mois, ils furent internés près d'Alger au "Château Holden" (je ne garantis pas cette orthographe). Enfin, ils furent libérés, sans connaître les motifs de leur incarcération et sans jamais avoir été jugés au préalable.

Je pense qu'il y a beaucoup à dire sur les tortures que des Français firent subir à d'autres Français, alors qu'on nous rebat les oreilles depuis plus de 50 ans avec le gouvernement de Vichy !

Que l'on soit un héro ou un paria ne dépend nullement de la légitimité de la cause que l'on défend, mais du seul sort des armes.

Je ne retire aucune gloire de mon engagement, ce serait en effacer le mérite quel qu'il eût été, mais il y a longtemps que je ne fais plus confiance au peuple français ......

Je ne retire aucune gloire de mon engagement;  ce serait en effacer le mérite quel qu'il en eût été, mais il y a longtemps que je ne fais plus confiance au peuple français qui a, en toutes circonstances, caressé ses ennemis et oublié ses amis et ses ressortissants. Il suffit pour s'en convaincre de voir de quelle façon ont été, et sont encore, reçus ceux qui ont combattu  notre pays pour obtenir leur indépendance. Aujourd'hui, c'est nous qui devrions nous battre pour conserver la nôtre !

….Il y a de nombreuses année que je clame (dans le désert sans doute) que nous allons vivre, et vivons déjà, la seconde mi-temps de la guerre d'Algérie.  La Nature a horreur du vide, nous avons reculé, ils avancent.

J'ai écrit pas mal de choses sur ce sujet, en dehors de mes travaux littéraires habituels mais il se trouve que la pertinence et la clairvoyance sont aujourd'hui condamnées par les tribunaux.

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Au point rouge Tefeschoun

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Bellegarde Razes

Je vous communique ici mes coordonnées.

Jean-Marie Hernandez
Bellegarde-du-Razès


III - Histoire et récits - L'O.A.S.

4 - Témoignage de Maurice JUIF pour Antoine ESPOSITO - " Entassés à 7 dans cette petite cage de fer à l'école de police d'Hussein Dey" - ADIMAD

"Tombé dans une embuscade tendue par les gardes mobiles, à l'aide d'half-tracks, j'ai été transféré avec Doumé Giacomoni et Caumas dans une cage en fer de 3x3 mètres à l'Ecole de police d'Hussein-Dey où se trouvait déjà Hans Muller, caporal au 2ème R.E.P., Jacky Perez, parent du Docteur, Fanfan Leca et Esposito, cafetier à Belcourt.

Entassés à 7 dans cette petite cage en fer de 3x3m à l'école de police d'Hussein Dey, gardés par des gardes mobiles fébriles et revanchards, nous injuriant à longueur de jour, Esposito ,n'a pu résister plus longtemps et il a tenté de s'évader. Un matin, en revenant des toilette, escorté par deux G.M., il a brusquement saisi un balai et a violemment attaqué un G.M., le blessant gravement à la main et pensant peut-être lui prendre sa Mat 49.

Aussitôt et sans sommations, le second G.M. ouvrit un feu nourri au P.M., par rafale à bout portant, sur le malheureux Esposito qui, face à la puissance de feu, recula et vint s'écrouler dans la cage au milieu de nous, plaqué au sol, la joue à même le béton. Un vrai miracle que personne d'entre nous n'ait été atteint et ce, malgré les ricochets qui sifflaient  contre les structures métalliques.

A l'arrêt du feu, nous tenant en joue, jambes écartées en position de tir, l'assassin excité eut le culot d'enchaîner :"le premier d'entre vous qui bouge, je lui envoie la purée". Ce jour-là, nous avons vécu des moments atroces. Cette scène horrible restera à jamais gravée dans ma mémoire.

