2.1 - Le début de l’exode ... 19 mars 1962 ...26 mars 1962 ...5 juillet 1962

I - Une journée historique - l'exode

3 -  "On ne sait d'où ils viennent ni s'ils sont vraiment Français ?"  " Qu'ils aillent se faire pendre ailleurs !" ou le voyage sans retour

 

-  Myette Ferrandis - envoi du 4 novembre 2015 :
* Il n'y a pas qu'à Marseille. A Bordeaux, un grutier a laissé tomber d'un mètre, une caisse sur laquelle était écrit fragile. La Dame pied noir présente s'est trouvée mal sur le quai. Ailleurs, c'est un cadre qui s'est" baigné" dans le port. Notre cadre a été fracturé et pas mal d'objets ont disparu.

- Cécile Mercier (Peyrefitte "c'était De Gaulle" page 94)
*
Des cadres de déménagement de rapatriés sont plongés dans la mer pour les détériorer.

Serge Groussard écrit dans son livre "Un voyage sans retour avec les désespérés d'Algérie" :
* Au moins le tiers de ces coffres étaient éventrés. Leur contenu gisait, épars sur le sol...Des hommes rôdaient parmi ces choses. Tous avaient les bras chargés de butin.

Dans LE MONDE, du 2 octobre1962:
* A Oran, tout bagage de rapatrié, qui traine depuis plus de quatre jours en attente d'un navire, est "confisqué" par le FLN.

-  Manuel Gomez - Écrivain  31 juillet 2015 :
* 53 ans plus tard, il m'apparait comme instructif, pour les générations qui n'ont pas connu ou mal connu ces évènements tragiques, de faire souvenir de quelle manière ont été accueillis ces Français lors de leur arrivée, contre leur gré et "emportés par le vent de l'Histoire, dans leur pays, leur patrie, la France.
Voilà tout est dit.Ceux qui ne savaient pas le savent à présent. Quant à ceux qui n'ont jamais voulu avoir, qu'ils croupissent dans leur ignorance .

Dans le centre de Marseille, une inscription sur un grand panneau : "Les pieds-noirs à la mer".

A l’aéroport d'Orly, la direction interdit aux pieds-noirs d'emprunter l'escalier mécanique parce qu'elle estime que leurs valises et leurs ballots volumineux sont une gêne pour les autres voyageurs.

L'Humanité du 6 janvier 1962 : " Ils ont une drôle d'allure, ces passagers, en provenance d'Algérie!".

Le journal La Croix du 24 février 1962 recommandai, au sujet des jeunes rapatriés qu'il fallait : "... éviter de laisser notre jeunesse se contaminer au contact de garçons qui ont pris l'habitude de la violence poussée jusqu'au crime".

Au Conseil des Ministres du 4 mai 1962, pas l'once d'une compassion parmi les responsables politiques français.
"L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs" dit froidement degaulle. Il ajoute : "Les harkis ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre".

Le 22 octobre 1962 degaulle répond à Peyrefitte qui lui disait : "J'expose au général le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l'épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés ...", le général répond sèchement : "n'essayer pas de m'apitoyer!". (Peyrefitte - C'était degaulle page 257)

Parlant d'Edmond Jouhaud, l'un des généraux putschistes du 13 mai, il dit : "Ce n'est pas un Français, comme vous et moi, c'est un pied noir !".
(C'est vrai ça !  Mais le temps passe. Degaulle repose à présent à Colombey les deux mosquées ! S. Gautier)

Dans la lettre de Veritas N° 92 page 8 : De Gaulle s'exclame : "Qu'est ce que c'est que tout ces Fernandez, ces Lopez et autres Segura qui se voudraient Français".

Au Conseil des ministres du 30 mai 1962, Robert Boulin, Secrétaire d’État aux Rapatriés (1961-1962), affirme : "Ce sont des vacanciers. Il n'y a pas d'exode, contrairement à ce que dit la presse".
Cette phrase est répétée par de gaulle selon Alain Peyrefitte dans "C'était de gaulle " - Fayard 1994 page 137


Document INA.fr


L'Humanité du 5 juin 1962 : François Billoux,
député communiste, conseillait au gouvernement de loger les rapatriés dans les châteaux de l'OAS. Ne laissons spas les repliés d'Algérie devenir une réserve du fascisme (un "bovo" ou un "tchoutch" celui-là S.Gautier)

Au conseil des Ministres du 17 juin 1962, Robert Boulin récidive : "Ce sont bien des vacanciers, jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée - Peyrefitte o.c. page 173.
Déclaration mensongère, abjecte, sordide, minable, infecte , une véritable bouffonnerie ... Une autre raison d’État sans doute tout aussi monstrueuse !

