6.2 - Les barbouzes : les Français avaient leurs "tontons Macoute"

III - Histoire et récits - Mars 1962-C'était tout ce poids dans la tête...

 

3 -" Audition de  Pierre Lemarchand et de Jacques Delarue - Assemblée nationale 10 mars 1982" par Manuel Gomez  2002

Extrait de l’article : « Sous quel nouveau sigle le SAC est-il au service du gouvernement"

Assemblée Nationale le mercredi 10 mars 1982 :

• Audition sous serment de Maître Pierre LEMARCHAND, ancien responsable de la lutte contre l’OAS.

-Le président : Nous avons entendu un responsable de la police nous dire que les barbouzes c’était une légende et qu’en tous cas ils avaient été tout à fait inefficaces ? Vous étiez 300 je crois ?

-Lemarchand : A peu près. Tous venus de la métropole. Je les avais recruté moi-même parmi d’anciens résistants et d’anciens RPF. En 1947, à 20 ans, j’étais responsable politique du RPF sur le secteur de Paris.

-Le Président : On dit que la mission avait recruté dans les milieux interlopes ?

-Lemarchand : Ce n’est pas vrai. 100 ont été tués. Prenez connaissance de leur identité. Ils n’avaient pas de casier judiciaire.

-Le Président : Pourquoi cela ne s’est jamais su ?

-Lemarchand : Parce que les gaullistes ne parlent pas et ne mettent pas en cause les services officiels. Si les barbouzes ont été créées c’est justement pour ne pas susciter des clans dans la police.

-M. Alain Vivien : Pouvez-vous nous donner quelques informations sur le MPC (Organisation de « barbouzes ») ?

-Lemarchand : 42 personnes ont été tuées dans nos rangs en Algérie.

• Audition sous serment de M. Jacques DELARUE, ancien commissaire à la Direction centrale de la Police judiciaire.

-Le Président : On nous a dit qu’il avait fallu recourir à des circuits parallèles car les services officiels n’étaient pas totalement sûrs. En avez-vous entendu parler ?

-J.Delarue : J’ai eu dans mon service un policier qui avait procédé à l’identification des morts de la villa Radjah, à Alger. Il s’agissait de jeunes gens qui étaient des « barbouzes » de Bitterlin et se trouvaient en Algérie sous des identités de complaisance.

-Le rapporteur : Comment Lemarchand a-t-il pu recruter 200 ou 300 « barbouzes » ?

-J.Delarue : Je crois qu’il n’en a recruté que 20 ou 30, en tout cas qui sont partis à Alger. Une douzaine sont morts à la villa Radjah. C’est l’inspecteur principal Guy Pinabel, de la brigade mobile du 127 Fg Saint-Honoré, qui a fait un rapport à ce sujet. Tout cela se trouve dans le dossier.

-Le rapporteur : Y avait-il un bureau de recrutement ?

-J.Delarue : Comme pour les mercenaires le recrutement se fait de bouche à oreille, dans les bars fréquentés par une clientèle particulière composée d’aventuriers.


Si le SAC s’est montré assez absent en Algérie, son implication en France a été prouvée dans de nombreux assassinats et affaires crapuleuses.

Le SAC est dissous par le président François Mitterrand le 3 août 1982, par application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées.

Sous quel sigle nouveau est-il au service des différents gouvernements depuis 1982 et jusqu’à aujourd’hui ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info

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Algérie Française - La vérité sur la guerre d’Algérie

Après près de 40 ans de silence, il est temps que nous sachions ce qui c'est réellement passé pendant la guerre d’Algérie.
Enquêtes sur les barbouzes

Source : www.algerie-francaise.org 

 

 

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