Atteint de nombreuses balles à la poitrine et au ventre, le pauvre Esposito râlait et gisait dans une mare de sang qui nous empêchait de bouger dans cette cage exigüe. Son agonie dura près d'un quart d'heure alors, que debout, nous réclamions haut et fort des secours et un transfert vers un hôpital.

Transpercé, ensanglanté, il mourut à nos pieds. Et pourtant un médecin militaire accompagné d'un infirmier soignèrent le G.M. blessé mais refusèrent de s'intéresser à notre camarade prétextant qu'il n'y avait plus rien à faire. Pis encore, afin de nous choquer un peu plus et de nous humilier, ils ont laissé le corps baignant dans son sang pendant plusieurs heures dans la cage. Ces salauds ont même tenté de nous servir le repas de midi avec le corps gisant au milieu de nous. Jamais je n'oublierai ces scènes effroyables. Quant à moi, quelques jours plus tard, interrogé et frappé durement par les policiers de la brigade antigang venus de Marseille, j'ai passé deux jours dans un état semi-comateux

Maurice JUIF
01 47 63 97 38

Sources :
Hervé Cuesta : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
ADIMAD : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
ALGERIE FRANCAISE :  ICI

 

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III - Histoire et récits - L'O.A.S.

5 - Témoignage de l'Adjudant Marc ROBIN "En toute conscience j'ai fait mon choix"  - 29 novembre 1961

O.A.S. / METRO / A.P.P.

Après quatorze ans de service dans l’armée française, quatorze années passées à défendre les couleurs de mon pays dans les territoires d’Outre-mer et d’Algérie, j’étais rentré en France, convaincu d’avoir fait mon devoir de soldat.

Pour cette raison je suis titulaire de la Médaille Militaire à titre exceptionnel, de la Croix de Guerre avec huit citations, et proposé pour la Légion d’Honneur à titre exceptionnel comme Adjudant.

Mais je ne puis rester indifférent aux évènements tragiques qui séparèrent l’Armée le 22 avril 1961.

Ma sympathie alla immédiatement à ceux qui tentaient, au mépris de leur situation personnelle, de sauver l’Algérie d’un acte criminel et irréparable, qui devait laisser cette terre d’Algérie au gré des assassins du F.L.N.

Quelle tristesse de voir également les patriotes emprisonnés, dégradés et même condamnés à mort, pour toujours penser que l’Algérie est française, idéal pour lequel j’ai combattu.

En toute conscience j’ai donc fait mon choix :

Entre l’Armée actuelle qui me demande de renier mon passé militaire et l’O.A.S. qui continue le bon combat afin que le sacrifice de nos camarades morts pour l’Algérie française, ne soit pas vain.

Fait à Lille le 29 novembre 1961

Adjudant ROBIN Marc  - 43ème R.I.

Lettre adressée à son chef de Corps par l’adjudant ROBIN qui vient de rejoindre les rangs de l’O.A.S.

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III - Histoire et récits - L'O.A.S.

6 - Témoignage d'Eric DERRIEN pour son père Yann DERRIEN - 29 décembre 2013 - "... conduit pour interrogatoire  à la caserne des Tagarins où sévissaient les tortionnaires du sinistre Debrosse "

Décédé le dimanche 29 décembre 2013 à 14h00.

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 TEXTE LU A L'EGLISE

Quelques passages de la vie de Yann Derrien – 85 ans
Les parents de Yann étaient directeurs d’écoles primaires en Algérie. A l’occasion de leurs vacances annuelles dans la famille de Bretagne, Yann voit le jour à l’île Tudy le 9 juillet 1928. Il passera ensuite 33 années en Algérie.

Il a vécu la 2ème Guerre mondiale à Alger, dont notamment le débarquement américain du 8 novembre 1942 et les bombardements allemands en représailles.

Atteint de tuberculose en 1942, il reste alité plusieurs mois et se découvre une passion pour la lecture et l’histoire. Après la guerre, il achève ses études d’ingénieur avicole et monte son exploitation à Chéragas près d’Alger.

