6.11 - Terrorisme - Témoignages

III - Histoire et récits - Mars 1962-C'était tout ce poids dans la tête...

8 - Témoignage d'Alain Sanders pour Sœur Pierre Fournier   Article extrait du n° 7738 de Présent, du Mercredi 28 novembre 2012

Pas de repentance pour sœur Pierre Fournier ?

Dans Présent du 23 novembre, j’ai évoqué sœur François Solano, arrachée aux mains des fells par les hommes de la 19e DI. Et aussi sœur Pierre Fournier qui avait été enlevée en même temps qu’elle, mais qui fut retrouvée morte.

Le 17 octobre 1956, après deux accrochages avec les fellaghas, les soldats de la 1re Cie du 28e BCA vont délivrer les deux religieuses. La plus jeune, sœur François Solano, est épuisée. Mais vivante. La plus âgée, sœur Pierre Fournier, a été assassinée par ses geôliers. Après un mois de marches forcées dans le djebel, elle ne pouvait plus suivre. Dans la nuit du 16 au 17 octobre, lors de l’accrochage, le chef des fells va l’abattre. Deux coups de chevrotine tirés à bout portant.

Raconter ce qu’ont subi ces deux femmes, leur calvaire, est impossible. Naguère, une cause en béatification fut ouverte pour sœur Pierre Fournier. Je ne connais pas la suite qui a été donnée à ce dossier.

Ce que je sais, en revanche, c’est que personne, ni l’Etat, ni l’armée, ni l’Eglise, ni ces hommes politiques si empressés à servir les mensonges du FLN, n’a jamais fait repentance pour la mort de cette religieuse aimée et respectée – et c’est pour cela qu’elle fut enlevée et tuée – par les populations des douars où elle œuvrait.

Quant à la survivante, sœur François Solano, on lui interdit – aujourd’hui – d’être décorée de la Légion d’honneur au motif que cela pourrait chagriner Alger…

Pas de repentance, non plus, pour les martyrs de Petite Kabylie, habitants du Douar Ihadjadjen, des villages de Feraoun, Iguerguendouze et Akansas de la commune mixte de la Soummam en février 1956.

Des bandes d’égorgeurs arrivèrent dans ces villages paisibles. Les hommes furent rassemblés et envoyés, sous la menace, couper des poteaux télégraphiques pendant que les felleghas s’« occupaient » de leurs femmes…? On ne plaisante pas avec l’honneur kabyle. Tous les hommes des villages concernés, regroupés derrière leurs chefs, se rendront chez le caïd pour demander que l’annonce de leur ralliement soit connue ? Le chef rebelle en Kabylie, Amirouche, inquiet de ces ralliements en masse, va alors commander la destruction de tous les villages de la zone ralliée. C’est ainsi que de jeunes appelés de la 19e DI, récemment arrivés dans la zone ralliée, vont découvrir des dizaines de cadavres de villageois, la gorge tranchée, mutilés, émasculés.

Plusieurs villages kabyles furent ainsi rayés de la carte. Amirouche y gagna le surnom glorieux de «boucher de la Soummam ». Mais pas de repentance non plus pour ses victimes.

On dit qu’on ne peut pas réécrire l’Histoire. Certes. Ce qui est insupportable, en revanche, c’est que l’Histoire de l’Algérie française soit – et de plus en plus – écrite par ses ennemis. Quand cela vient des fous furieux d’Alger, c’est déjà une infamie. Mais quand ce sont des Français qui acceptent, accompagnent, accréditent ces mensonges, c’est encore pire. Il y a la gauche et l’extrême gauche pour s’y employer. Normal. Eux et leurs héritiers furent et sont les porte-coton des fellaghas. Mais il y a aussi les gaullistes qui laissent dire. Car ils savent que raconter les choses telles qu’elles se sont passées, c’est fatalement convoquer leur grand homme, De Gaulle, au tribunal de l’Histoire.

Alain SANDERS
Article extrait du n° 7738 de Présent, du Mercredi 28 novembre 2012

 

19 Octobre 1956http://guerredalgerie.pagesperso-.fr


Des deux religieuses enlevées à Igjhil-Ali une (sœur Pierre Fournier) a été égorgée, l'autre (sœur François Solano) est retrouvée hébétée, toutes deux ont été abondamment violées.

Il lui est demandé de ne jamais parler de ses tortures, et elle est mutée en Afrique.

En retraite à Montréal, le gouvernement français lui a attribué en 2012 la Légion d'honneur.

Mais la Supérieure lui interdit de l'accepter, car « cette acceptation pourrait mettre en danger les religieuses qui survivent en Algérie »

Voir la source : http://guerredalgerie.pagesperso-.fr

 

Le colonel de la wilaya III - LE BOUCHER DE LA SOUMMAM

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