Au Conseil du 18 juillet 1962, Louis Joxe s'exclame : "Les Pieds noirs vont inoculer le fascisme en France.  "Dans beaucoup de cas, il n'est pas souhaitable qu'ils retournent en Algérie ni qu'ils s'installent en France. Il vaudrait mieux qu'ils aillent en Argentine, au Brésil ou en Australie.
(Peyrefitte o.c. page 193)
(Quel mépris pour les Sud-américains et quelle ignorance crasse des Français d'Algérie qui ont sûrement compris que ce sont des paroles de tchoutch ou de bovo ! S. Gautier).

Au Conseil des Ministres du 18 juillet 1962, en parlant des pieds noirs degaulle dit : " il faut les obliger à se disperser sur l'ensemble du territoire"
Joxe renchérit :
 "Dans beaucoup de cas il n'est pas souhaitable qu'ils s'installent en France où ils seraient une mauvaise graine (Alain Peyrefitte C'était degaulle)

Pompidou, Premier ministre appuie cette idée : "Pourquoi ne pas demander aux Affaires étrangères de proposer des immigrants aux pays d'Amérique du sud ou à l'Australie ? Ils représenteraient la France et la culture française". 
(Et dire que Pompidou est un agrégé de lettres qui a été président de la République ! - ma pauvre Adèle ! S. Gautier)

degaulle :"Mais non! Plutôt en Nouvelle Calédonie ! Ou bien en Guyane qui est sous-peuplée et où on demande des défricheurs et des pionniers  
(La "grande Zohra" était un visionnaire ! S.Gautier)

Au Conseil des Ministres du 25 juillet 1962, Robert Boulin affirme : "La plupart des repliés à Marseille ne veulent pas travailler"- Peyrefitte o.c. page 195  (Ah bon ! Et pourtant ils clamaient partout "ils vont nous prendre le travail"! S. Gautier)

Le 22 juillet 1962, le maire de Marseille, le socialiste Gaston Deferre, crie sur les bancs de l'Assemblée Nationale, il crie :"Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer ...
"Français d'Algérie, allez vous faire réadapter ailleurs.Jamais je ne les recevrai dans ma cité !" (Paris presse). ( C'est un socialiste au coeur tendre S. Gautier)

* Le 26 juillet 1962, il accorde une interview au journal Le Figaro.
Sujet : l'arrivée massive des rapatriés d'Algérie :
"Ils fuient. Tant pis ! En tout cas, je ne les recevrai pas ici. D'ailleurs, nous n'avons pas de place. Rien n'est prêt. Qu'ils aillent se faire pendre où ils voudront ! En aucun cas et aucun prix je ne veux des pieds-noirs à Marseille." (Plus altruiste tu meurs S. Gautier)

A la question : "Voyez-vous une solution aux problèmes des rapatriés à Marseille ?"

Il répond : "Oui, qu'ils quittent Marseille en vitesse, qu'ils essaient de se réadapter ailleurs et tout ira pour le mieux."

(Mais Gaston Deferre n'est pas un cas isolé n'est-ce pas ? Simone Gautier)

Un sondage IFOP début juillet indique :
Voici d'ailleurs un rapport découvert lors de l'ouverture des archives :
- Les Français d'Algérie qui débarquent en métropole font l'objet d'une froide indifférence, ou même d’appréhensions. On ne les connait pas. On ne sait d'où ils viennent ni s'ils sont "vraiment" français". Jugés premiers responsables du conflit qui vient de se terminer et qui a coûté la vie de trop nombreux soldats métropolitains, ils ne semblent pas "mériter" que l'on porte sur eux le regard compatissant que beaucoup espèrent.

Degaulle à Metz le 6 juin 1964 : "Nous l'avons résolu (le problème de l'Algérie) comme il le fallait, conformément au génie de la France et à son intérêt. Je vous prends à témoin en un an, un million de Français dans ce pays ont été rapatriés sans heurts, sans drame , sans douleur, et intégrés dans notre unité nationale. (Satisfecit de la Grande Zora)

Citations extraites de Figaro-magazine, publications historiens, magazines des associations, adressées par correspondants inter-net, .... Merci à tous

Informations supplémentaires