En 1954, âgé de 26 ans, il vit le début de la guerre d’Algérie. En 1956, il est requis par l’armée française, tout en continuant son activité civile. A partir de ce moment, il participe avec intensité aux évènements dans le cadre du Dispositif de Protection Urbaine et du Groupe de Renseignements et d’Exploitation. Il sera décoré à titre militaire de la Croix du combattant et de la médaille commémorative de la Guerre d’Algérie.

A l’issue de la guerre d’Algérie, il perd tous ses biens et est contraint de s’installer en France. Profondément meurtri, il repart à zéro. Il travaille en tant que directeur d’exploitation chez Guyomarc’h à St Nolff, aux élevages Bettina, puis au Père Dodu à Malansac. Il rencontre Laure et se marie en 1966. De cette union naîtront 4 enfants :

Eric, Annie, Luce et Cécile. Puis la famille s’agrandit avec les conjoints et 10 petits enfants.

En 1970, il décide de créer un élevage de lapins reproducteurs et s’installe à Kergurun en Languidic, maison où il passera le reste de sa vie. En 1974, il crée l’Association des Producteurs de lapins du Morbihan dont il assure la présidence.

Il prend sa retraite en 1990 à l’âge de 62 ans et poursuit alors des activités bénévoles. Il adhère ainsi à l’association ECTI dont le but est de transmettre les savoirs faire et expériences de professionnels seniors. Il intervient pour des missions de conseil qu’il effectue dans le cadre de la FAO, l’organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture. Il se rend ainsi dans plusieurs pays et fera deux missions au Maroc, deux en Tunisie, une en Côte d’Ivoire, une au Sénégal et neuf missions en Chine.

Il participe également aux activités de plusieurs associations d’anciens combattants, dont notamment l’UNACFME visant à soutenir les Harkis. Il recevra en remerciement la Médaille du Djebel et la Croix du Sud.

Après quelques années, sa santé ne lui permettant plus d’être aussi actif, il se consacre pleinement à ses passions de toujours que sont la littérature et l’histoire.

Après cette vie bien remplie, Yann s’est éteint chez lui, aux côtés de sa femme, comme il le souhaitait.

 

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TEXTE LU AU CIMETIÈRE

Yann était mon ami depuis plus de 50 ans...

Notre première rencontre date de 1962, c'était à la prison de la Santé quartier politique, où nous avait conduit notre résistance à la politique d'abandon décidée par un président-général de guerre civile.

Yann était un Homme debout, il ne se livrait pas beaucoup, mais je savais son amour pour cette terre d'Algérie Française où il avait choisi de s'installer, non pour y faire fortune et ensuite, s'en retourner en métropole. Il était venu pour y vivre, s'y fixer définitivement, pour que ses enfants après lui y demeurent...!

La trahison d'un chef d'état parjure en a décidé autrement...

Parallèlement à ses activités professionnelles, il fait partie, sous les ordres du Colonel Godard de ceux qui traquent les poseurs de bombes pendant la "Bataille d'Alger", il est de ceux qui ont réussi à démanteler le réseau des terroristes qui faisaient exploser des bombes dans le centre-ville d'Alger.

A la suite de la tentative de révolte, connue sous le nom de "Putsch des généraux", le 22 avril 1961, il rejoint l'OAS et, toujours sous les ordres du Colonel Godard, s'engage dans l'action clandestine. Yann n'était pas de ceux qui dissimulent leur drapeau dans leur poche...Il défendait avec détermination ses convictions "Algérie Française" !

Repéré par les barbouzes gaullistes, il fût arrêté et conduit, pour interrogatoire à la caserne des Tagarins, où sévissaient des tortionnaires sous les ordres du sinistre Colonel de gardes mobiles Debrosse. Il a résisté à la torture et n'a rien dévoilé sur son réseau...

Embastillé à la prison de la Santé, jugé, et condamné par un tribunal militaire, aux ordres du pouvoir félon, pour avoir voulu défendre notre terre ..., il devait rester quatre longues années* derrière les barreaux.

Après avoir recouvré la liberté, il choisit de s'établir avec sa maman dans cette Bretagne où il poursuivra le combat, en prenant la défense de la communauté Harki. C'est à son Honneur d'avoir été aux cotés de ces hommes, abandonnés par la France gaullarde, aux mains des gens du FLN, qui leur firent subir des tortures d'une barbarie innommable... Quelques 100.000 Harkis furent massacrés après le cesser le feu unilatéral, pendant que l'Armée française, sur ordre express du gouvernement d’abandon, acceptait de rester consignée dans ses casernes...

Yann, nous avons fait ce qu'il convenait de faire, au moment où il fallait le faire..!!

Que Dieu t'accueille auprès de Lui, avec bonté et miséricorde. Il sait que tu n'as jamais été un tiède...

Tu rejoins la longue cohorte de ceux qui ont su dire NON au lâche abandon d'une terre Française, NON à l'imposture, NON à la trahison de la parole donnée !

A Dieu Yann !

* NDLR : Condamné à 2 ans, du 08/11/61 (Arrivée à la Santé) au 08/11/63, Yann aura fait 6 semaines supplémentaires de prison politique à Alger du 27/09/61 (Arrestation) au 07/11/61.

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7 - Louis de Condé rend hommage au Lieutenant Axel Gavaldon - Cimetière de Vichy  - 10 juin 2014                                                                          

                                                                        Cimetière de Vichy

                    Mon cher camarade,

                    Lieutenant Axel Gavaldon,

          Je ne t’ai pas connu en Algérie, mais puisque chaque année, je dépose une gerbe de fleurs sur ta tombe, que nous évoquons ta courte vie & célébrons ta mémoire, j’ai l’impression que je commence à te connaître…

          Et nous tes camarades, anciens combattants comme toi, comme toi qui servit dans l’armée régulière, puis au sein de la glorieuse Légion Étrangère et enfin comme membre de l’Organisation Armée Secrète, nous pensons à toi, car le souvenir demeure et ne s’effacera pas. Aussi nous avons voulu que sur ce ruban tricolore qui enserre cette gerbe de fleurs, soient écrits ces mots tout simples : « On pense À toi Sans cesse ».

Quelques-uns de tes amis sont ici présents, qui pleurent ton absence. Ils t’ont aimé, malgré les 52 années passées, leur douleur est toujours vive, car tu nous as quittés en pleine jeunesse, pendant cette terrible tragédie que nous avons vécue nous aussi. Ils ont reconnu en toi un fervent patriote, toi Français d’Algérie, profondément attaché à ta terre natale et qui pour elle a fait le sacrifice de ta vie.

Parachutiste, Élève Officier de Réserve à Cherchell, sous-lieutenant de Légion Étrangère, tu es mort à 27 ans, tué par une balle française, au cours de cette guerre civile qui ensanglanta notre province d’outre-mer, notre Algérie française, par la faute d’un homme, un criminel, plus grand traître de l’histoire de France.

          Nous sommes ici pour te rendre hommage, tes amis sont ici pour te témoigner toute leur affection. Et nous espérons te savoir, mon cher camarade, au Paradis des braves.

                                                                                                 Louis de CONDÉ,
                                                                                              Membre de l’ADIMAD

Voir aussi ces articles : ICI  et  ICI

Louis de Condé
Manoir du Plaix
52 Route de Saint Pourçain
03110 CHARMEIL

Téléphone : 04 70 32 26 38
                     09 77 34 98 79

Télécopie : 04 70 32 57 83

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Louis91


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8 - Témoignage de Jean-Pierre RAMOS dit "Le Pasteur" : "Comment je suis devenu un miltant soldat"  2009 - Le Point 20.11.2008

Jean-Pierre Ramos1

Jean Pierre2

Georges Fleury : Histoires secrète de l' O.A.S. 2002 page 495. :

"Soucieux d'avoir plus  de contact avec la population musulmane du bled, qui représente, selon lui, l'avenir de l'Algérie française, il demande ensuite à rejoindre une unité d'infanterie coloniale.

Après un stage à l'école de Cherchell, affecté au grade de sous-lieutenant au 2ème R.I.Ma, en Kabylie, parlant correctement l'arabe, il participe avec un commando de harkis  et de ralliés à des opérations d'intoxication au-dessus de la vallée de la Soummam, dans le massif de l'Akfadou.

Préférant l'action directe à la politique, il suit de loin l'affaire des barricades et il est en opérations au moment du putsch.

A la suite d'un des coups tordus qu'il montait contre l'A.L.N et l' O.P.A., l'organisation politique et administrative du F.L.N., alors que paradoxalement ses supérieurs venaient de le proposer pour la Légion d'honneur, il est convoqué devant le tribunal militaire de Sétif.

Ecoeuré il rentre à Alger durant l'instruction de son procès. Me Marcel Kalflèche, lui fait rencontrer Roger Degueldre, et, son engagement arrivant à expiration, il n'a pas à déserter pour rejoindre l' O.A.S."

Jean-Pierre Ramos sur proposition de Roger Degueldre prend la responsabilité du Delta 3, composé d'une quinzaine d'hommes aguerris.

 OAS JP Ramos1

Jean-Pierre RAMOS est né le 26 juin 1935 à Alger, 75 rue Michelet et cette fin de rue, deviendra rue Charles Péguy.
Son père, issu d'une famille nombreuse de Saint Eugène, est un avocat réputé, pratiquement le seul spécialiste en Algérie du Droit et  Affaires maritimes. Le grand-père est armateur.
Il s’inscrit en faculté de droit à l'Université d'Alger mais abandonne pour un stage de préparation parachutiste, sert au 9ème R.C.P. avec Guy Dubuc et Axel Gavaldon, ingénieur commercial dans le civil.

Il s'exile en Italie où il se marie. Il entre en France en 1965 et s'installe à Marseille. Il a deux garçons.

  Simone GAUTIER née RAMOS


III - Histoire et récits - L'O.A.S.

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L’ADIMAD

MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE ALGÉRIE FRANÇAISE

 

  • Est une association régie par la loi 1901, créée en 1967 (JO du 25 novembre 1967) à la demande du Général Raoul SALAN.
  • En 2014 elle compte près de trois mille membres adhérents actifs, associés ou bienfaiteurs et informe régulièrement plus de 7.000 personnes sur les actions qu’elle mène.

NOTRE COMBAT :

  • Défendre la mémoire des Héros de l'Algérie française assassinés par le pouvoir gaulliste.
  • Porter secours aux anciens détenus, ou à leur famille, quand ils sont dans une détresse morale ou matérielle.
  • Participer aux manifestations du souvenir (messes, monuments aux morts…) en tant que telle et avec ses drapeaux.
  • Manifester, physiquement, contre les cérémonies tenues par les traîtres (19 mars…).
  • Interpeller les media et les politiciens qui désinforment à tour de bras et dénaturent le sens de notre juste combat.
  • Être officiellement apolitique, réservant cependant nos attaques aux gaullistes, aux communistes, aux porteurs de valises, aux barbouzes gens de SAC et de corde, et à leurs épigones.
  • Défendre avec opiniâtreté la Mémoire de la Résistance Algérie Française contre la désinformation et les mensonges véhiculés par des médias et des politiciens serviles.

NOS MONUMENTS :

  • Marignane : Notre "Stèle aux Fusillés et Combattants morts pour que vive l'Algérie française", démantelée honteusement le 18 novembre 2008 du  Cimetière Saint-Laurent par un Maire profanateur. Elle a été remise en place le 11 mars 2011 suite à notre action opiniâtre contre le Maire profanateur !
  • Perpignan : Notre "Stèle aux Fusillés et Combattants morts pour que vive l'Algérie française". Chacun des 132 Combattants de l'OAS morts au combat, recensés à ce jour, y a son nom gravé sur des plaques scellées au pied de la Stèle. Ces héros, le plus souvent anonymes pour le public, sont ainsi honorés comme il se doit, tous les 7 juin.
  • Théoule Sur Mer : Notre "Mémorial des Tombés pour l'Algérie française" au pied de la statue de Notre-Dame d'Afrique. Les noms gravés des Morts de l'Organisation y sont honorés tous les 13 mai.
  • Aix En Provence : Un nouveau monument semblable à ceux de Perpignan et Marignane a été inauguré le 7 juin 2013.
  • D’autres ont été réalisés par l’ADIMAD : Port Barcarès, Hyères, Ajaccio, Pérols…
  • Saint-Seurin Sur l’Isle : Magnifique monument inauguré le 26 mars 2013 en hommage aux Fusillés et à tous les Morts de l’Algérie française.
  • Près d’Alicante en Espagne : Avant la fin de ce premier semestre sera inaugurée une Stèle commémorant les Fusillés et remerciant le peuple espagnol de l’accueil réservé aux Français d’Algérie en 1962.

NOTRE COMMUNICATION :

  • Diffusion régulière d'un bulletin de liaison (tirage : 7.000 exemplaires).
  • Site Internet très visité : adimad.fr
  • Édition d'un CD : « Algérie française – Mémoire et Chants d’Honneur ».
  • Publication d'une brochure de 12 pages en quadrichromie sur la forfaiture du Monde couvrant d’ignobles mensonges sur Roger Degueldre (5.000 exemplaires)….

NOS SOUCIS :

Nous sommes en butte à de très nombreux procès (10 à ce jour) qui nous sont intentés par le fils d'un commissaire politique ayant payé de sa vie sa féroce opposition aux Résistants et Patriotes, défenseurs de l'intégrité du territoire national et de la Constitution.

  • Nous avons gagné un premier procès nous accusant "d’apologie de crimes de guerre" (sic !).
  • Nous avons perdu en première instance, puis en appel le maintien de notre Stèle dans le cimetière de Marignane. Le Conseil d’État a confirmé ces deux jugements ! Mais nous avons réussi à faire voter par le Conseil municipal la remise en place de la Stèle ! Ce qui a été fait !
  • Nous avons fait condamner par deux fois le Préfet des Bouches du Rhône pour abus de pouvoir.
  • Nous avons fait condamner la Mairie de Marignane pour dommages matériels
  • Deux nouveaux procès sont venus devant le Tribunal administratif de Marseille, l'un intenté par le susdit Préfet et l'autre par le susdit fils du commissaire politique. Nous les avons gagnés tous les deux ! Et notre Stèle de Marignane est désormais légalement et définitivement en place !

Les frais de justice sont vraiment très importants (plus de 26.000 € à ce jour). Mais nous arrivons à les assumer grâce à la générosité de nos adhérents qui savent que, par ailleurs, afin de préserver notre indépendance, nous avons inscrit dans nos statuts que nous refusons tous dons ou subventions de quelques collectivités territoriales que ce soit. Nous ne porterons jamais la marque du collier…Nos membres actifs sont exclusivement d'anciens détenus - ou des exilés - de l'Algérie française. Faute de documents pour le prouver, deux parrains sont obligatoires. Nous avons aussi des membres associés (anciens de l'Organisation, éminents soutiens de l'Association) ou sympathisants (qui nous aident dans nos actions).Tous les jours nous sommes un peu moins nombreux et nous n'avons pas le droit de laisser s'éteindre la petite flamme vivace du juste combat qui fut le nôtre.

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Jean-François Collin
Président

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